Le Centre d'Art contemporain de l'Onde inaugurait ce soir une nouvelle exposition sous l'intitulé gourmand CONVIVIO ou la plastique culinaire, conçue par Fabien Vallos (philosophe, écrivain et éditeur, professeur à l'École des beaux-arts de Bordeaux et d'Angers) et Sophie Auger.
De la plastique culinaire il faut retenir deux concepts, le rapport contigu à l'esthétique et la puissante figure de la périssabilité, à l'inverse des œuvres d'art dites "classiques", dont la longévité serait impertinente aux yeux de certains . Les commissaires ont voulu concevoir une exposition qui montre et qui fait voir ce qui relèverait de ce temps suspendu pour offrir au public l'expérience conjointe de l'œuvre et du désœuvrement.
L’exposition propose les travaux de onze artistes, selon quatre modes, une vitrine d'objets et de documents, un livre-catalogue et des interventions à l'Onde et au cneai (conférences, rencontres, dîners, banquets).
Fabien Vallos s'est livré une visite commentée de l’exposition, nous faisant notamment découvrir le travail de Ben Kinmont au travers de menus de dîner qu'il a organisés, immortalisant les recettes fétiches d'artistes et de personnalités. On peut y lire que Louise Bourgeois adorait la salade de concombre, Marcel Duchamp le steak tartare et, ce n'est pas un scoop, que Salvador Dali ne résistait pas à un dessert chocolaté.
L'exercice s'est prolongée avec Lundi c'est spaghetti ! , une performance culinaire de Julie C. Fortier avec ses élèves de l’Ecole supérieure d’art d’Angers dans le décor de Four-story paper room qui est avant tout une installation de papier qui se déroule verticalement.
La performance avait commencé à notre insu sous forme de silhouettes-statues se positionnant devant les oeuvres de l'exposition et remarquables sur les clichés que j'ai pris, puis du spectacle proprement dit, puis enfin d'une participation active à un cocktail où les étudiantes devenaient portefaix.
Voici encore Andouillette, de Jérémie Gaulin, une maquette de l'espace d'exposition, qui en serait la mise en pli, et dans laquelle des personnages modélisés délimitent les emplacements des œuvres dans l'espace réel.
Ines Lechleitner (toute de rouge vêtue) a conçu une installation sonore et olfactive dans la boite de la rue traversante qui est une performance culinaire à partir d'un fruit. Un fruit pour la main droite offre une double lecture du poème "l'abricot" de Francis Ponge. Le poète était fou de l'arbre qui fleurit rose au printemps et dont les fruits sont comparables à un cul d'ange à la renverse.
La plasticienne s'inquiétait de la position du rideau et du réglage de la puissance du parfum diffusé dans l'espace.
Avec Saucisses, Armand Jalut apporte une note très colorée et ironique sur le sujet, un peu à la manière d'Henri Cueco en conjuguant plus loin l'hyperréalisme avec la dérision.
Beaucoup d'autres œuvres sont présentées en vitrine, notamment le Traité des festins , dans son édition de 1682, la Cuisine bourgeoise de Menon, dans son édition de 1753 ou encore le Cannaméliste français (1768).
Et puis, enfin, ce poisson qui pourrait être d'avril et qui s'insère dans un Dimanche arythmique de Rémi Roye. Le photographe juxtapose des images qui sont des propositions pour trouver soi-même une explication. Vous connaissez maintenant la mienne.
La farce n'est pas drôle quand il s'agit de repartir après avoir jeté un dernier coup d'œil sur l'espace. Venir avec les transports en commun à Vélizy est tout à fait faisable jusqu'à 19 heures 30. Quitter la zone après 20 heures 45 relève de la péripétie. La communication aux arrêts de bus me rappelle la Pologne des années 80 : on ne sait pas quel véhicule passera, ni quand, ni pour aller où. Quand par bonheur un autocar se profile à l'horizon aucun élément ne renseigne sur son itinéraire. Il faut oser monter au hasard en espérant qu'il passera par Latécoère (retenez bien ce nom, il est magique) où de là vous pourrez récupérer un bus de la RATP. Car le réseau sillonnant les quartiers de Vélizy est privé et malgré son nom prometteur de Phénix il n'est pas merveilleux. J'y consacrerai un billet spécial car le sujet le vaut bien.
