J'avais déjà remarqué la tendance des auteurs à placer leurs personnages dans un décor de cuisine. A croire qu'en septembre les enfants vont à l'école et que les parents retournent aux fourneaux.
Après le Cuisinier (Martin Sutter) , Mise en bouche (Kyung-Ran Jo), et avant En cuisine (Monica Ali) voici deux ouvrages minces (ce qui n'est pas un défaut) qui auraient pu être écrits par des camarades de classe. Peut-être leurs auteurs le sont-ils d'ailleurs, malgré une petite différence d'âge.
Martin Provost publie Bifteck chez Phébus. La biographie surréaliste d'un certain André Plomeur, fils de boucher, et inventeur du hamburger. C'est une fiction, une sorte de fable gargantuesque que le réalisateur de Séraphine a écrite en hommage aux émigrés allemands qui, débarquant aux USA avec leurs habitudes culinaires ont importé cette spécialité de Hambourg, d'où son nom.
Anthony Palou répond en écho par Fruits et légumes, chez Albin Michel. La chronique familiale et sociale d'une dynastie de primeurs.
Tous deux situent le théâtre des activités à Quimper. Point de départ d'une prospérité heureuse pour le premier, d'une vie titanesque pour l'autre. Pourtant l'histoire d'Anthony Palou commence sous les meilleures auspices. Bien avant que le gaspatcho soit la soupe à la mode, la grand-mère paternelle sauve la mise en mettant sur le marché une sope mallorquine qui séduit les palais bretons.
Le commerce est lancé et le fils embraye, d'abord en dodoche aux freins fragiles, puis en panier à salade, expressions qui furent familières aux enfants du baby-boom, nés à la moitié du XX°siècle, aujourd'hui nostalgiques d'un temps qui coulait doucement, rapport au fait qu'Internet n'avait pas encore provoqué les soubresauts qu'on connait.
Certes, la télévision exerçait une influence sur les ménages et la musique du générique de Dallas est resté dans les esprits. L'univers texan impitoyable n'effrayait pas grand monde. Ce n'était que du cinéma comparativement aux déboires que la famille Palou a subi à partir de l'incendie des Halles de Quimper en août 1976.
Dans un style malgré tout résolument joyeux, l'auteur brosse la vie quotidienne d'une famille qui condense l'essentiel de ce que beaucoup d'autres ont vécu . On se reconnait dans le mode de vie et la hiérarchie des valeurs. La fresque est admirablement peinte, fraiche et appétissante. Ces fruits et ces légumes sont largement pesés. Ils sont en bonne place dans le panier des jurés du prix Renaudot 2010.
Comme Amélie Nothomb, Vanessa Caffin, Claire Castillon, Philippe Claudel et Nathalie Kuperman (dont j'ai relaté l'actualité littéraire ces jours ci), Anthony Palou sera à Nancy au Salon du Livre sur la Place du 17 au 19 septembre prochains ... J'y serai également et rendrai compte de la manifestation sur le blog comme je l'ai fait l'an dernier.
Après le Cuisinier (Martin Sutter) , Mise en bouche (Kyung-Ran Jo), et avant En cuisine (Monica Ali) voici deux ouvrages minces (ce qui n'est pas un défaut) qui auraient pu être écrits par des camarades de classe. Peut-être leurs auteurs le sont-ils d'ailleurs, malgré une petite différence d'âge.
Martin Provost publie Bifteck chez Phébus. La biographie surréaliste d'un certain André Plomeur, fils de boucher, et inventeur du hamburger. C'est une fiction, une sorte de fable gargantuesque que le réalisateur de Séraphine a écrite en hommage aux émigrés allemands qui, débarquant aux USA avec leurs habitudes culinaires ont importé cette spécialité de Hambourg, d'où son nom.
Anthony Palou répond en écho par Fruits et légumes, chez Albin Michel. La chronique familiale et sociale d'une dynastie de primeurs.
Tous deux situent le théâtre des activités à Quimper. Point de départ d'une prospérité heureuse pour le premier, d'une vie titanesque pour l'autre. Pourtant l'histoire d'Anthony Palou commence sous les meilleures auspices. Bien avant que le gaspatcho soit la soupe à la mode, la grand-mère paternelle sauve la mise en mettant sur le marché une sope mallorquine qui séduit les palais bretons.
Le commerce est lancé et le fils embraye, d'abord en dodoche aux freins fragiles, puis en panier à salade, expressions qui furent familières aux enfants du baby-boom, nés à la moitié du XX°siècle, aujourd'hui nostalgiques d'un temps qui coulait doucement, rapport au fait qu'Internet n'avait pas encore provoqué les soubresauts qu'on connait.
Certes, la télévision exerçait une influence sur les ménages et la musique du générique de Dallas est resté dans les esprits. L'univers texan impitoyable n'effrayait pas grand monde. Ce n'était que du cinéma comparativement aux déboires que la famille Palou a subi à partir de l'incendie des Halles de Quimper en août 1976.
Dans un style malgré tout résolument joyeux, l'auteur brosse la vie quotidienne d'une famille qui condense l'essentiel de ce que beaucoup d'autres ont vécu . On se reconnait dans le mode de vie et la hiérarchie des valeurs. La fresque est admirablement peinte, fraiche et appétissante. Ces fruits et ces légumes sont largement pesés. Ils sont en bonne place dans le panier des jurés du prix Renaudot 2010.
Comme Amélie Nothomb, Vanessa Caffin, Claire Castillon, Philippe Claudel et Nathalie Kuperman (dont j'ai relaté l'actualité littéraire ces jours ci), Anthony Palou sera à Nancy au Salon du Livre sur la Place du 17 au 19 septembre prochains ... J'y serai également et rendrai compte de la manifestation sur le blog comme je l'ai fait l'an dernier.
3 commentaires:
J'ai lu "Bifteck" et "Fruits & Légumes", je n'avais pas relevé ce point commun qu'est la ville de Quimper... Bien vu !
Je suis également dans "En cuisine" ! Et les chefs, vrais ou faux, envahissent aussi nos écrans de télé...
J'ai lu les deux. Si bifteck m'est resté sur l'estomac, j'ai beaucoup aimé Fruits et légumes. Plsu digeste, à l'évidence !
Cela m'a amusée de juxtaposer les deux livres mais c'est vrai qu'ils sont radicalement différents.
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