Décidément la programmation du Théâtre 71 de Malakoff s'avère excellente. Chaque nouvelle pièce est un coup de coeur. Les spectateurs s'installent devant un plateau où pend curieusement une corde coté jardin ... et on se doute bien que ce n'est pas un effet ornemental.
Deuxième surprise : chaque élément de décor, lit, table, lampe de chevet, transistor, fauteuil, est présent en double, strictement identique, placé à l'intérieur d'une boite bleu Klein, une couleur qui de manière assez drôle, était dans l'Égypte pharaonique, une couleur porte-bonheur liée à l'immortalité et ... à la vérité.
Le lit est conjugal, tout autant que mortuaire.
Le lit est conjugal, tout autant que mortuaire.
On entend des miaulements et d'autres cris de bête, des pleurs d'enfants, un avion, une alarme incendie. Deux hommes et deux femmes se présentent. Je veux vous parler dit la première. On comprend vite, non sans étonnement, que cette jeune comédienne interprète une octogénaire dans un long monologue que l'on perçoit comme un dialogue.
Assez vite, chaque prise de parole est l'occasion d'un rebondissement. Le ciment de chaque couple se fissure et explose sous les révélations. On se perd entre les coming-out successifs, les blagues et les coups de bluff. Et les changements de points de vue car chaque acteur est alternativement un personnage ou le narrateur. On abandonne la recherche de la vérité. On a compris que tout n'existe que par la perception qu'on en a et le jeu des comédiens est hautement appréciable.
La pièce formule de toutes les manières possible l'interrogation fondamentale : alors ce serait quoi l'amour ?
La mise en scène de Julia Vidit est très inventive, avec par exemple une scène jouée au ralenti. Elle a gagné son pari de jouer au jeu de la vérité en rendant l'illusion gagnante. Les jeux de miroirs se démultiplient à l'infini. La chanson des Vieux amants (1954) résume parfaitement la situation : ... et finalement il nous fallu bien du talent pour être vieux sans être adultes.
L'auteur, Ivan Viripaev, est né en 1974 en Russie. Il a écrit Illusions en 2012. Retenez son nom : il est l'auteur russe le plus représenté dans l'espace francophone. A juste titre. C'est fou le nombre de situations qu'il a réussi à tricoter avec juste deux hommes et deux femmes qui racontent leur histoire, en la commençant par la fin, jusqu'à ce que vienne l'heure de la dernière révélation, quand éclatera l'essentiel : l'amour ne peut être que réciproque ...
Il ne restera plus qu'à saluer le spectateur : voilà comment tout cela s'est terminé. Au-revoir.
Et nous sommes déjà impatients de voir comment elle aura revisité le Menteur de Pierre Corneille qui sera du 10 au 15 avril prochain en résidence de création au Théâtre Firmin Gémier – La Piscine (92).
Illusions d'Ivan Viripaev
Assez vite, chaque prise de parole est l'occasion d'un rebondissement. Le ciment de chaque couple se fissure et explose sous les révélations. On se perd entre les coming-out successifs, les blagues et les coups de bluff. Et les changements de points de vue car chaque acteur est alternativement un personnage ou le narrateur. On abandonne la recherche de la vérité. On a compris que tout n'existe que par la perception qu'on en a et le jeu des comédiens est hautement appréciable.
La pièce formule de toutes les manières possible l'interrogation fondamentale : alors ce serait quoi l'amour ?
La mise en scène de Julia Vidit est très inventive, avec par exemple une scène jouée au ralenti. Elle a gagné son pari de jouer au jeu de la vérité en rendant l'illusion gagnante. Les jeux de miroirs se démultiplient à l'infini. La chanson des Vieux amants (1954) résume parfaitement la situation : ... et finalement il nous fallu bien du talent pour être vieux sans être adultes.
L'auteur, Ivan Viripaev, est né en 1974 en Russie. Il a écrit Illusions en 2012. Retenez son nom : il est l'auteur russe le plus représenté dans l'espace francophone. A juste titre. C'est fou le nombre de situations qu'il a réussi à tricoter avec juste deux hommes et deux femmes qui racontent leur histoire, en la commençant par la fin, jusqu'à ce que vienne l'heure de la dernière révélation, quand éclatera l'essentiel : l'amour ne peut être que réciproque ...
Il ne restera plus qu'à saluer le spectateur : voilà comment tout cela s'est terminé. Au-revoir.
Et nous sommes déjà impatients de voir comment elle aura revisité le Menteur de Pierre Corneille qui sera du 10 au 15 avril prochain en résidence de création au Théâtre Firmin Gémier – La Piscine (92).
Illusions d'Ivan Viripaev
Traduction du russe par Tania Moguilevskaia et Gilles Morel (Ed. Solitaires Intempestifs, 2005)
Mise en scène Julia Vidit
Avec Claire Cahen, Laurent Charpentier, Barthélémy Meridjen et Lisa Pajon
Dramaturgie Guillaume Cayet
Scénographie Thibaut Fack
Compagnie Java Vérité
En tournée le 15 mars / Transversales à Verdun (55)
Le 22 mars / Maison des Arts et des Loisirs à Laon (02)
Le 26 avril / Scène Nationale 61 à Alençon-Flers (61)
En tournée le 15 mars / Transversales à Verdun (55)
Le 22 mars / Maison des Arts et des Loisirs à Laon (02)
Le 26 avril / Scène Nationale 61 à Alençon-Flers (61)
La photo qui n'est pas logotypée A bride abattue est d'Elizabeth Carecchio
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