C'est un petit bijou récréatif que cet Hashtag bonnet qui se lit avec délectation dans le métro. C'est bien plus malin que de pianoter sur son portable avec voyeurisme la vie de nos concitoyens (que le terme est juste) étalée comme de la confiture dégoulinante depuis Facebook (regardez le cadeau que j'ai reçu ce matin. Merci ... et suivent sous une photo en général mal cadrée les noms des généreux donateurs ... Quelle belle jambe !).
J'avais l'intention de consacrer un billet au sujet et j'ai mis de coté quelques (vraies et authentiques hélas) publications. Le comble était atteint selon moi avec celui où je dénombre sous une photo pas moins de 22 hashtags dont aucun n'est explicatif du message. Je peux bien vous le copier. Il y a très peu de chances que l'intelligent rédacteur de cette grande agence de communication ne se reconnaisse (je ne l'imagine pas lire autre chose que ses propres posts mais j'ai malgré tout censuré le nom du client orthographié sur le net à l'endroit comme à l'envers) :
#recette #gratin #pommesdeterre #confitdecanard #supreme #preparation #20min #cuisson #40min #foodphotography #foodporn #foodie #miam 😋 #tropbon #sogood
Promesse de foodporn ... aucun doute, nous sommes dans de la grande littérature. Petite perle (encore authentique) lue ce matin : Je selfie donc je suis.
Alors autant vous dire que cet Hastag bonnet m'a comme lavée de toutes les imbécilités que je ne lis d'ailleurs pas très souvent sur les réseaux sociaux. Je les délaisse et ils me le rendent bien.
Quand Tristan se rend au travail, vers six heures du matin, il croise souvent Lina qui fume devant le siège de la radio où elle présente la matinale. Ce jour-là, il l’aborde pour lui demander une cigarette. Le soir même, Clotilde, qui est sa compagne depuis quelques années déjà, branchée en permanence sur les réseaux sociaux, tombe sur une photo qui l’intrigue : un garçon, de dos, embrasse la journaliste dans le cou, avec ce commentaire "Qui est le petit ami de Lina Darius ?". Elle reconnaît immédiatement Tristan à son bonnet ridicule.Le lendemain, le post a fait boule de neige et c’est un tsunami qui s’abat sur l’existence de ces trois personnages... Lina Darius, nouvelle star des médias, ne pourra plus maitriser sa vie privée qui cesse brutalement d'être un mystère.
J'ai envie d'écrire que plus que jamais on vit une époque épique, mais il ne faudrait pas y voir un lien avec le brutal licenciement en 2001 de Yolaine de la Bigne, célèbre pour sa chronique Quelle époque épique emblématique de France Info. La journaliste est d'ailleurs depuis passée à l'éthique, en créant le webmedia Neoplanète mais je m'égare et loin de moi de suggérer qu'il puisse y avoir un quelconque rapport entre elle et le sujet du livre.
Ce qui met le feu aux réseaux sociaux (p. 32) ce n'est pas le lancement d'une alerte de type scandale sanitaire mais que Lina Darius ait un amant et que, sous-entendu, elle ait osé le cacher à son auditoire. Tout ce qui fait le buzz échappe vite au contrôle et impossible alors de driver l'affaire.
Pas sur (p. 98) que la tactique consistant à ne rien dire et attendre que ça retombe comme un soufflé puisse être efficace. Ça l'était autrefois mais la force des outils de communication a changé la donne.
Roman d'anticipation ? Pas vraiment car tous les jours des célébrités comme des anonymes sont la cible de cyber harcèlement, y compris dans les établissements scolaires où on commence de prendre la mesure de cette plaie. Impossible de répondre par le rire comme si tout cela n'avait aucune importance, et bien que, effectivement cela n'ait aucune importance (p. 50).
Ce qu'on reproche (p. 78) à la jeune femme c'est d'être sexy et pro (professionnelle). Impardonnable en effet ! Quand on ne sait rien on invente ... et la rumeur court, virale.
Sous couvert de comédie Eliane Girard a produit un livre de mise en garde. Peu d'auteures s'étaient jusque là penchées sur la situation particulière des femmes femmes médiatiques dont le succès est l'objet de convoitise et qui professionnellement paient le prix fort pour leur liberté.
Eliane Girard est réalisatrice à France Inter et collabore à un magazine féminin. Elle s'est si bien inspirée de personnages réels que l'on reconnait au fil des pages les (mauvais) caractères de quelques vedettes du PAF (p. 151 en particulier). Toute ressemblance avec des personnages existant réellement n'est pas fortuite mais la problématique est plus aiguë, ce qui donne au livre une portée plus large.
Ce qui met le feu aux réseaux sociaux (p. 32) ce n'est pas le lancement d'une alerte de type scandale sanitaire mais que Lina Darius ait un amant et que, sous-entendu, elle ait osé le cacher à son auditoire. Tout ce qui fait le buzz échappe vite au contrôle et impossible alors de driver l'affaire.
Pas sur (p. 98) que la tactique consistant à ne rien dire et attendre que ça retombe comme un soufflé puisse être efficace. Ça l'était autrefois mais la force des outils de communication a changé la donne.
Roman d'anticipation ? Pas vraiment car tous les jours des célébrités comme des anonymes sont la cible de cyber harcèlement, y compris dans les établissements scolaires où on commence de prendre la mesure de cette plaie. Impossible de répondre par le rire comme si tout cela n'avait aucune importance, et bien que, effectivement cela n'ait aucune importance (p. 50).
Ce qu'on reproche (p. 78) à la jeune femme c'est d'être sexy et pro (professionnelle). Impardonnable en effet ! Quand on ne sait rien on invente ... et la rumeur court, virale.
Sous couvert de comédie Eliane Girard a produit un livre de mise en garde. Peu d'auteures s'étaient jusque là penchées sur la situation particulière des femmes femmes médiatiques dont le succès est l'objet de convoitise et qui professionnellement paient le prix fort pour leur liberté.
Eliane Girard est réalisatrice à France Inter et collabore à un magazine féminin. Elle s'est si bien inspirée de personnages réels que l'on reconnait au fil des pages les (mauvais) caractères de quelques vedettes du PAF (p. 151 en particulier). Toute ressemblance avec des personnages existant réellement n'est pas fortuite mais la problématique est plus aiguë, ce qui donne au livre une portée plus large.
Hashtag bonnet d'Eliane Girard chez Buchet Chastel, en librairie depuis le 2 mars 2017
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire