Le centre d’art de l’Onde a invité Mathieu Mercier à faire un choix dans sa collection personnelle pour les présenter au public.
Cet artiste achète et échange des œuvres depuis qu’il a commencé à produire à la fin des années 1980. Il réunit des tableaux de peinture figurative et minimale, des œuvres d’art conceptuel, des pièces de design, des photographies, des dessins, des livres et des objets divers comme des curiosités naturelles...
L’exposition Monochromes & Readymades rassemble ainsi deux extrêmes de l’art : d’un côté la peinture réduite à une seule couleur, de l’autre la sculpture readymade, objet manufacturé désigné comme une œuvre.
Quand on connait un peu les oeuvres qu'il signe comme artiste on peut considérer sa collection comme étant sa première source d'inspiration. Interrogé sur le sujet Mathieu Mercier répond avec malice que ce serait plutôt le contraire : il achète ce qu'il aurait aimé faire, ou ce qu'il juge être d'un niveau supérieur à ce qu'il a déjà fait.
Pour cette exposition il a sorti un nombre impressionnant de son appartement, lequel n'est pas encore vide ... nous dit le collectionneur.
Commençons avec Now and when, une articulation d'horloges, d'ampoules et de cables électriques conçue par Matthew Mccaslin en 2012.
Plus ancienne, la Joconde est dans l'escalier de Robert Filliou en 1969, composée d'une pancarte, d'un pastel gras, une ficelle, un balai-brosse, un seau et une serpillière.
L’intérêt de John Armleder pour le ready-made est bien connu. On peut voir une des associations de la série Don't do it (non photographiée ... et j'espère que ma description vous donnera envie d'aller sur place pour la découvrir) où l'on reconnait plusieurs citations. Comme Marcel Duchamp, avec Porte-bouteilles (1914) qui serait, historiquement, le premier ready-made strict de l'artiste. Un ballon qui fait penser à Jeff Koons, des canettes à Andy Warhol, des shopping bags griffés à Sylvie Fleury, (elle a souvent disposé sur le sol des sacs de boutiques de luxe remplis des achats effectués par l'artiste), un ours en peluche au "Teddy" de Bertrand Lavier présenté sur socle comme un objet d’art primitif. Les bonbons évoquent le tas imaginé par Félix Gonzalez-Torres pour rappeler le souvenir de son ami Ross Laycock, décédé du SIDA. Idéalement le tas de bonbons pèse 87 kg, c’est à dire le poids du compagnon de l’artiste, au moment où les médecins lui ont diagnostiqué la maladie. Et quand le spectateur prenait un bonbon le tas diminuait, rappelant la perte de poids de Ross et sa souffrance avant sa mort en 1991.
L’exposition Monochromes & Readymades rassemble ainsi deux extrêmes de l’art : d’un côté la peinture réduite à une seule couleur, de l’autre la sculpture readymade, objet manufacturé désigné comme une œuvre.
Quand on connait un peu les oeuvres qu'il signe comme artiste on peut considérer sa collection comme étant sa première source d'inspiration. Interrogé sur le sujet Mathieu Mercier répond avec malice que ce serait plutôt le contraire : il achète ce qu'il aurait aimé faire, ou ce qu'il juge être d'un niveau supérieur à ce qu'il a déjà fait.
Pour cette exposition il a sorti un nombre impressionnant de son appartement, lequel n'est pas encore vide ... nous dit le collectionneur.
Commençons avec Now and when, une articulation d'horloges, d'ampoules et de cables électriques conçue par Matthew Mccaslin en 2012.
Plus ancienne, la Joconde est dans l'escalier de Robert Filliou en 1969, composée d'une pancarte, d'un pastel gras, une ficelle, un balai-brosse, un seau et une serpillière.
L’intérêt de John Armleder pour le ready-made est bien connu. On peut voir une des associations de la série Don't do it (non photographiée ... et j'espère que ma description vous donnera envie d'aller sur place pour la découvrir) où l'on reconnait plusieurs citations. Comme Marcel Duchamp, avec Porte-bouteilles (1914) qui serait, historiquement, le premier ready-made strict de l'artiste. Un ballon qui fait penser à Jeff Koons, des canettes à Andy Warhol, des shopping bags griffés à Sylvie Fleury, (elle a souvent disposé sur le sol des sacs de boutiques de luxe remplis des achats effectués par l'artiste), un ours en peluche au "Teddy" de Bertrand Lavier présenté sur socle comme un objet d’art primitif. Les bonbons évoquent le tas imaginé par Félix Gonzalez-Torres pour rappeler le souvenir de son ami Ross Laycock, décédé du SIDA. Idéalement le tas de bonbons pèse 87 kg, c’est à dire le poids du compagnon de l’artiste, au moment où les médecins lui ont diagnostiqué la maladie. Et quand le spectateur prenait un bonbon le tas diminuait, rappelant la perte de poids de Ross et sa souffrance avant sa mort en 1991.
Avec quelques autres objets, palettes, bouteilles ... l'ensemble parait abandonné au pied du poteau... comme des encombrants qui attendraient une seconde vie sur les trottoirs jusqu'au statut d'oeuvre d'art.
Au mur, un pop-up de Daniel Spoerri assez rare (1973) car l'artiste a combiné cette fois des objets réels et des reproductions en papier.
On peut lire une jolie réflexion de Carl Andre sur l'art.
L'exposition met face à face des readymades et des monochromes. Y voir un Claude Rutault est une évidence avec dé-finition/méthode n°145 datant de 1985. On y perçoit deux chassis de 130 x 89 cm et 12 x 18 cm entoilés et peints de la même couleur que le mur.
Mathieu Mercier est aussi présent en tant qu'artiste. Avec par exemple En attendant, réalisé en 2012 avec Sismo Design. le crâne qui y figure est bien celui de l'artiste, imprimé en 3D, à coté d'une plante et d'un couple de phasmes.
Dans la Rue traversante, un ensemble de sérigraphies conçu par Olivier Mosset en collaboration avec des étudiants, dont Mathieu Mercier faisait partie il y a vingt ans, propose des variations autour d’un rectangle et d’un fond colorés.
En face plusieurs dizaines d’objets produits en série et dont la fonction ne correspond pas à l’image qu’ils renvoient, sont quelques éléments d'un travail en cours de l’artiste. Cet ensemble affirme simultanément la matérialité des objets et leur nature de représentation. Il convoque l’exercice de notre regard et notre attention au réel.
Depuis le début de sa carrière, Mathieu Mercier mène une réflexion sur la définition de la place de l'objet, à la fois dans l'industrie de la consommation et dans le champ de l'art. Sa recherche se traduit par un questionnement permanent sur les fonctions symboliques et utilitaires des objets qui ici ont été choisis parce qu'ils ne sont pas ce à quoi ils semblent destinés.
Ainsi cette chaussure Merry Christmas n'est pas davantage un escarpin qu'un des souliers de rubis de la mauvaise fée du Magicien d'Oz. C'est un porte-bouteille.
Dans la première vitrine le paquet de corn-flakes est un coffre-fort, le saucisson cache un couteau à découper, les jumelles sont une gourde, un objectif photographique est un mug ou un minuteur. Il y a des gommes, des dessous de bouteille, des clés USB ... Mathieu Mercier est fasciné par le sens cachés des objets manufacturés. Il les agence pour les faire entrer dans le champ de l'art.
C'est très amusant de le suivre dans une visite guidée particulière. On pense à Magritte qui montrait une pipe en sous-titrant l'oeuvre "Ceci n'est pas une pipe". Cette fois c'est vrai.
Collection Mathieu Mercier
Exposition du 18 janv au 22 mars 2014
du mardi au vendredi de 13 à 19 h, samedi de 10 à 16 h
Micro Onde Centre d'Art de l'Onde
8 bis, avenue Louis-Breguet, 78140 Vélizy-Villacoublay, 01 34 58 19 92
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