Au travers d'une exposition intitulée Les villes, la rue, l'autre, qui couvre la période 1945-1960, correspondant aux années confuses et précaires de l’après-guerre, le Centre Pompidou propose une nouvelle lecture des photographies de Sabine Weiss, appartenant à un courant injustement perçu comme "sentimentaliste".
Son œuvre riche et variée, dévoilant un regard inédit sur son travail à partir de ses propres archives, témoigne d’un engagement en faveur d’une réconciliation avec le réel. le salon de la photo lui rendait hommage en novembre 2014.
C'est une des photographes pour qui j'ai une grande admiration et que j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois. Je la respecte autant pour son talent que pour son humilité.
Sabine Weiss a publié son premier reportage photographique à vingt et un ans, en 1945. À vingt-neuf, elle participe à l’exposition Post-War European Photography au MoMA New York et rejoint l’agence Rapho. Un an plus tard, l’Art Institute of Chicago lui consacre une exposition individuelle qui fera le tour des États-Unis. L’année suivante, en 1955, trois de ses photographies figurent dans l’exposition The Family of Man au MoMA. Sabine Weiss est aujourd’hui la dernière représentante du grand courant de la photographie humaniste.
Son œuvre riche et variée, dévoilant un regard inédit sur son travail à partir de ses propres archives, témoigne d’un engagement en faveur d’une réconciliation avec le réel.
Née en 1924, en Suisse, Sabine Weiss s’intéresse très tôt à la photographie et décide de faire de sa passion un métier. Durant la guerre, elle est apprentie au studio Boissonnas, à Genève, et décide de s’installer à Paris après la capitulation. Elle travaille quelques années avec Willy Maywald qui l’introduit dans le milieu de la mode et de la haute société parisienne. Peu après, elle devient photographe indépendante et publie abondamment dans la presse illustrée : Paris Match, The New York Times, Life, Picture Post, Die Woche. Elle travaille également pour l’édition française de Vogue tout au long des années 1950 et réalise des reportages à l’étranger et des publicités pour de grandes agences de communication.
Sabine Weiss se rend régulièrement à New York en compagnie de son mari américain Hugh Weiss. Là-bas elle noue rapidement des contacts professionnels et son travail est très bien reçu par la presse et diverses institutions. lors de deux de ses voyages, en 1955 et 1962, elle photographie abondamment la ville, d'abord pour elle-même, puis en réponse à une commande du New York Times Magazine. Loin de la douceur des vues parisiennes, ces photographies, bouillonnantes, rapides, embrassent le mouvement de la mégalopole. le rythme de New York impose un autre regard.
En parallèle, Sabine Weiss se consacre à des travaux plus personnels. Durant presque vingt ans, Sabine Weiss photographie Paris, sa ville d'adoption. Elle aborde les citadins avec humilité et naturel, sensible aux scènes sans importance. Elle aime les sons et les couleurs de la vie urbaine, se plait à sillonner les terrains vagues de la banlieue, peuplés d'enfants espiègles et joueurs. L'humain est au centre de ses photographies, sans jamais porter de jugement, d'analyse ou de regard critique.
Ce travail personnel est presque entièrement dévolu au quotidien des gens, de toutes les origines sociales, dans les rues des villes. Elle photographie des enfants jouant dans les terrains vagues de son quartier, Porte de Saint-Cloud (comme ci-dessus dans une série "Enfants dans un terrain vague, Porte de Saint-Cloud, Paris, 1950") mais aussi la ville de Paris, son quotidien, son métro, ses marchés aux puces…
Elle pose un regard à la fois doux et compréhensif sur les habitants de sa ville, à la recherche des beautés simples des moments suspendus, de repos ou de rêverie. Ses œuvres sont pleines de lumière, de jeux d’ombres et de flous. La Marchande de frites, Paris, vers 1945-1948 (ci-dessous) en est un exemple.
Les photographies de Sabine Weiss, issues d’un don et d’un achat récent, dialoguent avec celles de quatre artistes contemporains – Viktoria Binschtok, Paul Graham, Lise Sarfati et Paola Yacoub – travaillant sur la thématique de la rue et de la ville contemporaines. Leurs approches radicalement différentes permettent de poser un nouveau regard sur l’œuvre de la photographe humaniste.
"Des hommes, et parfois des enfants, parcourent les rues de Beyrouth, des bouquets de roses roufes dans les bras (...). Avec ces fleurs, ils apportent une touche inhabituelle aux rues de Beyrouth. mais personne ne leur parle ou n'achète leurs fleurs. Et pourtant, chaque matin, ils retournent au même endroit avec des bouquets de roses rouges. En fait, en 2002, tout le monde avait peur de ces "fleuristes", car on les soupçonnait fortement de faire partie des services secrets syriens." écrit Paula Yacoub à propos de la série "Les fleurs de Damas" 2002.
