J'inaugure une série de billets sur le Sud-Ouest, en commençant par le Tarn qui est un très beau département que je suis loin d'avoir visité de manière exhaustive. Je n'ai sans doute pas été assez sensible à ses pigeonniers, suite à un réflexe atavique de parisienne déplorant les dégâts des volatiles sur les monuments historiques.
Mon enthousiasme a par contre été immédiat pour l'ail rose qu'on a réussi à me faire croquer comme un bonbon ... je ne vous conseille pas d'en faire autant. Il faut être né sur ce terroir pour l'apprécier à ce point même si une de ses qualités est de "ne pas reprocher" comme on dit là-bas.
Le pastel a été une très belle découverte. Je me suis enfoncée dans un souterrain étonnant et j'ai grimpé au sommet d'un clocher où très peu de gens ont le privilège de monter.
Je me suis régalée de champignons (à croire que la cueillette est le sport local) mais pas que ... et j'ai habité dans le très joli domaine de l'Orguennay.
Je vais transgresser la règle d'un seul billet par jour pour vous raconter tout cela dans un laps de temps raisonnable. Car j'aurai d'autres découvertes à partager ensuite ...
Commençons par un train qui n'est pas comme les autres : le chemin de fer touristique du Tarn.
Certains diront qu'il est modeste : 46 kilomètres de voie entre St Sulpice et Réalmont, cela peut sembler court mais le trajet durait tout de même (au XIX° siècle) plus de deux heures trente, et une heure aujourd'hui.
Le premier tronçon a été ouvert en 1895 et le service fut assuré, pour chaque ligne, par trois trois aller et retour quotidiens, deux après la guerre. Outre le transport de voyageurs des trains supplémentaires étaient mis en route pour écouler le trafic marchandises constitué essentiellement de matières premières aux mégisseries.
En effet, Graulhet, centre industriel renommé pour ses mégisseries, n'était à la fin du siècle dernier relié à aucun des grands réseaux de chemin de fer. La gare la plus proche, Laboutarié (Compagnie du Midi) se trouvait à treize kilomètres. Pour rompre cet isolement qui freinait le développement économique, plusieurs projets de voies ferrées sont étudiés successivement pour aboutir en 1895 à la création de la "Compagnie des Chemins de Fer à Voie Etroite et Tramways à Vapeur du Tarn" (TVT), une compagnie privée qui exploitera un réseau de 46 kilomètres à petit écartement des rails, 0,60m.
Quarante plus tard, le C.F.T.T. en fera renaître une partie sous l'impulsion de l'association association ACOVA qui regroupe des bénévoles français et étrangers, issus de différentes catégories socioprofessionnelles. Chacun travaille sur le réseau en fonction de ses compétences et de ses centres d'intérêts : voie, restauration du matériel, exploitation du train touristique, travaux administratifs.
Grâce à tous ses membres, le C.F.T.T. a vu son trafic annuel passer de 6500 voyageurs en 1975 à plus de 24 000 voyageurs par an, ce qui prouve l'intérêt du public pour un tourisme différent, orienté vers la découverte du patrimoine.
La nature du voyage a changé mais le trajet est demeuré le même. On passe dans une rue de village, on traverse des champs et on enjambe l'Agout sur l'imposant viaduc de Salles.
L'ACOVA se donne aussi pour mission de sauvegarder, restaurer et entretenir du matériel de transport présentant un intérêt historique ou technique. le matériel restauré assure principalement le service voyageur. L'association vise également à encourager le tourisme régional et à promouvoir les centres d'intérêt touristique de l'Occitanie en général et de la vallée de l'Agout en particulier.
Jacques DAFFIS en est le Président (ci-dessous) appuyé au locotracteur Billard et il ne ménage pas sa peine pour monter les dossiers et faire avancer le projet de musée qui abritera la collection et recevra le public.
Les bâtiments sont encore ouverts à tous vents mais les travaux avancent grâce au concours de subventionneurs multiples.
Pour quelques années encore la visite du dépôt et des collections ne sera possible que sur rendez-vous et accompagnement par un Membre du CFTT.
Depuis 1975 le C.F.T.T. a en effet rassemblé une importante collection de matériel ferroviaire récupérée dans le monde entier. Le patrimoine préservé est constitué de 5 locomotives à vapeur, dont 3 classées Monument Historique, 25 locotracteurs, dont 1 classé Monument Historique, 3 locomotives électriques et d'autres objets et documents concernant les chemins de fer. Et dont certaines pièces sont extrêmement rares. Notamment une locomotive Decauville de 1898 (ci-dessus de couleur verte), et des locotracteurs Crochat (ci-dessous rouge). Les deux sont désormais classés Monument Historique.
Malheureusement la totalité du matériel n'est pas encore remis en état et présentable au public faute de moyens financiers suffisants, hormis les jours de fête.
Locomotives de 1932 et de 1910Ci-dessus c'est une VEB Lokomotivbau Karl Marx Babelsberg dite locomotive LKM, 1957.
Les 15-16 et 17 août seront marqués par la Fête du Train avec diverses animations, cavalcade et démonstration de vélo-rail (photo ci-dessus d'un modèle allemand) et bien entendu la visite possible des collections. Ensuite les Journées du Patrimoine, les 20 et 21 septembre seront un autre temps fort.
Mais le plus intéressant reste à venir avec l'ouverture d'un musée d'ici quelques années. Quelques modèles y sont d'ores et déjà installés.
Voitures de mineurs (ci-dessus) et wagon couvert Pershing américain datant de 1914 (ci-dessous) en bois d'origine. Ce dernier est une pièce unique reconnaissable à la présence d'une fenêtre.
Gare C.F.T.T., 81500 Saint-Lieux-lès-Lavaur, 05 61 47 44 52Départ des trains: Gare de St Lieux lès Lavaur
Avril, mai, juin : Les dimanches et jours fériés :
Départs à 14h30, 15h30, 16h30, 17h30
Juillet et Août : Tous les jours :
Départs à 14h30, 15h30, 16h30, 17h30
Nouveau : 11H00 les 11, 12, 13 et 14 aout.
Septembre et Octobre : Les dimanches :
Départs à 14h30, 15h30, 16h30, 17h30
Autres billets sur l'église de Giroussens, l'ail rose de Lautrec, le pastel et le village de Lautrec, le site médiéval du Castela de Saint-Sulpice-La-Pointe et sur le domaine de l'Orguennay. Il suffira de cliquer sur une image pour pouvoir lire le billet correspondant.
Merci à Thierry pour ces rencontres.
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