Surpendre son fiancé adoré à califourchon sur sa meilleure amie a de quoi vous désespérer de l'amitié (et de l'amour).
Linn n'a guère le temps de pleurer parce qu'une nouvelle incroyable l'oblige l'instant d'après à s'envoler pour la péninsule des Hamptons qui est sans doute un des spots préférés par les new-yorkais les plus riches. La jeune femme a hérité de sa lointaine tante Dorothy d'une immense maison dans ce paradis où la nature y est incroyablement belle et apaisante.
La maison est un rien délabrée, mais pleine de charme, et sera remise au goût du jour par Linn qui est adepte du style shabby chic (romantique féminin et vintage).
Elle va découvrir au Sea Whisper Inn cinq colocataires, tous amis de sa tante, et tous seniors, qui ont pour point commun d'aimer la vie et de la savourer.
Adoptée par cette communauté atypique, Linn se laisse charmer par leur philosophie et leur humour. Elle reprend doucement goût à l’existence et se laisserait bien charmer par le fils d'une de ses nouvelles amies, Ted, s'il n'était pas marié et père d'un petit garçon.
Ce sera difficile pour elle d'avoir le coeur de vendre la propriété. Il serait urgent de trouver une idée pour la conserver et régler les droits de succession. Voilà qu'un (très séduisant) journaliste en quête de sensationnel frappe à la porte.
Emma Sternberg, née à Hambourg en 1979, a étudié la communication avant de travailler à la radio.
Ce premier roman est plutôt réussi. Cinq ami(e)s au soleil est un livre plaisant à lire. L'intrigue est solide et l'attention du lecteur est toujours maintenue. Tout ne va pas toujours pour le mieux si bien que le suspense est entier jusqu'à la fin. On découvre un mode de vie, un paysage, la douceur de vivre devient communicative. L'auteure est habile pour nous envoûter. On croirait presque que le personnage du peintre Paul Byron a réellement existé.
Ce qui est amusant c'est que, bien qu'écrit en langue allemande, on découvre des expressions italiennes (Ornella est un personnage originaire de ce pays) et d'autres très américaines, comme there's life in the old dog yet, que l'auteure ne traduit pas vraiment mais dont on devine le sens, à savoir il y a toujours quelque chose de bon à tirer d'une vieillerie;
Alors que Linn estime miraculeux qu'un auteur réussisse à nous entrainer dans un long voyage alors que lui-même se trouve dans une simple chambre d'hôtel (p. 119), Patty, une des colocataires, lui donne la réponse : tout cela est dans nos têtes! Il est tout aussi miraculeux qu'il suffise, pour nous donner faim, que quelqu'un parle avec passion de crêpes au sirop, ou qu'on puisse être amoureux de quelqu'un vivant à l'autre bout du monde.
Voici un livre en compagnie duquel on a un avant-goût de nos futures vacances.
Cinq ami(e)s au soleil de Emma Sternberg, traduit de l'allemand par Jean-Marie Argelès et Laurence Richard, éditions de l'Archipel, en librairie depuis le 6 juin 2018
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