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samedi 5 mai 2012

L'affaire Dussaert de et par Jacques Mougenot au Théâtre du Ranelagh


(mise à jour le 8 septembre 2013)


C'est le syndrome du garagiste ... Vous cherchez un garagiste, ou un boulanger, ou une cabine téléphonique ... vous tournez en rond de longues minutes qui vous paraissent des heures. Et puis quand vous en avez trouvé un, voilà qu'ensuite vous en voyez à chaque coin de rue.

Depuis ma découverte du Silo de Marines, je suis chaque jour "confrontée" à l'art contemporain. Après Peggy Guggenheim c'est aujourd'hui L'affaire Dussaert, et je sais que bientôt j'irai voir Pollock. Sans parler des expositions comme Ever living ornement dont je rendrai prochainement compte. 

J'ai un avis mitigé sur ce spectacle, cela me serait difficile de le cacher. Le texte est très intéressant, le parti pris de mise en scène, une pseudo conférence, l'est également. L'auteur et comédien est parfait. Alors ?
A cour, un grand écran. Au jardin, une petite table recouverte de velours avec une carafe et un verre d'eau. On nous promet de faire toute la lumière sur une "affaire" (montée de toutes pièces) qui ébranla le monde de l'art contemporain. Voilà ce que nous promet le "pitch" :
Qui se souvient de l’Affaire Dussaert qui jeta un pavé dans la mare déjà trouble du monde de l’art contemporain en 1991, alors que les médias étaient accaparés par la Guerre du Golfe ? Sous la forme d’une conférence-théâtre entre satire et comédie, Jacques Mougenot nous en explique les arcanes et nous instruit en nous amusant car l’histoire de Philippe Dussaert (1947-1989), plasticien à l’origine du mouvement vacuiste dans les années 80, et l’affaire que suscita la vente publique de sa dernière œuvre, sont l’occasion pour l’auteur-acteur de répondre avec humour, pertinence et impertinence, à toutes les questions que se pose aujourd’hui le profane en face de l’œuvre d’art contemporain.
Prétexte à brocarder l'avant-garde, le minimalisme à outrance, devenant l'inaperçu, autant dire "rien". Un canular de plus ou de moins ... avec intelligence, humour, un emploi judicieux du champ lexical culturel. De belles références à Marcel Duchamp, Van Gogh, Monet, Alexandre Dumas, Delacroix ... et Jean Cocteau, l'inévitable invité "people" du siècle dernier. Ne disait-il pas qu'il y a des mensonges qui sont des vérités ?

Alors pourquoi un avis mitigé pour une pièce qui a tout de même reçu le Prix Philippe Avron au festival d'Avignon Off 2011 et le Prix du public au festival de Dax 2007 ? Etant donné qu'on a compris la mystification il n'y a aucune surprise. Or le spectateur du XXI° siècle est tellement habitué aux retournements de points de vue qu'il finit ici par en attendre un tant et si bien qu'à la fin ... la non fin devient presque surprenante.

Jacques Mougenot nous en prévient : il y a des choses drôles qui passent inaperçues.

Je me suis demandée si, sur scène, le comédien ne fourmillait pas d'impatience. Je suis sure qu'il aurait eu la répartie qui convenait si quelqu'un s'était levé le traitant d'imposteur, ou exigeant des explications complémentaires ... J'ai failli un instant me lancer.

Du 7 au 28 juillet 2012, l'affaire sera de nouveau à l'affiche du Off du Festival d'Avignon, peut-être aux 3 Soleils, 4 rue Buffon ... Mais j'ai un doute car le site du Théâtre ne prévoit pas cette affaire à 13 h 55. Un coup monté ?

Il me semble en tout cas que là-bas, en Avignon, la proximité géographique du public exigerait quelques aménagements. Mais je peux me tromper. L'art contemporain est tellement sujet à caution !

Ce sur quoi je suis toujours admirative à chacune de mes sorties au Ranelagh c'est sur la beauté des plateaux des tables de bistrot du théâtre. Je m'y connais un peu en mosaïque et je trouve celles-ci très créatives. Les initiales TR sont artistiquement intégrées. Elles méritent votre attention.

L'affaire Dussaert, et par Jacques Mougenot au Théâtre du Ranelagh
A 21 heures du mercredi au samedi - Dimanche à 17h - jusqu'au 2 juin 2012
Relâches exceptionnelles les 5, 9 et 24 mai
Théâtre Le Ranelagh - 5 rue des vignes - 75016 Paris - 01 42 88 64 44

Le spectacle est repris dans la petite salle du Théâtre des Mathurins à 19 heures à partir du 12 septembre  2013 jusqu'au 21 décembre du mardi au samedi.
Et à 19 heures Volpone, de Toni Cecchinato et Jean Colette sur la même période au Ranelagh jusqu'au 2 juin 2012.

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