Opérapiécé s'annonce comme un spectacle d’humour musical.
C'est assez juste mais c'est bien plus que cela parce que les voix d'Aurore Bouston et de Marion Lépine sont stupéfiantes, que la mise en scène de William Mesguich est juste (on ne la remarque pas et pourtant elle est là, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'effet superflu), que les costumes de Marie-Caroline Béhue ajoutent une dimension baroque tout à fait appropriée, et que bien entendu l'accordéon est totalement maitrisé par Marion Buisset, à tel point qu'il devient un instrument "moderne".
Je n'aurais pas misé sur ce titre d'Opérapiécé qui m'évoque le bricolage, ni sur l'affiche (même si son auteur a signé celle de la pièce à succès, Edmond). Ces réserves n'ont aucune incidence sur la qualité du spectacle que je recommande aux mélomanes parce qu'ils seront aux anges et jubileront de reconnaitre chacun des 78 compositeurs ayant participé à la bande originale.
Je le conseille tout autant à ceux qui ont peu de connaissance musicales, tant en classique que dans les variétés. Les airs chantés dans Opérapiécé sont écrits sur les thèmes très connus de la musique classique instrumentale : Vivaldi, Grieg, Strauss, Tchaïkovski, Mendelssohn, Debussy, Ravel, Fauré, Albinoni, Schubert, Brahms, Beethoven, Verdi... mais il n'est pas utile d'être féru dans le domaine pour apprécier la soirée. Les interprètes ont le sens de la scène et les compétences pour toucher tous les publics, y compris les enfants. De plus elles vous distribueront la liste des références des musiques et chansons à la fin et vous pourrez tout à loisir les ré-écouter de retour chez vous.
Vous sortirez de cette magnifique salle voutée de l'Essaïon avec la sensation d'avoir respiré de l'oxygène à haute dose, avec l'envie de chanter et de danser ... même si la pluie se met soudain à tomber.
Ce qui est juste c'est que le concert est un bouquet de paroles et de musiques. Chaque tableau est annoncé par un mot composé de lettres, façon Scrabble, sur une cimaise fixée sur la pierre : Opérassedic, Opéramage, Opérappelletoi, Opéramitié, Opéramour ...
L'équipe artistique ne prétend pas donner de leçon. Tout n'est que plaisir et le scénario est simplement un prétexte à construire un exercice de style. La prochaine cérémonie des Molières y gagnerait beaucoup à solliciter ce trio pour égayer intelligemment la soirée. Au moins les organisateurs maitriseraient le discours sur l'intermittence sans que les gilets jaunes aient besoin de complicité pour s'infiltrer sur la scène. Ce serait tellement plus drôle !
C'est assez juste mais c'est bien plus que cela parce que les voix d'Aurore Bouston et de Marion Lépine sont stupéfiantes, que la mise en scène de William Mesguich est juste (on ne la remarque pas et pourtant elle est là, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'effet superflu), que les costumes de Marie-Caroline Béhue ajoutent une dimension baroque tout à fait appropriée, et que bien entendu l'accordéon est totalement maitrisé par Marion Buisset, à tel point qu'il devient un instrument "moderne".
Je n'aurais pas misé sur ce titre d'Opérapiécé qui m'évoque le bricolage, ni sur l'affiche (même si son auteur a signé celle de la pièce à succès, Edmond). Ces réserves n'ont aucune incidence sur la qualité du spectacle que je recommande aux mélomanes parce qu'ils seront aux anges et jubileront de reconnaitre chacun des 78 compositeurs ayant participé à la bande originale.
Je le conseille tout autant à ceux qui ont peu de connaissance musicales, tant en classique que dans les variétés. Les airs chantés dans Opérapiécé sont écrits sur les thèmes très connus de la musique classique instrumentale : Vivaldi, Grieg, Strauss, Tchaïkovski, Mendelssohn, Debussy, Ravel, Fauré, Albinoni, Schubert, Brahms, Beethoven, Verdi... mais il n'est pas utile d'être féru dans le domaine pour apprécier la soirée. Les interprètes ont le sens de la scène et les compétences pour toucher tous les publics, y compris les enfants. De plus elles vous distribueront la liste des références des musiques et chansons à la fin et vous pourrez tout à loisir les ré-écouter de retour chez vous.
Vous sortirez de cette magnifique salle voutée de l'Essaïon avec la sensation d'avoir respiré de l'oxygène à haute dose, avec l'envie de chanter et de danser ... même si la pluie se met soudain à tomber.
Ce qui est juste c'est que le concert est un bouquet de paroles et de musiques. Chaque tableau est annoncé par un mot composé de lettres, façon Scrabble, sur une cimaise fixée sur la pierre : Opérassedic, Opéramage, Opérappelletoi, Opéramitié, Opéramour ...
L'équipe artistique ne prétend pas donner de leçon. Tout n'est que plaisir et le scénario est simplement un prétexte à construire un exercice de style. La prochaine cérémonie des Molières y gagnerait beaucoup à solliciter ce trio pour égayer intelligemment la soirée. Au moins les organisateurs maitriseraient le discours sur l'intermittence sans que les gilets jaunes aient besoin de complicité pour s'infiltrer sur la scène. Ce serait tellement plus drôle !
Le point de départ du spectacle est la répétition d'une oeuvre que des artistes travaillant sous le régime de l'intermittence (et courant donc le cachet) espèrent voir programmer. Le livret met en scène la rencontre d’une jeune femme conquérante avec un personnage plus mystérieux, animé par des sentiments ambivalents... L'orchestre est réduit à une seule musicienne, ... accordéoniste, qui saura passer d'un registre à un autre avec naturel.
Les grands tubes classiques s'enchainent avec bonheur au registre plus inattendu du répertoire de la variété française. Les paroles sont parfois détournées tout en demeurant à propos, ou en prenant carrément le contrepied. Une mélodie de Françoise Hardy succède à un thème de Ravel. Un air signé William Scheller s’enchaîne au Guillaume Tell de Rossini. Un refrain de Brigitte Fontaine s'accorde avec la 40ème Symphonie de Mozart. Le spectateur va de surprise en surprise. Les airs sont parfois légèrement arrangés, mais une oreille aguerri se réjouira de les reconnaitre, surtout quand ils interfèrent comme un extrait de la comédie musicale Notre Dame de Paris.
Les chanteuses sont très expressives, et quel plaisir de les entendre sans que leurs voix soient amplifiées (ou déformées) par une sonorisation. La direction musicale de Louis Dunoyer (à gauche, à coté de William Mesguich) est à saluer également.
Quand la rigueur musicale s'accorde à ce point avec la créativité et la vitalité on ne peut que souhaiter longue vie à cet opéra d'un genre nouveau. C'est 1 h 15 de bonheur ... bien plus que les 2 minutes 35 promises par Sylvie Vartan en duo avec Carlos.
Opérapiécé de Aurore Bouston et Marion Lépine
Mise en scène : William Mesguich
Direction musicale : Louis Dunoyer
Avec Aurore Bouston et Marion Lépine
Marion Buisset à l’accordéon
Chorégraphies Barbara Silvestre
Costumes Black Baroque by Marie-Caroline Béhue
Théâtre Essaïon
Du 23 Mai au 26 Juillet
6, rue Pierre au Lard - 75004 Paris
Les jeudi et vendredi à 19h30
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