Le Festival d'Avignon n'aura pas lieu ... du moins pas dans sa configuration habituelle, qu'il s'agisse du "in" comme du "off" même si on verra ici et là surgir des annonces de spectacle dans certains théâtres qui fonctionnent à l'année et si des lectures auront lieu dans la Cour d'honneur du Palais des Papes, de façon plus ou moins formelle.
Conscients des conséquences de cette annulation pour de nombreuses compagnies, le Théâtre 14 a trouvé le moyen de "remettre de l'énergie dans le moteur du spectacle vivant à l'arrêt" comme le disent si justement Mathieu Touzé et Edouard Chapot.
Ils ont monté avec leur équipe et le soutien de multiples partenaires (dont il faut saluer la réactivité et que donc je nomme à la fin de l'article où vous trouverez aussi le lien pour réserver et en savoir plus sur la programmation).
Ce ne sont pas moins de 15 propositions artistiques comptant 42 levers de rideau avec 27 artistes et 15 compagnies qu'ils offrent au public dans 2 salles sur la semaine. Le verbe "offrir" me semble être juste parce que d'une part c'est une immense chance que d'avoir accès à ce festival, que d'autre part ils ont choisi d'appliquer une tarification libre et solidaire (dont bien des festivals pourraient s'inspirer) et qu'enfin il n'y a aucune concession à la qualité. J'ajoute que l'ancrage dans le quartier est intentionnel et réussi, prévoyant notamment de gagner des publics qui n'ont pas l'habitude d'oser venir au théâtre.
Et bien entendu dans le respect de toutes les mesures sanitaires, sans pour autant sacrifier à une convivialité "raisonnable et raisonnée" qui bientôt deviendra une mention obligatoire au même titre que la petite restriction "à consommer avec modération" dès que l'on parle d'alcool ou de vin. Quand on regarde un cliché comme celui ci-dessous, pris l'an dernier en Avignon, on comprend tout le sens des gestes barrières.
Une sorte de mini-village du festival, nommé à juste titre Le Paradol, car il occupe un bout de la rue Prévost-Paradol a été monté en lien avec un nouveau lieu de solidarité et de cohésion sociale portant le même nom.
Sur quelques mètres, c'est un petit air de paradis, où les festivaliers pourront se reposer en plein air entre deux spectacles, boire un rafraîchissement ou se restaurer, prendre leurs prochains billets, et discuter entre eux et avec les artistes dans une atmosphère de convivialité indissociable d'un festival.
Le programme a été conçu fort astucieusement de manière à ce que le public passionné puisse (presque) tout voir sur seulement deux jours. Ce festival n'est pas du tout à suivre avec parcimonie car il est d'un niveau de qualité qui n'a rien du tout à envier à la programmation avignonnaise. Et pour cause puisque plusieurs spectacles y ont déjà été joués comme :
Sur le plan pratique la possibilité d'enchainer les spectacles est très appréciable. Le planning permet réellement à des programmateurs de voir, dans de bonnes conditions, un grand nombre de spectacles. Si elle s'avère concluante, et pourquoi ne le serait-elle pas ... l'expérience serait à reconduire chaque année dans le même esprit, peut-être un peu plus tôt avant l'été de manière à ne pas se heurter au "classique" Avignon quand il pourra de nouveau se dérouler.
Je voudrais aussi louer la générosité de Mathieu Touzé, qui n'a pas programmé le spectacle qu'il jouait au Théâtre Transversal (après el Théâtre de Belleville) avec Estelle N’Tsendé et Yuming Hey et qu'il avait mis en scène, Un garçon d'Italie.
Le ParisOFFestival :
Du 13 au 18 juillet 2020
Au Théâtre 14 - 20, avenue Marc Sangnier - 75014 Paris - Renseignements au 01 45 45 49 77
Au Gymnase Auguste Renoir - 1 square Auguste Renoir - 75014 Paris
Avec les aides et partenariats de la Ville de Paris et la Mairie du XIV°, Un été particulier, l'Adami, la SACD, l'ONDA, le CentQuatre, la MAC de Créteil et Le Monfort.
Conscients des conséquences de cette annulation pour de nombreuses compagnies, le Théâtre 14 a trouvé le moyen de "remettre de l'énergie dans le moteur du spectacle vivant à l'arrêt" comme le disent si justement Mathieu Touzé et Edouard Chapot.
Ils ont monté avec leur équipe et le soutien de multiples partenaires (dont il faut saluer la réactivité et que donc je nomme à la fin de l'article où vous trouverez aussi le lien pour réserver et en savoir plus sur la programmation).
Ce ne sont pas moins de 15 propositions artistiques comptant 42 levers de rideau avec 27 artistes et 15 compagnies qu'ils offrent au public dans 2 salles sur la semaine. Le verbe "offrir" me semble être juste parce que d'une part c'est une immense chance que d'avoir accès à ce festival, que d'autre part ils ont choisi d'appliquer une tarification libre et solidaire (dont bien des festivals pourraient s'inspirer) et qu'enfin il n'y a aucune concession à la qualité. J'ajoute que l'ancrage dans le quartier est intentionnel et réussi, prévoyant notamment de gagner des publics qui n'ont pas l'habitude d'oser venir au théâtre.
Et bien entendu dans le respect de toutes les mesures sanitaires, sans pour autant sacrifier à une convivialité "raisonnable et raisonnée" qui bientôt deviendra une mention obligatoire au même titre que la petite restriction "à consommer avec modération" dès que l'on parle d'alcool ou de vin. Quand on regarde un cliché comme celui ci-dessous, pris l'an dernier en Avignon, on comprend tout le sens des gestes barrières.
