On se souvient de la Marche de l'Empereur qui avait ému la France entière il y a douze ans déjà. Revenir sur les écrans avec une suite constituait un challenge. Il est remporté avec finesse et sensibilité par Luc Jacquet qui parvient à nous apprendre de nouvelles choses sur cet animal et surtout à nous captiver pendant un temps qu'on ne mesure pas. L'heure et demi de projection passe très vite.
Ça commence avec des images qu'on jurerait avoir été prises dans le ciel bleu nuit d'un mois d'août crible par un feu d'artifices. Assister aux évolutions marines du manchot est inédit. On le savait bon marcheur. Le voici excellent nageur. Déployant ses minuscules ailes en nageoires d'une efficacité sans égal.
Les éléments prennent des allures de tableau surréaliste. La neige présente une infinie gamme de bleus alors qu'on nous promet une histoire extraordinaire. En fait ce sera la vie simple et sans artifice d'un animal qui lutte pour à sa survie sans faire de bruit.
Mais ce qui est réellement extraordinaire, c'est la manière dont l'équipe a filmé les évolutions des animaux. Je ne voulais même pas chercher à comprendre comment ils ont positionné leurs caméras. Le résultat est formidable et c'est l'essentiel. Je me suis rendue compte depuis que les caméras du réalisateur ne troublaient pas les oiseaux qui ne sont absolument pas farouches pourvu qu'on ne fasse pas de mouvements intempestifs.
Le couple d'Empereur exerce une coparentalité exemplaire. Je veux bien croire que les commentaires donnés par le comédien (très belle voix de Lambert Wilson) y sont pour beaucoup mais tout de même, les faits sont là. L'espèce perpétue les mêmes comportements. La grande différence avec nous humains qui démissionnons de cette mission est que peut être il n'y a pas de marketing pour souffler à l'oreille de ces grands oiseaux que la vie pourrait être plus clémente ailleurs. Et non seulement se plaindre n'est pas de mise mais ils savent à la perfection entretenir l'encouragement d'un frottement de bec ou d'une caresse sur la tête. C'est fou comme ces êtres si malhabiles peuvent être capables d'élégance.
Vue depuis notre fauteuil, leur fourrure tient autant de la plume que du poil. J'aurais aimé connaître par curiosité l'épaisseur de cette doudoune naturelle qui leur permet d'encaisser des températures négatives de moins 60. Par comparaison l'eau proche de zéro degré doit sembler bien chaude. D'ailleurs le plaisir de l'animal effectuant des roulades dans cet élément en témoigne pleinement. Le film pourrait donner des idées de numéro à un dresseur de Marineland (hélas).
Le spectateur se projette malgré lui tant le comportement de l'Empereur prend des allures anthropomorphiques. Cette foire aux célibataires de 7000 individus tapant du pied en Terre-Adélie pourrait aussi donner des idées.
Le spectateur se projette malgré lui tant le comportement de l'Empereur prend des allures anthropomorphiques. Cette foire aux célibataires de 7000 individus tapant du pied en Terre-Adélie pourrait aussi donner des idées.
Le film repose, c'est certain, sur des constatations scientifiques mais on n'abuse pas des informations. On apprend peu de choses du mode de vie de l'animal. Qu'il pêche à une soixantaine de mètres en dessous du niveau de la mer, en apnée, ce qui semble incroyable, qu'il supporte quatre mois de jeûne tout en conservant dans son estomac de la nourriture qu'il régurgitera régulièrement dans le bec de son petit, et que pour étancher sa soif il aspire de la neige s'il n'a pas mieux.
On comprend l'expression bec et ongles avec une intensité nouvelle. Sans de puissantes griffes et un bec aussi long et pointu l'Empereur ne parviendrait pas à avancer sur la banquise n'arriverait à escalader les obstacles qui sont assez gigantesques rapportés à sa taille.
La conclusion est positive : si nous le voulons bien l'instinct de survie les ramènera sur cette bande de l'Antarctique jusqu'à la fin des temps où se déroulera chaque année le départ des poussins Empereur. Pour une fois on nous dispense du discours moralisateur sur le réchauffement climatique ou l'empreinte écologique négative de l'homme.
Voilà un film que l'on apprécie pour ce qu'il est un magnifique hymne à la nature et à la beauté animale. Avec poésie et majesté. À voir en famille pendant les vacances dès sa sortie en salles le 15 février 2017.
Passionné par l’Antarctique, Luc Jacquet n’a jamais cessé, depuis sa première expédition à l’âge de 23 ans, d’y retourner. L'Empereur est sa 3ème réalisation se déroulant en Antarctique après La Marche de l’Empereur et La Glace et le Ciel. Ecologue de formation, mais pas donneur de leçons, le réalisateur utilise le cinéma "afin de donner une caisse de résonance à des hommes qui produisent une connaissance qui n’est pas entendue". Il a dans ce but fondé l’ONG Wild-Touch, spécialisée sur les questions du développement durable.
La conclusion est positive : si nous le voulons bien l'instinct de survie les ramènera sur cette bande de l'Antarctique jusqu'à la fin des temps où se déroulera chaque année le départ des poussins Empereur. Pour une fois on nous dispense du discours moralisateur sur le réchauffement climatique ou l'empreinte écologique négative de l'homme.
Voilà un film que l'on apprécie pour ce qu'il est un magnifique hymne à la nature et à la beauté animale. Avec poésie et majesté. À voir en famille pendant les vacances dès sa sortie en salles le 15 février 2017.
Passionné par l’Antarctique, Luc Jacquet n’a jamais cessé, depuis sa première expédition à l’âge de 23 ans, d’y retourner. L'Empereur est sa 3ème réalisation se déroulant en Antarctique après La Marche de l’Empereur et La Glace et le Ciel. Ecologue de formation, mais pas donneur de leçons, le réalisateur utilise le cinéma "afin de donner une caisse de résonance à des hommes qui produisent une connaissance qui n’est pas entendue". Il a dans ce but fondé l’ONG Wild-Touch, spécialisée sur les questions du développement durable.
Les photos du film sont de Bonne Pioche Productions.
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