Sabine WeissSon œuvre riche et variée, dévoilant un regard inédit sur son travail à partir de ses propres archives, témoigne d’un engagement en faveur d’une réconciliation avec le réel. le salon de la photo lui rendait hommage en novembre 2014.
C'est une des photographes pour qui j'ai une grande admiration et que j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois. Je la respecte autant pour son talent que pour son humilité.
Sabine Weiss a publié son premier reportage photographique à vingt et un ans, en 1945. À vingt-neuf, elle participe à l’exposition Post-War European Photography au MoMA New York et rejoint l’agence Rapho. Un an plus tard, l’Art Institute of Chicago lui consacre une exposition individuelle qui fera le tour des États-Unis. L’année suivante, en 1955, trois de ses photographies figurent dans l’exposition The Family of Man au MoMA. Sabine Weiss est aujourd’hui la dernière représentante du grand courant de la photographie humaniste.
Son œuvre riche et variée, dévoilant un regard inédit sur son travail à partir de ses propres archives, témoigne d’un engagement en faveur d’une réconciliation avec le réel.
Née en 1924, en Suisse, Sabine Weiss s’intéresse très tôt à la photographie et décide de faire de sa passion un métier. Durant la guerre, elle est apprentie au studio Boissonnas, à Genève, et décide de s’installer à Paris après la capitulation. Elle travaille quelques années avec Willy Maywald qui l’introduit dans le milieu de la mode et de la haute société parisienne. Peu après, elle devient photographe indépendante et publie abondamment dans la presse illustrée : Paris Match, The New York Times, Life, Picture Post, Die Woche. Elle travaille également pour l’édition française de Vogue tout au long des années 1950 et réalise des reportages à l’étranger et des publicités pour de grandes agences de communication.
Sabine Weiss se rend régulièrement à New York en compagnie de son mari américain Hugh Weiss. Là-bas elle noue rapidement des contacts professionnels et son travail est très bien reçu par la presse et diverses institutions. lors de deux de ses voyages, en 1955 et 1962, elle photographie abondamment la ville, d'abord pour elle-même, puis en réponse à une commande du New York Times Magazine. Loin de la douceur des vues parisiennes, ces photographies, bouillonnantes, rapides, embrassent le mouvement de la mégalopole. le rythme de New York impose un autre regard.
En parallèle, Sabine Weiss se consacre à des travaux plus personnels. Durant presque vingt ans, Sabine Weiss photographie Paris, sa ville d'adoption. Elle aborde les citadins avec humilité et naturel, sensible aux scènes sans importance. Elle aime les sons et les couleurs de la vie urbaine, se plait à sillonner les terrains vagues de la banlieue, peuplés d'enfants espiègles et joueurs. L'humain est au centre de ses photographies, sans jamais porter de jugement, d'analyse ou de regard critique.
Ce travail personnel est presque entièrement dévolu au quotidien des gens, de toutes les origines sociales, dans les rues des villes. Elle photographie des enfants jouant dans les terrains vagues de son quartier, Porte de Saint-Cloud (comme ci-dessus dans une série "Enfants dans un terrain vague, Porte de Saint-Cloud, Paris, 1950") mais aussi la ville de Paris, son quotidien, son métro, ses marchés aux puces…
Elle pose un regard à la fois doux et compréhensif sur les habitants de sa ville, à la recherche des beautés simples des moments suspendus, de repos ou de rêverie. Ses œuvres sont pleines de lumière, de jeux d’ombres et de flous. La Marchande de frites, Paris, vers 1945-1948 (ci-dessous) en est un exemple.
Les photographies de Sabine Weiss, issues d’un don et d’un achat récent, dialoguent avec celles de quatre artistes contemporains – Viktoria Binschtok, Paul Graham, Lise Sarfati et Paola Yacoub – travaillant sur la thématique de la rue et de la ville contemporaines. Leurs approches radicalement différentes permettent de poser un nouveau regard sur l’œuvre de la photographe humaniste.
"Des hommes, et parfois des enfants, parcourent les rues de Beyrouth, des bouquets de roses roufes dans les bras (...). Avec ces fleurs, ils apportent une touche inhabituelle aux rues de Beyrouth. mais personne ne leur parle ou n'achète leurs fleurs. Et pourtant, chaque matin, ils retournent au même endroit avec des bouquets de roses rouges. En fait, en 2002, tout le monde avait peur de ces "fleuristes", car on les soupçonnait fortement de faire partie des services secrets syriens." écrit Paula Yacoub à propos de la série "Les fleurs de Damas" 2002.
Les villes, la rue, l'autre
Expositions
20 juin 2018 - 15 octobre 2018
Entrée libre de 11h à 21h
Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
Commissaire : Mnam/Cci, Karolina Ziebinska-Lewandowska
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