Le Champ des possibles est le troisième volet d'une trilogie écrite et interprétée par Elise Noiraud, en ce moment au Théâtre de la Reine Blanche, et qui sera en Avignon cet été (au Théâtre Transversal à 18 h 50).
C'est tout le talent de cette jeune femme de nous offrir un morceau aussi joyeux et réussi que les précédents, La banane américaine, consacré à l'enfance et Pour que tu m'aimes encore, centré sur l'adolescence.
Il aura fallu attendre trois ans pour connaitre la suite des aventures de la jeune fille pas toujours rangée, qui cette fois atteint l'âge adulte et dont il faut quand même souligner une part de fiction.
Si Elise annonce une trilogie on peut espérer qu'elle n'en restera pas là parce qu'elle est une interprète hors du commun pour faire vivre une douzaine de personnages avec trois fois rien.
Il n'y a pas plus d'accessoires que dans les autres opus. Les objets et vêtements utilisés dans l'ensemble de la trilogie tiennent vraisemblablement tous dans cette malle qui ne la quitte pas. Le théâtre n'aura qu'à fournir une chaise ... et malgré tout une régie lumières (François Duguest a fait un travail précis et élégant). Démonstration est faite qu'il n'est pas nécessaire d'avoir recours à beaucoup d'effets pour en faire ... de l'effet.
Il n'y a pas plus d'accessoires que dans les autres opus. Les objets et vêtements utilisés dans l'ensemble de la trilogie tiennent vraisemblablement tous dans cette malle qui ne la quitte pas. Le théâtre n'aura qu'à fournir une chaise ... et malgré tout une régie lumières (François Duguest a fait un travail précis et élégant). Démonstration est faite qu'il n'est pas nécessaire d'avoir recours à beaucoup d'effets pour en faire ... de l'effet.
En outre ce spectacle est tout à fait accessible à un jeune public et ce devrait être un bonheur de le suivre en famille, et d'en discuter ensuite.
Après l'obtention de son bac ... ES option théâtre, la jeune Elise décide de "monter" à Paris, loin de son village poitou-charentais, connu plus pour être le pays de Ségolène Royal que celui du beurre. Elle a 19 ans et veut s'engager dans des études de Lettres. Malgré les chocs provoqués par ce brusque changement d'espace, de culture, et plus largement de vie, la découverte de la littérature et du théâtre va semer en elle de puissantes envies de liberté, de découvertes et d'autonomie.
C'est en justaucorps noir et les pieds toujours nus qu'elle campe aussi bien la post adolescente qu'elle a été que sa mère, ... ou son père, et bien entendu les personnes dont la rencontre a été déterminante, ou inévitable, à commencer par Mireille, conseillère en orientation professionnelle. Il suffit d'un foulard, d'un ton de voix, d'une montée dans les aigus ou d'une descente dans les graves, d'une mimique, d'un doigt qui appuie sur la paupière gauche, d'une posture pour que chacun prenne vie.
Nous en avons -nous aussi- rencontré quelques-uns que nous reconnaissons d'emblée comme l'agent immobilier et la secrétaire universitaire. Au delà des évocations et imitations, c'est tout un monde qu'Elise Noiraud restitue, avec la palette d'émotions qui en est indissociable. Ses espoirs, sa détermination (sur la musique de Queen montant crescendo Show must go on), ses interrogations et surtout sa relation de dépendance à sa famille.
On retrouve avec plaisir le personnage de sa maman (dont le trait a été un peu forcé, il y a de la fiction dans le spectacle ...) qui se croit rassurante en répétant on te le dira, sous-entendu si un jour les frais de scolarité pèsent trop lourd, et qui ne prend apparemment jamais rien mal, exprimant juste une légère déception et de récurrents soucis d'organisation. Et surtout qui exige en échange de tous les sacrifices, et en faisant passer le message par toutes les voies possibles, le retour au bercail pour les grandes fêtes de famille et faire les cadeaux le lendemain de Noël.
Plusieurs scènes sont d'anthologie et il ne serait pas superflu de voir et revoir le spectacle tant elles sont savoureuses. Je pense en particulier à la lecture du CV-lettre de candidature, au mime de la chanson enfantine L'as-tu vu ?, à la publicité slim-fast, à la colère contre Simone de Beauvoir (qui cependant n'était pas si citadine que ça parce que c'est dans la pleine campagne de Chateauvillain qu'elle venait souvent rendre visite à sa tante Alice).
Elise a compris qu'elle avait ouvert devant elle le champ des possibles et que ses 19 ans pourraient devenir éternels si elle parvenait à se révéler à elle-même. Pari gagné, que l'on applaudit sur la musique du troisième acte du Roi Arthur de Purcell.
