La flamme olympique n'existait pas dans les Jeux olympiques antiques. Elle appartient au cérémonial moderne : allumage puis relais de la flamme, le dernier relayeur faisant le tour du stade avant de rejoindre une vasque (ou "chaudron olympique") qu'il embrase grâce à sa torche.
Il me semble que les Jeux de Paris 2024 se seront particulièrement distingués sur ce cérémonial qui a été une attraction qui a beaucoup fait parler d’elle et dont on ne sait pas encore si elle va subsister.
Si l’accès à l'enceinte était gratuit il était fortement réglementé et le seul moyen d’obtenir une place était de se connecter sur le site dédié le matin même à 8 heures. Le nombre de places était limité et ce n’est qu’à la fin de l’été qu’il était devenu facile d’en obtenir.
C’est donc de loin que j’ai d’abord vu ce qu’on appelle la vasque. Les files d’attente pour passer le contrôle de sécurité étaient clairsemées au cours de l'après-midi mais aucune place supplémentaire n'était délivrée en journée. Je me suis contentée de ces points de vue généraux, d'ailleurs assez beaux.
On pouvait deviner l’ensemble de l’œuvre en se plaçant à certains endroits, en bordure des grilles des Tuileries, fermées évidemment car le périmètre de balade était restreint, quoique assez vaste.
J’étais heureuse de ce moment mais mon désir de la voir de près me poussa à tenter ma chance quelques jours plus tard. J'ai obtenu un rendez-vous à 13 heures, et pas question de se présenter avec plus de 10 minutes d’avance. On n’est pas autorisé à transgresser.
Les contrôles furent assez longs mais l’accueil fut sympathique. Comme il n'y a plus foule on a maintenant tout le loisir de prendre des photos de près sans devoir patienter. En particulier pour la flamme originelle qui continue de briller à l’intérieur de cette lanterne.
Il y a en réalité plusieurs séries de flammes, que l'on doit à un allemand et à un anglais. D'une part les olympiques, d'autre part les paralympiques. De plus, on a celle qu'on considère comme originelle qui est conservée dans une petite lanterne, et puis celle plus spectaculaire de la vasque.
C'est à un certain Carl Diem, secrétaire général du comité d'organisation des Jeux de Berlin, que l'on doit l'idée de reprendre les courses aux flambeaux de la Grèce antique. Il est le premier à proposer qu'une flamme soit allumée à Olympie pour être ensuite relayée jusqu'à Berlin. En 1936 plus de 3000 athlètes originaires de sept pays participent au relais.
Aujourd'hui, les JO étant clôturés c'est la flamme paralympique allumée à Stoke Mandeville que j'ai vue de près. Son histoire est particulière et résumée sur une plaque sous la lanterne.
Un neurologue allemand, Ludwig Guttmann, s’occupe de soldats blessés pendant la Seconde Guerre mondiale dans l'hôpital de Stoke Mandeville, près de Londres, et se préoccupe d'accélérer le rétablissement de ses patients paraplégiques et en fauteuil roulant. Inspiré par les Jeux olympiques qu’il voit se dérouler dans la capitale, il décide d’organiser en 1948 des épreuves comme le tir à l’arc et le net-ball, où s’affrontent 16 soldats.
Au fil du temps les "Jeux Internationaux de Stoke Mandeville" s'étoffent et deviennent de plus en plus populaires, attirant des participants de nombreux pays. En 1960, ces jeux franchissent pour la première fois les frontières anglaises et se déroulent à Rome, une semaine après les Jeux olympiques. Cette édition réunit 400 athlètes venant de 23 pays différents et propose huit disciplines sportives adaptées : para athlétisme, basket fauteuil, para natation, para tennis de table, para tir à l’arc, billard, dartchery (mélange de tir à l’arc et fléchettes) et escrime fauteuil. Elle est considérée comme la première véritable manifestation des "Jeux paralympiques".
Nouvelle évolution en 1972 avec l'apparition de la Flamme paralympique lors des Jeux de Heidelberg. Le Comité international paralympique a acté en 2023, que l’allumage de la Flamme paralympique, à compter des Jeux de Paris 2024, se ferait à chaque édition à Stoke Mandeville. Pour Paris 2024, une fois partie de la "ville-mère", elle a été remise à la France au milieu du tunnel sous la Manche. À son arrivée à Calais, elle s'est divisée en 12 flammes qui se sont allumées un peu partout en France et qui auront traversé 50 villes du 25 au 28 août 2024 avant d'arriver à Paris.
Les Jeux de 2024 feront date parce que la vasque met en scène une flamme révolutionnaire. Paris 2024 et EDF se sont associés pour créer une flamme sans combustible, formée uniquement à partir d’eau et de lumière. Cette innovation a permis au designer Mathieu Lehanneur d’imaginer un anneau de feu porté par un ballon s’envolant chaque soir dans le ciel parisien.
La première torche du Relais de la Flamme Olympique de Paris 2024 avait été allumée le 16 avril 2024, selon la tradition antique, à l’aide des rayons du soleil, lors d’une cérémonie dans le sanctuaire d’Olympie, en Grèce. Elle a quitté le Péloponnèse, rejoignit Athènes pour embarquer à bord du Belem, un ancien trois mâts français, et traverser la Méditerranée. Le parcours français débuta le 8 mai 2024, à Marseille et donna lieu à de nombreuses manifestations.
Les Jeux ont entrainé tant de ferveur qu'on aimerait bien conserver cette vasque. Le site ne donne pour le moment aucune information à ce sujet. En attendant la décision nous avons été nombreux à aller la voir de près.
Elle est majestueuse quel que soit l'endroit d'où on la regarde. Chaque visiteur cherche à faire la photo sous le meilleur angle en s'exclamant ah c'est joli d'ici … mais en fait elle est belle de partout.
Les jardins des Tuileries, créés pour Catherine de Médicis, sont apaisants et constituent un écrin très joli, conçu avec des camaïeux de plantes et de fleurs dont les couleurs évoquent l'or, l'argent et le bronze des médailles. On a employé plusieurs variétés de dahlia, des colleys, des amarantes, des calibrachoas, des cannas et des capucines orangées, des rudbeckias, bracteantha, bidons, ferulifolia et calceolaria dorés, d'autres dahlias, l'hélichysum, le Cynara et l'eucalyptus argenté.
On entend juste les cris des canards moqueurs, pas farouches, tentant de choper quelques miettes car on peut se restaurer, soit avec ses propres provisions, soit en s'attablant au café-salon de thé.
Et si l'entrée doit s'effectuer à un horaire très précis, par contre la sortie est libre et non réglementée. On peut donc y passer l'après-midi jusqu'à l'envol dans le ciel de Paris.
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