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mercredi 13 juin 2018

L'El Dorado World Tour de Shakira en concert à Paris le 13 juin 2018

J'avoue, je suis allée au concert de Shakira pour faire plaisir à ma fille. J'en suis revenue "emballée", comment le dire autrement ... , par la performance de l'artiste.

Toujours souriante, très pro évidemment. On devrait prendre exemple sur elle qui semble évoluer sans aucun effort alors que sans doute il y a beaucoup de travail en amont, et un entrainement quotidien d'enfer pour chanter et pour danser aussi divinement. Le talent seul ne suffit jamais.

On devrait s'en douter puisque Shakira avait été contrainte d’annuler ses tournées européenne et Nord américaine en reportant les dates parisiennes de novembre dernier sur  les 13 et 14 juin 2018, toujours  à l’AccorHotels Arena de Paris.

La soirée a commencé par un medley composé de Estoy Aquí/Dónde Estas Corazón, où tout de suite la moitié du public brandit son téléphone pour filmer (comme si c'était mieux de faire ça pour regarder plus tard que de profiter pleinement de l'instant). La chanteuse apparait en pleine forme, criant bonsoir Paris avec enthousiasme. Elle a eu de très graves soucis avec ses cordes vocales l'année dernière et il n'y parait plus rien.

Ça fait très longtemps, je suis très heureuse d'être ici avec vous ... nous dit-il avec émotion.

Pas de doute "elle est là" ! A la fin des paroles d'Estoy Aq un déluge de papiers métallisés couleur argent tombent du plafond. On se dit waouh, qu'est-ce que ça va être ensuite ... ?

Précisément, on perçoit un cri d'animal. La chanteuse brise ses chaines et devient louve pour She Wolf. Et le public, presque en folie, reprend ses halètements et lui obéit pour lancer les "Ah Hou !" à son invitation montant avec elle dans les aigus. Plus fort ! réclame-t-elle. La foule s'exécute et elle la gratifie d'un génial ! avant de courir vers le clavier pour y jouer quelques accompagnements.

Cet El Dorado World Tour sera une alternance de moments joyeux, très pop, et d'instants profonds, avec plus tard la projection de films qui témoignent de la pauvreté des enfants.

Le spectacle est très bien "orchestré" avec une scénographie ultra soignée. On s'étonne de la voir sur scène, si dérisoire, si petite, minuscule, il faut le dire, alors que les trois écrans géants nous donnent l'illusion d'être proches comme vous pouvez le constater en comparant les deux photos :
En octobre 2015 et après 18 mois de travaux, le Palais Omnisports de Paris Bercy s'est métamorphosé et méritait d'être refait. Hormis le sol de la fosse (un martyre pour les plantes de pied, prévoyez des chaussures à semelles épaisses !) qui a peut-être pour fonction d'éviter que l'on glisse ... tout a été bien pensé, et bien conçu. La salle de l'AccorHotels Arena est passée de 17 000 à 20 300 places dans sa configuration la plus importante, et prend place dans le Top 5 des salles de spectacle mondiales.

On ne sent pas le nombre comme une oppression. La climatisation aide à supporter la chaleur ambiante. Le système de sécurité semble très opérationnel. Bref, je recommande l'endroit !

Le décor n'est pas monumental, loin de là mais les jeux de lumière ont architecturé le show magistralement. Coté costumes, la star est apparue dans plusieurs tenues choisies pour coller aux textes, pop-rock  avec résille pour commencer, rose girly pour terminer. Entre temps elle aura revêtu une robe de soirée dorée dans une apparition quasi magique (surgissant à quelques mètres devant nous, très loin de la scène) à la manière de Marilyn Monroe pour chanter, en français, une reprise du grand succès de Cabrel, Je l'aime à mourir. Entre temps elle aura dansé le Hakka ceinturée de plumes sur son succès planétaire Waka Waka (This Time for Africa).
 
