C’est peut-être le spectacle le plus personnel que Mimi Barthélémy a fait avec son grand complice Amos Coulanges. On devine qu’elle cache une vérité très personnelle sous la perruque mais ce n’est qu’à la toute fin qu’on en a la certitude.
Et pourtant c’est avec distance qu’ils racontent et chantent ce Code noir, dont les jeunes pourraient faire une lecture distanciée en ignorant qu’il s’agit d’un texte historiquement authentique tant les propos semblent surréalistes aujourd’hui.
La plume danse, le parquet grince. Si veut dieu, si veut le Roi … si veut la loi ... Colbert, alias Mimi, met en forme les desiderata de Louis XIV, alias Amos.
Notre sensibilité laïque est heurtée d’entendre que la religion catholique a été imposée mais là n’est pas l’aspect le plus choquant.
L’article 44, déclarant les esclaves êtres meubles et entrant comme tels dans la communauté de biens de leur propriétaire est accablant. Le tableau faussement naïf qu’Elodie Barthélémy a placé en fond de scène ne retranche rien à la dureté de l’affirmation.
Humiliations, punitions, fouet, fleur de lys tatouée sur l’une ou l’autre épaule, tout est prévu pour faire régner l’ordre dans un pays dont la devise n’est pas encore liberté , égalité, fraternité.
Le mouvement est lancé, désormais irrépressible. Comme l’a dit Toussaint Louverture à Saint–Domingue : en me renversant on a abattu l’arbre de la liberté des noirs. Mais l’arbre repoussera par ses racines parce qu’elles sont nombreuses et profondes.
Les choix musicaux sont superbes. Amos est un guitariste de génie. Ses reprises de thèmes connus et ses créations personnelles ont été applaudies avant d’attendre la fin de la représentation. Particulièrement la chanson nègre de Jean-Jacques rousseau qu’il a interprétée en duo et en créole avec Mimi et dont les paroles sont très touchantes : moi perdu petit bonheur à moi …
Mimi Barthélémy qui a tant l’art de nous faire voyager avec Ti Jean, une cane, un crapaud, un âne ou un tigre n’était pas ce soir dans l’espace du mythe. Les formules consacrées, cric, crac, yé misticric, yé misticrac ,ne furent pas de mise. Inutile de vérifier si la cour dormait. Elle écoutait à pleine oreille.
On ne pouvait pas non plus être insensible au combat d'Hervé Breuil, le courageux directeur de la salle qui s'est lancé depuis déjà neuf jours dans une grève de la faim pour défendre ce territoire culturel si important dans le quartier de la Goutte d'or. L'inscription lumineuse éclairant la porte lançait un étrange message : c'est décidé je change de planète.
Le code noir et ses musiques, par mimi Barthélémy et Amos Coulanges, mise en espace de Renaud de Manoël
Du 14 au 18 septembre 2011 à 21h
Au lavoir moderne parisien - 35 rue Léon Paris 18ème - Métro Château Rouge
Reprise à La Vieille Grille, 1 Rue du Puits de l'Ermite, 75005 Paris
Mercredi 12 octobre, jeudi 13, vendredi 14 à 21h, dimanche 16 octobre à 17h30
Et pourtant c’est avec distance qu’ils racontent et chantent ce Code noir, dont les jeunes pourraient faire une lecture distanciée en ignorant qu’il s’agit d’un texte historiquement authentique tant les propos semblent surréalistes aujourd’hui.
La plume danse, le parquet grince. Si veut dieu, si veut le Roi … si veut la loi ... Colbert, alias Mimi, met en forme les desiderata de Louis XIV, alias Amos.
Notre sensibilité laïque est heurtée d’entendre que la religion catholique a été imposée mais là n’est pas l’aspect le plus choquant.
L’article 44, déclarant les esclaves êtres meubles et entrant comme tels dans la communauté de biens de leur propriétaire est accablant. Le tableau faussement naïf qu’Elodie Barthélémy a placé en fond de scène ne retranche rien à la dureté de l’affirmation.
Humiliations, punitions, fouet, fleur de lys tatouée sur l’une ou l’autre épaule, tout est prévu pour faire régner l’ordre dans un pays dont la devise n’est pas encore liberté , égalité, fraternité.
Le mouvement est lancé, désormais irrépressible. Comme l’a dit Toussaint Louverture à Saint–Domingue : en me renversant on a abattu l’arbre de la liberté des noirs. Mais l’arbre repoussera par ses racines parce qu’elles sont nombreuses et profondes.
Les choix musicaux sont superbes. Amos est un guitariste de génie. Ses reprises de thèmes connus et ses créations personnelles ont été applaudies avant d’attendre la fin de la représentation. Particulièrement la chanson nègre de Jean-Jacques rousseau qu’il a interprétée en duo et en créole avec Mimi et dont les paroles sont très touchantes : moi perdu petit bonheur à moi …
Mimi Barthélémy qui a tant l’art de nous faire voyager avec Ti Jean, une cane, un crapaud, un âne ou un tigre n’était pas ce soir dans l’espace du mythe. Les formules consacrées, cric, crac, yé misticric, yé misticrac ,ne furent pas de mise. Inutile de vérifier si la cour dormait. Elle écoutait à pleine oreille.
On ne pouvait pas non plus être insensible au combat d'Hervé Breuil, le courageux directeur de la salle qui s'est lancé depuis déjà neuf jours dans une grève de la faim pour défendre ce territoire culturel si important dans le quartier de la Goutte d'or. L'inscription lumineuse éclairant la porte lançait un étrange message : c'est décidé je change de planète.
Le code noir et ses musiques, par mimi Barthélémy et Amos Coulanges, mise en espace de Renaud de Manoël
Du 14 au 18 septembre 2011 à 21h
Au lavoir moderne parisien - 35 rue Léon Paris 18ème - Métro Château Rouge
Reprise à La Vieille Grille, 1 Rue du Puits de l'Ermite, 75005 Paris
Mercredi 12 octobre, jeudi 13, vendredi 14 à 21h, dimanche 16 octobre à 17h30
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire