J'avais découvert Vincent Warin au Festival Solstice il y a cinq ans. Certains s'en souviennent encore, évidemment. Quel chemin parcouru quand je relis ce que j'avais alors écrit.
L'artiste revient aujourd'hui pour ce même festival et comme à son habitude l'entrée en scène étonne. Il est cette fois réellement caché, sous plusieurs morceaux de toile noire.
On peut voir un géant bossu dans cette étrange silhouette… ou bien un dromadaire. J'ai pensé à ces marionnettes géantes du Bread and Puppet Theater.
Le début est spectaculaire mais il reste une marge de progression parce que Vincent est entravé dans le tissu. Il doit au sens propre tourner en rond pour se dépouiller de ses oripeaux. Je ne suis pas sure que ce soit absolument nécessaire.
Ce qui ne fait aucun doute c'est que Vincent Warin a choisi de théâtraliser son art. Il évolue désormais sur une vraie piste quand autrefois il se satisfaisait d'un terrain de volley goudronné.
Du coup cet ancien champion de France de BMX free style va pouvoir exécuter des figures beaucoup plus sophistiquées parce que les pneus adhèreront ou glisseront différemment.
La présence d'un violoncelliste qui joue en direct est un "plus" incontestable. Le public devient spectateur d'un spectacle qui prend une dimension chorégraphique, fortement imprégnée de hip-hop.
Le vélo est toujours un partenaire à part entière et la performance ne se relâche jamais.
Quand Vincent ne tourne pas il mouline. Faire du "sur place" lui permet de jouer avec le public, provoquant les rires. Il mime l'agacement pour amuser la galerie, avance en "nageant", saute sur place, sur une ou deux roues. Le vélo fait corps avec lui et il semble pourvoir obtenir tout de cet instrument que l'on croirait fabriqué en caoutchouc.
On en oublie qu'il prend des risques.
Il invente aussi de nouvelles formes de pédalages, allant jusqu'à s'affranchir de cette obligation. Par moment ses figures font penser à celles qui sont utilisées en patinage artistique.
Vincent Warin se joue de nous, fait le clown, puis prend la pose, tel le Penseur de Rodin, laissant découvrir une sorte de broche en forme de point d'interrogation sur le revers de sa veste, réalisée dans un morceau de chaine de vélo.
Il va jusqu'à tenter de nous faire croire qu'il a perdu le contrôle de l'engin affolé par le bourdon du violoncelle tandis que notre cerveau réalise que tout ceci est bien cohérent autour de la lettre V, comme Vincent, vélo et violoncelle.
Ce nouveau spectacle est un très beau moment de virtuosité entre un artiste, sa machine et la musique.
L'Homme V,
Partition pour vélo, violoncelle et artistes surdoués
De Vincent Warin et Cyrille Musy
Interprétation Vincent Warin
Composition et interprétation musicale William Schotte
Le 20 juin à 16 heures, le 21 juin à 19 heures
Festival Solstice
Entrée libre et gratuite
Parc du CREPS de Châtenay-Malabry (92)
L'artiste revient aujourd'hui pour ce même festival et comme à son habitude l'entrée en scène étonne. Il est cette fois réellement caché, sous plusieurs morceaux de toile noire.
On peut voir un géant bossu dans cette étrange silhouette… ou bien un dromadaire. J'ai pensé à ces marionnettes géantes du Bread and Puppet Theater.
Le début est spectaculaire mais il reste une marge de progression parce que Vincent est entravé dans le tissu. Il doit au sens propre tourner en rond pour se dépouiller de ses oripeaux. Je ne suis pas sure que ce soit absolument nécessaire.
Ce qui ne fait aucun doute c'est que Vincent Warin a choisi de théâtraliser son art. Il évolue désormais sur une vraie piste quand autrefois il se satisfaisait d'un terrain de volley goudronné.
Du coup cet ancien champion de France de BMX free style va pouvoir exécuter des figures beaucoup plus sophistiquées parce que les pneus adhèreront ou glisseront différemment.
La présence d'un violoncelliste qui joue en direct est un "plus" incontestable. Le public devient spectateur d'un spectacle qui prend une dimension chorégraphique, fortement imprégnée de hip-hop.
Le vélo est toujours un partenaire à part entière et la performance ne se relâche jamais.
Quand Vincent ne tourne pas il mouline. Faire du "sur place" lui permet de jouer avec le public, provoquant les rires. Il mime l'agacement pour amuser la galerie, avance en "nageant", saute sur place, sur une ou deux roues. Le vélo fait corps avec lui et il semble pourvoir obtenir tout de cet instrument que l'on croirait fabriqué en caoutchouc.
On en oublie qu'il prend des risques.
Il invente aussi de nouvelles formes de pédalages, allant jusqu'à s'affranchir de cette obligation. Par moment ses figures font penser à celles qui sont utilisées en patinage artistique.
Vincent Warin se joue de nous, fait le clown, puis prend la pose, tel le Penseur de Rodin, laissant découvrir une sorte de broche en forme de point d'interrogation sur le revers de sa veste, réalisée dans un morceau de chaine de vélo.
Il va jusqu'à tenter de nous faire croire qu'il a perdu le contrôle de l'engin affolé par le bourdon du violoncelle tandis que notre cerveau réalise que tout ceci est bien cohérent autour de la lettre V, comme Vincent, vélo et violoncelle.
Ce nouveau spectacle est un très beau moment de virtuosité entre un artiste, sa machine et la musique.
L'Homme V,
Partition pour vélo, violoncelle et artistes surdoués
De Vincent Warin et Cyrille Musy
Interprétation Vincent Warin
Composition et interprétation musicale William Schotte
Le 20 juin à 16 heures, le 21 juin à 19 heures
Festival Solstice
Entrée libre et gratuite
Parc du CREPS de Châtenay-Malabry (92)
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