La comédienne joue sur un large registre avec ironie, drôlerie, énergie, fragilité, poésie, tendresse et beaucoup d'amour. Elle émeut autant qu'elle fait rire. Ses spectacles sont à consommer sans modération.
Elise Noiraud est comédienne, autrice et metteuse en scène. Cette trilogie la confirme aussi comme conteuse. On se souvient de la qualité de son travail avec Les fils de la terre, spectacle lauréat du Prix Théâtre 13 - Jeunes Metteurs en Scène 2015, qui est l'adaptation d'un film documentaire portant sur le monde agricole. Elle est également intervenante théâtrale en milieu scolaire et associatif pour des enfants et des adolescents à Aubervilliers. Enfin elle est artiste associée pour 3 ans à La Manekine - Scène intermédiaire Régionale de l'Oise.
Le Champ des possiblesC'est en justaucorps noir et les pieds toujours nus qu'elle campe aussi bien la post adolescente qu'elle a été que sa mère, ... ou son père, et bien entendu les personnes dont la rencontre a été déterminante, ou inévitable, à commencer par Mireille, conseillère en orientation professionnelle. Il suffit d'un foulard, d'un ton de voix, d'une montée dans les aigus ou d'une descente dans les graves, d'une mimique, d'un doigt qui appuie sur la paupière gauche, d'une posture pour que chacun prenne vie.
Nous en avons -nous aussi- rencontré quelques-uns que nous reconnaissons d'emblée comme l'agent immobilier et la secrétaire universitaire. Au delà des évocations et imitations, c'est tout un monde qu'Elise Noiraud restitue, avec la palette d'émotions qui en est indissociable. Ses espoirs, sa détermination (sur la musique de Queen montant crescendo Show must go on), ses interrogations et surtout sa relation de dépendance à sa famille.
On retrouve avec plaisir le personnage de sa maman (dont le trait a été un peu forcé, il y a de la fiction dans le spectacle ...) qui se croit rassurante en répétant on te le dira, sous-entendu si un jour les frais de scolarité pèsent trop lourd, et qui ne prend apparemment jamais rien mal, exprimant juste une légère déception et de récurrents soucis d'organisation. Et surtout qui exige en échange de tous les sacrifices, et en faisant passer le message par toutes les voies possibles, le retour au bercail pour les grandes fêtes de famille et faire les cadeaux le lendemain de Noël.
Plusieurs scènes sont d'anthologie et il ne serait pas superflu de voir et revoir le spectacle tant elles sont savoureuses. Je pense en particulier à la lecture du CV-lettre de candidature, au mime de la chanson enfantine L'as-tu vu ?, à la publicité slim-fast, à la colère contre Simone de Beauvoir (qui cependant n'était pas si citadine que ça parce que c'est dans la pleine campagne de Chateauvillain qu'elle venait souvent rendre visite à sa tante Alice).
Elise a compris qu'elle avait ouvert devant elle le champ des possibles et que ses 19 ans pourraient devenir éternels si elle parvenait à se révéler à elle-même. Pari gagné, que l'on applaudit sur la musique du troisième acte du Roi Arthur de Purcell.
La comédienne joue sur un large registre avec ironie, drôlerie, énergie, fragilité, poésie, tendresse et beaucoup d'amour. Elle émeut autant qu'elle fait rire. Ses spectacles sont à consommer sans modération.
Elise Noiraud est comédienne, autrice et metteuse en scène. Cette trilogie la confirme aussi comme conteuse. On se souvient de la qualité de son travail avec Les fils de la terre, spectacle lauréat du Prix Théâtre 13 - Jeunes Metteurs en Scène 2015, qui est l'adaptation d'un film documentaire portant sur le monde agricole. Elle est également intervenante théâtrale en milieu scolaire et associatif pour des enfants et des adolescents à Aubervilliers. Enfin elle est artiste associée pour 3 ans à La Manekine - Scène intermédiaire Régionale de l'Oise.
Ecrit et interprété par Elise Noiraud
Collaboration artistique Baptiste Ribrault
Création lumière François Duguest
Du samedi 18 mai au Samedi 22 juin
Les mardi, jeudi et samedi à 20h45 (sauf le mardi 28 mai à 19h)
Relâche le mardi 11 juin
Au Théâtre de la Reine Blanche
2 bis, Passage Ruelle - 75018 Paris - 01 40 05 06 96
Du 5 au 28 juillet à 18h50 (relâches les mardis) : Avignon - Théâtre Transversal
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Baptiste Ribrault
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