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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

dimanche 25 septembre 2011

La pâtisserie des rêves fête ses deux ans à Saint-Cloud

Ils étaient 450 personnes l’an dernier, à investir le Parc de Saint-Cloud, uniquement des privilégiés, pour célébrer le premier anniversaire d’une pâtisserie qui porte le joli nom de Pâtisserie des Rêves.

Son fondateur, Thierry Teissier, aurait pu fêter l’évènement avec une cohorte de journalistes ou avec ces personnes à l’ego démesuré qui se montrent là où il faut. Il a préféré inviter ceux qu’il avait envie de remercier pour leur soutien et leur fidélité, à savoir les clients des boutiques, mais pas que … Le cap des deux ans était passé cette année avec une assistance digne du livre des records.

Nous étions presque un millier en fin d'après-midi et si j’emploie la première personne du pluriel c’est parce que cette fois j’en étais. Le projet avait du être ajusté à la hausse. Le Parc de Saint Cloud ne pouvait pas accueillir plus de 500 personnes, d’autant que la date choisie télescopait des manifestations programmées dans le cadre des Journées du Patrimoine. Il a fallu repousser le gouter d’une semaine, et voir les choses en grand, en réquisitionnant la pelouse de l’hippodrome de Saint-Cloud.
Trois conditions pour participer :
1. S’inscrire dans une des boutiques ou sur Facebook, (d’où le « pas que »)
2. Jouer le jeu du dress code en s’habillant de blanc ou de rose
3. Faire preuve de gourmandise

Çà n’était pas bien difficile. L’inscription s’est faite d’un clic après avoir repéré que des copines blogueuses figuraient déjà dans la liste des invités ayant répondu oui. Coté gourmandise je n’ai pas besoin de me forcer. Enfin j’avais une tenue rose tyrhien, parfaitement importable en d’autres circonstances, et je me suis fait un plaisir de ressortir le chapeau de paille orné de fleurs d’églantine ramené cet été de mon escapade dans le Lot (Caussade est la capitale du chapeau, j’ai prévu un billet sur le sujet).

L’idée du gouter est en soi pragmatique.

Si les parisiens ne sont pas partis en vacances à la même date, ni pour les mêmes destinations, une chose est certaine, ils ont envie de retrouver leurs amis. Et pourtant l’énergie fait défaut à chacun de programmer un dîner chez soi depuis que les valises ont été défaites. Force est de constater à la mi-septembre qu’on est tous rincé par les listes de fournitures qui n’en finissent pas d’être prioritaires et qu’aucune date n’a encore été convenue pour revoir les potes.

La Pâtisserie des Rêves intervient dans ce contexte en se proposant de faciliter la vie à tous. Son message est simple : donnez rendez-vous à vos amis, dites nous combien vous serez. Ne vous embarrassez de rien. On se charge du goûter et vous n’aurez qu’à vous asseoir dans l’herbe, déguster et causer entre vous.
Ils sont venus à deux, quatre … et même soixante pour le plus gros rassemblement. Des clients de la première heure comme de la dernière minute. Avec mari, femme, enfants et chiens enrubannés parfois. Une chose est sure, les nouveaux deviendront puissance invitante. Le mouvement, qui aura lieu chaque année, va être exponentiel.

C’était un vrai gouter, avec des portions grandeur nature, largement susceptibles d’apaiser tous les appétits, même d’un ogre. La pelouse était suffisamment vaste pour que les groupes bénéficient d’une relative intimité tout en pouvant échanger avec les autres. Il y avait un coté " Dimanche après-midi à l'Ile de la Grande Jatte" qui aurait inspiré Georges Seurat …Un soleil de fin d’été inondait l’espace ponctué de taches roses et blanches. L’atmosphère était des plus romantiques. Quelle chance que ce soient les couleurs de la marque. Je n’ose imaginer le tableau en orange et bleu.
Les entrées étaient filtrées, de manière à assurer un accueil personnalisé et à s’assurer qu’aucune réservation ne soit « refusée ». C’est que tout en ayant prévu large (parce qu’il n’est pas dans la culture facebook de songer à se désinscrire à la dernière minute), les pâtissiers, Philippe Conticini et Angelo Musa, craignaient de manquer et ne se sentaient pas capables de faire un miracle.

On m’avait remis un coupon à échanger contre une boite, dont j’ai eu peine à croire qu’il s’agissait d’une portion « unique ». Il y avait là de quoi rassasier une petite famille. Elle contenait une mousse au chocolat, une pannacotta, un tiramisu, deux cantuccini et un financier (les groupes de 4 recevaient un flan à partager). A peine commençais-je à les disposer sur une assiette pour un cliché sympa que deux bambins ont scruté mes manœuvres avec une insistance très gourmande. J’ai partagé avec eux la mousse au chocolat en notant leurs commentaires de spécialistes. Angie, la fille, a décelé la présence de noisettes. La pannacotta a davantage inspiré Jude, le garçon :
Le bas, çà sent rien je trouve. Mais l’autre (partie), dessus, y’a de l’orange. Quand on avale çà fait un peu guilli dans le cou. Et je trouve des points noirs, çà dit la vanille. C’est bon.
Il est vrai que cet entremet conjuguait agréablement fondant et fermeté … relative.

Le cantucini était parfumé, fondant et croquant à la fois.

Le tiramisu était à la fois classique et surprenant, avec un croquant inattendu. Ce qui m’a semblé caractéristique de la dégustation c’est le résultat bien supérieur à la promesse visuelle, ce qui, en pâtisserie, n’est pas habituel. On a bien trop souvent d’occasions d’être déçu en croquant dans un gâteau très beau mais sans grand intérêt gustatif.

C’est là que la Pâtisserie des rêves se révèle une valeur sûre en se réappropriant le territoire du vrai et du bon. Pas de nom alambiqué. Le complexe n’est pas de mise dans les boutiques. Et si la présentation des gâteaux se fait sous cloche, c’est pour mieux sublimer la simplicité de la tradition pâtissière. Les clients n’y viennent donc pas pour trouver du complexe. La Tatin, le Paris-Brest, le Saint-Honoré seront exactement comme leur cerveau en a conservé l’empreinte. Aujourd’hui comme hier, et demain.

Vous me direz que vous savez où satisfaire un désir particulier. Un strudel dans la pâtisserie viennoise de la rue de l’école de Médecine, une tarte aux pommes comme celle de votre grand-mère rue du Cherche-Midi, un éclair place de la Madeleine. Il y a intérêt à ce que vos convives aient tous la même envie. Sinon vous allez faire des kilomètres.

Le concept de la Pâtisserie des rêves est de présenter l’un et l’autre. Sauf quand il y a rupture … Et s’il y a de la fantaisie elle sera ailleurs et pour quelque temps. Comme dans la série dolce vita dont nous avons eu quelques avant-gouts à Saint-Cloud. Bientôt ce seront viennoiseries napolitaines, sablés, et cantuccini d’inspiration florentine. Dans quelques semaines une collection de sablés sur lesquels les enfants pourront noter des messages au feutre alimentaire.
Avant de partir on nous offrait une ultime gourmandise : des carrés de guimauve à la fleur d'oranger et aux amandes.

Philippe Conticini et Angelo Musa, Meilleur Ouvrier de France 2007, ont su enchanter des papilles qui ne vont pas attendre un an pour retrouver le même niveau d’excitation. Il y aura foule dans les deux boutiques dimanche prochain !

La Pâtisserie des Rêves
93 rue du Bac, 75007 Paris
111, rue de Longchamp, 75016 Paris
De 8h à 20h sauf lundi
Site: www.lapatisseriedesreves.com

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