Elle n'aura pas économisé sa peine, que ce soit sur Si te vas, qu'elle chante à la Johnny en brandissant le micro sur pied, comme sur le très dansant Medley Perro Fiel/El Perdón (reprise d’un titre de Nicky Jam et Enrique Iglesias).
Ce sera plus calme pour Nada, tout en restant intense, le premier des titres de son nouvel album, "El Dorado" qu'elle interprétera ce soir.
Le public a été encouragé toute la soirée à chanter avec elle. Soit qu'elle l'encourage. Soit qu'on lui fournisse les paroles comme pour Me Enamoré, superbe déclaration d'amour à Gérard Pique son mari, derrière des paroles plus que sucrées que l'on peut suivre comme sur un karaoké géant:
Ma vie a commencer à changer 
Le soir ou je t’ai rencontré (...)
Et je suis tombé amoureuse 
Nous sommes tombés amoureux 
Un mojito, deux mojitos 
Regarde ces yeux magnifiques 

Ils en ont déjà deux ensemble mais elle annonce qu'elle pourrait avoir 10 enfants avec lui ... Changement d'ambiance pour Inevitable qu'elle accompagne à la guitare électrique. Plus tard ce sera "Antologia" qui sera chanté avec ses musiciens, assis sur des percussions.
Et c'est de nouveau le délire sous des flots de lumière incandescente pour Chantaje que tout le monde reprend en choeur.

Suit un très joli film d'animation (on pense à l'univers de Michel Ocelot, le créateur de Princes et Princesses et de Kirikou) avec des enfants parlant de la création du monde par le Dieu Chiminigagua. cela donne (intelligemment) le temps à Shakira de revenir en lamé à franges pour Whenever, Wherever que nous encouragerons en frappant dans les mains alors qu'elle se déhanche à l'orientale, nous rappelant ses origines libanaises.
On a reconnu quelques images élégantes prélevées du clip conçu pour "Trap" avec le très populaire Maluma, où on l'admire évoluant dans la fumée :
Changement radical de rythme avec des lasers rouges et jaunes pour "La Tortura", verts et bleus pour "Can’t Remember To Forget You" :
A peine aurons-nous eu le temps de nous étonner par la projection d'un film sur la condition enfantine qu'après un long silence la colombienne apparaitra comme une diva pour Je l'aime à mourir, faisant exploser l'audimat -si je puis dire- à en juger par le nombre de bras brandissant les téléphones, non pas pour faire de la lumière (autrefois on agitait les briquets ...) mais pour la filmer.
Et je n'ai pas résisté, moi non plus. La prestation dégageait une émotion intense.
Elle fend la foule, toujours souriante, serrant les mains tendues, dégrafe sa robe qui dévoile une tenue rose vif.
Elle s'élance de nouveau sur la scène pour "Hips Don’t Lie" qui illustre son énergie avec brio. Elle arpente le plateau en courant, comme une vraie sportive, souffle un moment ...
... et enchaine a capella un dernier titre, figurant sur le nouvel album, "La Bicicleta" qui se poursuit sous un torrent de confettis multicolores dont chacun emportera le souvenir. Ils se sont infiltrés partout ...
... et Shakira n'en finit pas de courir ...
Nous sommes rassurés, elle va bien et nous aura enchantés. Elle nous touche en nous remerciant : Vous êtes incroyables. J'ai l'impression d'être à la maison avec vous. Merci pour tout.
J'encourage les fans à consulter le site officiel pour en savoir plus et, pour ceux qui voudront réécouter la session, voici la setlist de la soirée :
1. Medley Estoy Aquí/Dónde Estas Corazón
2. She Wolf
3. Si Te Vas
4. Nada
5. Medley Perro Fiel/El Perdón (reprise d’un titre de Nicky Jam et Enrique Iglesias)
6. Underneath Your Clothes
7. Me Enamoré
8. Inevitable
9. Chantaje
10. Whenever, Wherever
11. Tú
12. Amarillo
13. La Tortura
14. Antología (assis sur cubes)
15. Can’t Remember To Forget You
16. Medley Loca/Rabiosa
17. Medley La La La (Brazil 2014)/Waka Waka (This Time for Africa) (The Official 2010 FIFA World Cup™ Song)
18. Je l’Aime à Mourir
19. Hips Don’t Lie
20. La Bicicleta

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