En Pologne eau-de-vie se dit Tsuica et des circassiens ont pris ce nom pour désigner leur troupe. Leur dernier spectacle, Maintenant ou jamais est une ode à la vie, à la joie et à l'amour. On ressort d'une heure trente en leur compagnie comme on sortirait d'un bain vitalisant, et c'est rare au cirque.
Certes il y a des moments ou ils provoquent des frissons. La crainte de la chute est parfois présente mais dans l'ensemble on est porté par une vague d'insouciance et d'enthousiasme qui est ultra communicative.
L'installation du public se fait en fanfare. Les instruments ont une importance inégalée. La dérision semble aussi de mise. Le premier numéro commence par un tour de piste auquel le public est convié avec douceur, le temps d'un slow alangui qui fait douter du sens du spectacle.
Après la musique, leur spécialité est le vélo. Ils l'affirment haut et fort : je fais du vélo ! Ils l'enfourchent rarement seul. A l'endroit comme à l'envers. Les voilà à trois dans une posture acrobatique. Un enfant s'étonne à côté de moi : oh la la ils sont fous. Que dira-t-il tout à l'heure quand ils seront à 10 sur deux bicyclettes ? Et à 6 sur un seul engin, le temps de poser pour une photo qui immortalise le groupe comme pour un mariage.
Il faut dire que l'amour circule ... LOVE est écrit sur le buste d'un membre de la troupe. Ils ne sont pas avares de baisers. Et ne craignent pas de réclamer un câlin. Je me suis demandé s'ils savaient que lundi dernier était le jour international de l'étreinte.
Aux États-Unis, on connaît cet événement sous le nom de National Hug Day qui se traduit en français par "journée nationale des câlins". Ce serait un révérend américain du nom de Kevin Zaborney qui aurait instauré cet évènement en 1986, et choisi la date en raison de la dépression générale ambiante plus forte à cette période de l'année.
L'idée est d'encourager les personnes d'une même famille ou des amis à se prendre dans les bras quelques secondes, en marque de tendresse. Cette manifestation d'affection serait bonne pour la santé et le moral, en favorisant la sécrétion d'ocytocine.
Ces artistes là cultivent la confiance. Un spectateur sera invité à se laisser tomber à la renverse, rattrapé par des paires de bras.
Les têtes de quelques autres sont mises en valeur à travers un pneu qui fait office de cadre, à la manière des portraits de nos ancêtres.
Il faut dire que l'amour circule ... LOVE est écrit sur le buste d'un membre de la troupe. Ils ne sont pas avares de baisers. Et ne craignent pas de réclamer un câlin. Je me suis demandé s'ils savaient que lundi dernier était le jour international de l'étreinte.
Aux États-Unis, on connaît cet événement sous le nom de National Hug Day qui se traduit en français par "journée nationale des câlins". Ce serait un révérend américain du nom de Kevin Zaborney qui aurait instauré cet évènement en 1986, et choisi la date en raison de la dépression générale ambiante plus forte à cette période de l'année.
L'idée est d'encourager les personnes d'une même famille ou des amis à se prendre dans les bras quelques secondes, en marque de tendresse. Cette manifestation d'affection serait bonne pour la santé et le moral, en favorisant la sécrétion d'ocytocine.
Ces artistes là cultivent la confiance. Un spectateur sera invité à se laisser tomber à la renverse, rattrapé par des paires de bras.
Les têtes de quelques autres sont mises en valeur à travers un pneu qui fait office de cadre, à la manière des portraits de nos ancêtres.
Le public est sollicité quasi en permanence, pour descendre sur la piste, jouer de la musique, faire tourner des foulards, ... ce qui est une idée de génie pour augmenter le nombre des figurants et occuper la scène. À la toute fin, un tiers des spectateurs se retrouve assis sur des couvertures, le nez presque sur les artistes qui entreprennent une série de voltige à la bascule.
Entretemps nous aurons entendu la ronde des marteaux, et vu une natte de cheveux devenir harpe musicale. Ils auront dansé avec un hula hoop géant, fredonné le Chant des Partisans, joué de la cymbale en plein ciel.
Il faudrait inventer le terme de métaphore corporelle pour désigner leur manière de donner sens à des actions incongrues comme celle de faire jouer de la trompette à un mort en actionnant une pompe, ou de transformer des être humains en canaris en cage.
Ce n'est pas un petit vélo qu'ils ont dans la tête mais un grand, aussi grand que leur coeur et il bat fort. Circa Tsuica se questionne et nous questionne en inventant un autre rapport au public et à l'autre. Avec eux, on se surprend à ressentir le bonheur simple d'être ensemble, dans le présent. Le spectacle se termine dans un joyeux brouhaha autour d'une table où chacun vient piocher un bâtonnet de carotte, une feuille d'endive ou un morceau de champignon pour l'assaisonner d'une sauce au thon. D'autres fois c'est crêpes ou fruits au chocolat. Et toujours on trinque. Le sirop (d'une très bonne maison) est servi généreusement.
Ainsi s'écrit l'histoire de Circa Tsuica, par une quinzaine d’artistes issus de la même promotion du Centre National des Arts du Cirque, la quinzième (2004), et qui se sont tous installés dans le même village du Loir-et-Cher pour continuer à être ensemble. Parce qu'ils ont le sens du collectif.
Il faudrait inventer le terme de métaphore corporelle pour désigner leur manière de donner sens à des actions incongrues comme celle de faire jouer de la trompette à un mort en actionnant une pompe, ou de transformer des être humains en canaris en cage.
Ce n'est pas un petit vélo qu'ils ont dans la tête mais un grand, aussi grand que leur coeur et il bat fort. Circa Tsuica se questionne et nous questionne en inventant un autre rapport au public et à l'autre. Avec eux, on se surprend à ressentir le bonheur simple d'être ensemble, dans le présent. Le spectacle se termine dans un joyeux brouhaha autour d'une table où chacun vient piocher un bâtonnet de carotte, une feuille d'endive ou un morceau de champignon pour l'assaisonner d'une sauce au thon. D'autres fois c'est crêpes ou fruits au chocolat. Et toujours on trinque. Le sirop (d'une très bonne maison) est servi généreusement.
Ainsi s'écrit l'histoire de Circa Tsuica, par une quinzaine d’artistes issus de la même promotion du Centre National des Arts du Cirque, la quinzième (2004), et qui se sont tous installés dans le même village du Loir-et-Cher pour continuer à être ensemble. Parce qu'ils ont le sens du collectif.
Maintenant ou jamais de Circa Tsuica
Du 22 janvier au 14 février 2016
Les vendredis et samedis à 20 heures
(sauf el samedi 30, à 18 heures)
Les dimanches à 16 heures
Espace Cirque d'Antony, rue Georges Suant, 92160 Antony
Tel : 01 41 87 20 84
Renseignements et réservations sur www.theatrefirmingemier-lapiscine.fr
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de V. Berthe de Pommery
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