Les Éditions Nicolas Chaudun viennent de publier, dans cette catégorie qu'on désigne sous le terme de "beaux livres", un ouvrage consacré à la photographie en Italie au XIX° siècle.
Il faut rappeler qu'aux XVIII° et XIX° siècles, artistes, écrivains, amateurs d’art réalisaient leur Grand Tour, sorte de parcours initiatique européen pour parfaire leurs humanités. Cette odyssée culturelle et artistique passait plus particulièrement par l’Italie. Un certain nombre de villes italiennes et de sites antiques devenaient des passages obligés pour qui voulait « homologuer » son voyage.
Professeur d’histoire de l’architecture à l’Université de Florence, Giovanni Fanelli est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire urbaine, l’histoire de l’architecture, de l’art graphique et de la photographie. Avec Barbara Mazza, il nous propose de suivre un itinéraire à travers des vues d’époque prises par des photographes réputés – Leopoldo Alinari, Alphonse Bernoud, Robert Macpherson, Robert Rive, Giorgio Sommer – ou encore à identifier, et des citations d’auteurs ayant eux-mêmes fait leur Grand Tour (Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Henry James, Guy de Maupassant, Emile Zola...).
Mais ici, peut-être en raison de l'ancienneté des clichés, les individus apparaissent comme statufiés, incrustés, telles des ornementations architecturales.
L'humain devient, à mon sens, l'intérêt majeur du livre car si on cherche à connaitre les paysages on ouvrira plutôt un guide touristique.
Les 150 photographies obéissent néanmoins à une classification géographique selon 9 sections – Turin, Gênes, Milan et les lacs, Venise et la Vénétie, Bologne, Florence et la Toscane, Rome, Naples et la Campanie, la Sicile– chacune ouvrant sur une citation d’auteurs de l’époque : Théophile Gautier, les frères Goncourt, Henry James, Guy de Maupassant, Stendhal, Hippolyte Taine, Emile Zola.
Le livre nous renvoie vers la photographie des origines et rend compte du travail d'une communauté internationale de photographes. Ils nous parlent d'une Italie de jadis, qui sans doute n'existe plus, mais leurs clichés reflètent l'âme de ce pays qui, elle demeure toujours sensible.
Nous feuilletons une sorte de leçon de sensibilité et d'éducation du regard, avec une mise en page de l'éditeur plutôt innovante.
On y voit les hommes au pied du mur (p. 2), jouer aux cartes dans la rue (p. 344) et les enfants travailler le verre (p. 106).
La couleur sépia domine sur la plupart des photographies. Mais quelques-unes ont été coloriées à la main comme cette Charrette sicilienne de Giorgio Sommer, datant des années 1870.
Ce que j'ai le plus apprécié, ce sont celles qui nous renseignent sur la condition de la femme en Italie au XIX° siècle. Le marchand ambulant d'étoffes suscitait le désir (p. 339). On remarque les vêtements d'époque, ceux qu'elles portaient quotidiennement, simple robe noire protégée d'un tablier (à Milan, p. 79) ou blanche à Taormine (p. 347).
Blanche et brodée celle de Jeanne Bosc au bord du canal, choisie pour la couverture du livre (également p. 110). On ne voit pas tout de suite qu'elle est en train de sauter. On avait déjà remarquée l'inconnue de la page 61 dans une tenue identique.
L'ouvrage nous montre aussi les costumes populaires, avec des coiffes enrichies de bijoux, toujours dans la région de Milan (p. 75), de Naples aussi (p. 273) ou de Capri (p. 289) ...
Les corps des paysannes ploient sous les charges de bois qu'elles transportent sur leur dos (p. 305). Le dernier cliché, d'une jeune femme sicilienne (p.348) annonce un autre siècle.
Les femmes ne sont pas systématiquement des objets. Elles sont parfois photographes comme ici à Rome :
Le livre nous renvoie vers la photographie des origines et rend compte du travail d'une communauté internationale de photographes. Ils nous parlent d'une Italie de jadis, qui sans doute n'existe plus, mais leurs clichés reflètent l'âme de ce pays qui, elle demeure toujours sensible.
Nous feuilletons une sorte de leçon de sensibilité et d'éducation du regard, avec une mise en page de l'éditeur plutôt innovante.
On y voit les hommes au pied du mur (p. 2), jouer aux cartes dans la rue (p. 344) et les enfants travailler le verre (p. 106).
La couleur sépia domine sur la plupart des photographies. Mais quelques-unes ont été coloriées à la main comme cette Charrette sicilienne de Giorgio Sommer, datant des années 1870.
Ce que j'ai le plus apprécié, ce sont celles qui nous renseignent sur la condition de la femme en Italie au XIX° siècle. Le marchand ambulant d'étoffes suscitait le désir (p. 339). On remarque les vêtements d'époque, ceux qu'elles portaient quotidiennement, simple robe noire protégée d'un tablier (à Milan, p. 79) ou blanche à Taormine (p. 347).
Blanche et brodée celle de Jeanne Bosc au bord du canal, choisie pour la couverture du livre (également p. 110). On ne voit pas tout de suite qu'elle est en train de sauter. On avait déjà remarquée l'inconnue de la page 61 dans une tenue identique.
L'ouvrage nous montre aussi les costumes populaires, avec des coiffes enrichies de bijoux, toujours dans la région de Milan (p. 75), de Naples aussi (p. 273) ou de Capri (p. 289) ...
Les corps des paysannes ploient sous les charges de bois qu'elles transportent sur leur dos (p. 305). Le dernier cliché, d'une jeune femme sicilienne (p.348) annonce un autre siècle.
Les femmes ne sont pas systématiquement des objets. Elles sont parfois photographes comme ici à Rome :
Fondées au printemps 2004, les Éditions Nicolas Chaudun couvrent tous les domaines de l’histoire de l’art, avec toutefois une prédilection pour l’architecture et la photographie.
En marge des livres d’art et des catalogues d’exposition, la maison a développé deux collections de récits de voyages, et n’hésite pas à publier quelques romans et récits d’aventure.
Son catalogue s'enrichit d’une vingtaine de titres chaque année. Au-delà de la rigueur qu’elle revendique dans le choix des sujets et des auteurs, elle se distingue par le soin constant qu’elle apporte à la fabrication et à la finition de ses ouvrages. "Le beau utile", c’est à peu près à quoi se résume la profession de foi de l’éditeur.
Italie, dans le miroir de la photographie au XIX° siècle, de Giovanni Fanelli et Barbara Mazza, éditions Nicolas Chaudun
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