Exposition CONVIVIO ou la plastique culinaire
Micro Onde – centre d’art contemporain de l’Onde 8 bis, avenue Louis Bréguet 78140 Vélizy-Villacoublay Tél : 01 34 58 19 92 jusqu'au 2 juillet 2011 du mardi au vendredi de 13h à 19h - le samedi de 10h à 16h et les dimanches 22 mai et 19 juin de 15h à 18h
L’exposition propose les travaux de onze artistes, selon quatre modes, une vitrine d'objets et de documents, un livre-catalogue et des interventions à l'Onde et au cneai (conférences, rencontres, dîners, banquets).
Fabien Vallos s'est livré une visite commentée de l’exposition, nous faisant notamment découvrir le travail de Ben Kinmont au travers de menus de dîner qu'il a organisés, immortalisant les recettes fétiches d'artistes et de personnalités. On peut y lire que Louise Bourgeois adorait la salade de concombre, Marcel Duchamp le steak tartare et, ce n'est pas un scoop, que Salvador Dali ne résistait pas à un dessert chocolaté.
L'exercice s'est prolongée avec Lundi c'est spaghetti ! , une performance culinaire de Julie C. Fortier avec ses élèves de l’Ecole supérieure d’art d’Angers dans le décor de Four-story paper room qui est avant tout une installation de papier qui se déroule verticalement.
La performance avait commencé à notre insu sous forme de silhouettes-statues se positionnant devant les oeuvres de l'exposition et remarquables sur les clichés que j'ai pris, puis du spectacle proprement dit, puis enfin d'une participation active à un cocktail où les étudiantes devenaient portefaix.
Voici encore Andouillette, de Jérémie Gaulin, une maquette de l'espace d'exposition, qui en serait la mise en pli, et dans laquelle des personnages modélisés délimitent les emplacements des œuvres dans l'espace réel.
Ines Lechleitner (toute de rouge vêtue) a conçu une installation sonore et olfactive dans la boite de la rue traversante qui est une performance culinaire à partir d'un fruit. Un fruit pour la main droite offre une double lecture du poème "l'abricot" de Francis Ponge. Le poète était fou de l'arbre qui fleurit rose au printemps et dont les fruits sont comparables à un cul d'ange à la renverse.
La plasticienne s'inquiétait de la position du rideau et du réglage de la puissance du parfum diffusé dans l'espace.
Avec Saucisses, Armand Jalut apporte une note très colorée et ironique sur le sujet, un peu à la manière d'Henri Cueco en conjuguant plus loin l'hyperréalisme avec la dérision.
Beaucoup d'autres œuvres sont présentées en vitrine, notamment le Traité des festins , dans son édition de 1682, la Cuisine bourgeoise de Menon, dans son édition de 1753 ou encore le Cannaméliste français (1768).
Et puis, enfin, ce poisson qui pourrait être d'avril et qui s'insère dans un Dimanche arythmique de Rémi Roye. Le photographe juxtapose des images qui sont des propositions pour trouver soi-même une explication. Vous connaissez maintenant la mienne.
La farce n'est pas drôle quand il s'agit de repartir après avoir jeté un dernier coup d'œil sur l'espace. Venir avec les transports en commun à Vélizy est tout à fait faisable jusqu'à 19 heures 30. Quitter la zone après 20 heures 45 relève de la péripétie. La communication aux arrêts de bus me rappelle la Pologne des années 80 : on ne sait pas quel véhicule passera, ni quand, ni pour aller où. Quand par bonheur un autocar se profile à l'horizon aucun élément ne renseigne sur son itinéraire. Il faut oser monter au hasard en espérant qu'il passera par Latécoère (retenez bien ce nom, il est magique) où de là vous pourrez récupérer un bus de la RATP. Car le réseau sillonnant les quartiers de Vélizy est privé et malgré son nom prometteur de Phénix il n'est pas merveilleux. J'y consacrerai un billet spécial car le sujet le vaut bien.
Exposition CONVIVIO ou la plastique culinaire
Micro Onde – centre d’art contemporain de l’Onde 8 bis, avenue Louis Bréguet 78140 Vélizy-Villacoublay Tél : 01 34 58 19 92 jusqu'au 2 juillet 2011 du mardi au vendredi de 13h à 19h - le samedi de 10h à 16h et les dimanches 22 mai et 19 juin de 15h à 18h
1 commentaire:
Ton billet met franchement en appétit !
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