Dans ce livre, dédié à son fils Odilon, Carole Fives aborde la question un peu tabou des mères célibataires qui voudraient pouvoir vivre aussi leur vie de femme.
Ça n’a l’air de rien, Tenir jusqu’à l’aube, juste une nuit, ou même quelques heures ... mais si on est une maman célibataire il n’est pas question, me direz vous, de s’absenter, ne serait-ce que quelque minutes alors que l’enfant chérubin dort d’un sommeil qui semble paisible.
Ça n’a l’air de rien et c’est beaucoup. La privation de liberté (essentiellement de mouvement) des mamans qu’on dit "solo" (on pourrait en dire autant des papas solo d’ailleurs) est décryptée dans ce roman haletant qui fait passer le lecteur par de multiples états.
L’auteure ébranle nos jugements à l’emporte-pièce. Bien sûr qu’il n’est pas "raisonnable" de laisser un enfant sans surveillance, mais ... quand on s'occupe de son fils de deux ans, du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans papa (bien sûr) et sans budget pour une baby-sitter, il est logique qu'on aspire à prendre l'air.
L’auteure ébranle nos jugements à l’emporte-pièce. Bien sûr qu’il n’est pas "raisonnable" de laisser un enfant sans surveillance, mais ... quand on s'occupe de son fils de deux ans, du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans papa (bien sûr) et sans budget pour une baby-sitter, il est logique qu'on aspire à prendre l'air.
Bien sûr qu’il faut tout concilier mais le mythe de "wonder mom" a fait long feu. Surtout quand on vit avec lui une relation fusionnelle. Il s'agit "juste" d'échapper à l'étouffement pendant que l'enfant dort (que pourrait-il faire d'autre ?). Alors la mère va s'autoriser à fuguer ... d'abord à quelques mètres de l'appartement, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté. Au risque de courir un danger comparable à cette petite chèvre de monsieur Seguin, dont elle raconte si souvent l'histoire à son fils, captivé par l'aventure.
Le roman respire le vrai et pose de bonnes questions. Il faut savoir qu'une famille sur cinq est monoparentale et qu'un tiers vit sous le seuil de pauvreté. Le sujet est donc loin d'être anecdotique.
Rien d'étonnant à ce que le personnage de Carole Fives surfe sur des forums spécialisés pour les mamans solo pour chercher des réponses à ses interrogations. Mais rien ne remplace les vrais contacts, quitte à se mettre en danger.
Le coup de théâtre final laisse sans voix. Un roman court, nécessaire, à lire absolument.
Rien d'étonnant à ce que le personnage de Carole Fives surfe sur des forums spécialisés pour les mamans solo pour chercher des réponses à ses interrogations. Mais rien ne remplace les vrais contacts, quitte à se mettre en danger.
Le coup de théâtre final laisse sans voix. Un roman court, nécessaire, à lire absolument.
Tenir jusqu'à l'aube de Carole Fives, Collection L'arbalète/Gallimard, Gallimard, en librairie depuis le 16 août 2018
Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs de la Ville d'Antony (92)
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