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jeudi 12 janvier 2017

Maman est en haut

J'avais énormément apprécié Sans les meubles, que Caroline Sers avait publié il y a presque deux ans. J'ai d'abord été déroutée par Maman est en haut que je pensais dans la même veine humoriste.

Si l'auteur continue à mettre en scène des relations familiales complexes il me semble que cette fois la dérision est moins accentuée. Les prénoms fantaisistes de la soeur (Cerise) et du frère (Cochise) témoignent du peu de conscience des parents, et il est difficile de plaindre la mère (Marie) alors que sa situation n'est pas rose.
Cerise, la quarantaine bien entamée, vit seule avec ses deux enfants, supporte sa mère, a des élans hypocondriaques, se demande si elle ne devrait pas changer de boulot et, dans les moments extrêmes, ouvre une bouteille de blanc pour réfléchir. Un matin, lors du traditionnel appel téléphonique agressif de sa mère, elle perd le fil de la conversation et n’écoute plus. Pourtant, quand Marie lui assène "J’ai eu raison, n’est-ce pas ? ", prise de court, elle acquiesce. Le soir même, c’est la gendarmerie qui la contacte : sa mère est en garde à vue, mais ils refusent de lui en dire plus… Qu’a-t-elle pu faire, encore ? Pendant les quelques semaines qu’il lui faudra pour comprendre, Cerise traverse d’autres turbulences : retour de son ex-mari avec une bien curieuse proposition, changement de direction et débarquement de "jeunes" dans l’entreprise où elle travaille. Maman est en haut : dans le nord ; perchée depuis des années ; en haut de l’arbre généalogique. Une position idéale pour lâcher quelques bombes….
J'ai fini malgré tout par m'attacher à cette femme, et à respecter sa largesse d'esprit aussi bien à l'égard de son ex-mari que de sa mère. Et j'ai apprécié l'écriture sans prétention (c'est un compliment) de Caroline Sers qui m'a un peu reposée des ouvrages épuisants comme ceux que je brocardais ici. Elle parvient à construire un roman à partir de faits qui sont devenus de vrais éléments de société et sur lesquels il est bon de s'arrêter.

Maman est en haut de Caroline Sers, chez Buchet-Chastel, en librairie depuis octobre 2016

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