Une sorte de mini-village du festival, nommé à juste titre Le Paradol, car il occupe un bout de la rue Prévost-Paradol a été monté en lien avec un nouveau lieu de solidarité et de cohésion sociale portant le même nom.
Sur quelques mètres, c'est un petit air de paradis, où les festivaliers pourront se reposer en plein air entre deux spectacles, boire un rafraîchissement ou se restaurer, prendre leurs prochains billets, et discuter entre eux et avec les artistes dans une atmosphère de convivialité indissociable d'un festival.
Le programme a été conçu fort astucieusement de manière à ce que le public passionné puisse (presque) tout voir sur seulement deux jours. Ce festival n'est pas du tout à suivre avec parcimonie car il est d'un niveau de qualité qui n'a rien du tout à envier à la programmation avignonnaise. Et pour cause puisque plusieurs spectacles y ont déjà été joués comme :
- La Cicatrice, par la Compagnie Salut MartineMise en scène : Vincent Menjou-Cortes, d’après La Cicatrice de Bruce LoweryAu Gymnase le Mardi 14 juillet – 17h30 (on regrettera seulement que la représentation soit unique)
- L’Ordre du jour, réactions en chaîne par la Compagnie Passage ProductionConception : Dominique Frot, d’après L’ordre du jour, récit d’Eric Vuillard, Prix Goncourt 2017Au Théâtre 14 les Mardi 14 juillet – 15h30 / Jeudi 16 à 15h30 / Samedi 18 à 15h30
- Une Goutte d'eau dans un nuage, par la Cie MicroscopiqueMise en scène et texte : Eloïse MercierAu Théâtre 14 Lundi 13 juillet – 19h / Mercredi 15 à 19h / Vendredi 17 à 19h
Le premier avait été programmé en juillet 2018 à La Manufacture et les deux autres au Théâtre Transversal l'été 2019. Si je vais revoir la pièce écrite par Eloïse Mercier parce qu'elle m'a dit qu'elle en avait enrichi le texte je ne reverrai pas les deux autres.
D'autres spectacles étaient prévus en juillet au Train Bleu, à l'Artéphile, à La Factory, au Théâtre de l'Oulle, au 11 et au Théâtre des Brunes.
Dominique Frot est à l'aise dans le registre de la comédie et j'avais loué sa vivacité de jeu dans Le bonheur au quotidien que j'avais vu au Théâtre Daunou. Elle qui a travaillé sous la direction de metteurs en scène comme Peter Brook ou Claude Régy appréhende, avec le récit d’Eric Vuillard, le théâtre sous un angle particulier, avec l’intention de provoquer un déclic dans le public, une réaction en chaîne susceptible de relancer une prise de conscience qui pour le moment est plutôt en panne.
Les médias répètent à l’envi "plus jamais ça" ... et pourtant rien ne cesse et l’horreur repousse toujours quelque part, ici ou ailleurs. Le "devoir" de mémoire reste une urgence. C’est le message de cette magnifique comédienne au regard pénétrant qui se tient droite et irradie le plateau nu. Se souvenir est essentiel.
Je reverrai Une goutte d'eau dans un nuage et j'en parlerai dans quelques jours.
Je le regrette mais je ne pourrai pas assister à une représentation de :
- Big Tek par le Collectif te salueMise en scène et texte : Camille Bernaudat et Evangélia PruvotAu Théâtre 14 Lundi 13 juillet à 9h30 / Mercredi 15 à 9h30 / Vendredi 17 à 9h30
- Frigide, par la Compagnie VoulezVous ?Mise en scène : Camille Pawlotsky et Stéphane Aubry Texte : MalkhiorAu Théâtre 14 Mardi 14 juillet à 19h / Jeudi 16 à 19h / Samedi 18 à 19h
- Le 32, Cabaret de curiosités, par En Scène ! Productions & La Cie La plume et les planches Conception : La Big Bertha, Philippe d’Avilla et Ariane CarminAu Gymnase Mardi 14 juillet à 21h30 / Mercredi 15 à 21h30 / Jeudi 16 à 21h30
Sur le plan pratique la possibilité d'enchainer les spectacles est très appréciable. Le planning permet réellement à des programmateurs de voir, dans de bonnes conditions, un grand nombre de spectacles. Si elle s'avère concluante, et pourquoi ne le serait-elle pas ... l'expérience serait à reconduire chaque année dans le même esprit, peut-être un peu plus tôt avant l'été de manière à ne pas se heurter au "classique" Avignon quand il pourra de nouveau se dérouler.
Je voudrais aussi louer la générosité de Mathieu Touzé, qui n'a pas programmé le spectacle qu'il jouait au Théâtre Transversal (après el Théâtre de Belleville) avec Estelle N’Tsendé et Yuming Hey et qu'il avait mis en scène, Un garçon d'Italie.
Le ParisOFFestival :
Du 13 au 18 juillet 2020
Au Théâtre 14 - 20, avenue Marc Sangnier - 75014 Paris - Renseignements au 01 45 45 49 77
Au Gymnase Auguste Renoir - 1 square Auguste Renoir - 75014 Paris
Avec les aides et partenariats de la Ville de Paris et la Mairie du XIV°, Un été particulier, l'Adami, la SACD, l'ONDA, le CentQuatre, la MAC de Créteil et Le Monfort.
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