Par manque de temps au mois de juin je n'ai alors pas visité la nouvelle invitation au voyage proposée par l'Espace culturel Vuitton, pourtant si onirique grâce à la scénographie très juste d'Alain Batifoulier.
L'Indonésie compte 17000 iles et 240 millions d'habitants. La complexité et la diversité des peuples a inspiré naturellement les artistes.
Jumpet Kuswidananto a conçu une belle métaphore des temps. Quatre voyageurs (le présent) discutent des rencontres qu'ils ont faites sur leur route (le passé) et de celles à venir (le futur), mais cherchant une nouvelle identité, un nouveau nom, un nouveau monde, tout en ignorant dans quelle direction le vent souffle.
L'installation de Tintin Wulia interroge l'idée de citoyenneté. Elle a posé 180 passeports cote à cote pour signifier l'aléatoire de la nationalité. Elle nous rappelle que l'Indonésie a connu une colonisation hollandaise et une occupation japonaise, si bien que l'identité est subordonnée dans ce pays à sa date de naissance.
Eko Nugroho est un des artistes majeurs de la création contemporaine indonésienne. Il présente des œuvres très différentes, deux broderies magnifiques, et une peinture murale dans la coursive.
Arie Dyanto est un pionnier dans l'art de la rue. Pochoir, graffiti, peinture murale, il en maitrise parfaitement la technique. Il s'exprime de nouveau sur de grandes toiles où il exalte son amour de la bicyclette, parfois avec humour comme à travers ce commentaire lu sur un tableau : "God is my brake" ...
Heri Dono s'inspire de la polymorphie du théâtre traditionnel Wayang qui allie marionnettes, musiques, références mythologiques et politiques, pour démontrer l'opposition entre le peuple et le pouvoir. Les anges de son installation se veulent être une vision optimiste de l'évolution de la modernité dans les zones rurales.
Les structures de fil de fer d'Agung Kurniawan jouent du point de vue en intégrant l'ombres à la lumière pour donner une épaisseur à la mémoire.
Elles ont été conçues à partir d'anciennes photos de famille. Son travail est emblématique de l'exposition en soulignant l'importance de l'acte de se souvenir. Car si les souvenirs sont de très fragiles possessions ils restent toujours ancrés dans la conscience.
Eko Nugroko a investi la coursive pour y poser une peinture où le sujet se distingue par l'apparence du chef. Le yeux posent un regard inquiet sur un monde dont on sait qu'il a été longtemps modelé par la dictature.
Des inscriptions aux lettres noires ajoutent une dimension parfois désespérée : no more dreams, please !
Ariadhitya Pramuhendra interroge les liens avec la religion. Absolution, est composée de mobilier religieux brulé. Le charbon de bois suggère l'éphémère de la vie et l'état auquel le corps reviendra à la fin.
D'autres artistes et d'autre œuvres étonnantes sont à découvrir dans cet Espace dont chaque exposition est une occasion supplémentaire de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Espace culturel Louis Vuitton, 60 rue de Bassano, 75008 Paris, 01 53 57 52 03
du lundi au samedi de 12 à 19 heures, dimanche et jours fériés de 11 à 19 heures
L'Indonésie compte 17000 iles et 240 millions d'habitants. La complexité et la diversité des peuples a inspiré naturellement les artistes.
Jumpet Kuswidananto a conçu une belle métaphore des temps. Quatre voyageurs (le présent) discutent des rencontres qu'ils ont faites sur leur route (le passé) et de celles à venir (le futur), mais cherchant une nouvelle identité, un nouveau nom, un nouveau monde, tout en ignorant dans quelle direction le vent souffle.
L'installation de Tintin Wulia interroge l'idée de citoyenneté. Elle a posé 180 passeports cote à cote pour signifier l'aléatoire de la nationalité. Elle nous rappelle que l'Indonésie a connu une colonisation hollandaise et une occupation japonaise, si bien que l'identité est subordonnée dans ce pays à sa date de naissance.
Eko Nugroho est un des artistes majeurs de la création contemporaine indonésienne. Il présente des œuvres très différentes, deux broderies magnifiques, et une peinture murale dans la coursive.
Arie Dyanto est un pionnier dans l'art de la rue. Pochoir, graffiti, peinture murale, il en maitrise parfaitement la technique. Il s'exprime de nouveau sur de grandes toiles où il exalte son amour de la bicyclette, parfois avec humour comme à travers ce commentaire lu sur un tableau : "God is my brake" ...
Heri Dono s'inspire de la polymorphie du théâtre traditionnel Wayang qui allie marionnettes, musiques, références mythologiques et politiques, pour démontrer l'opposition entre le peuple et le pouvoir. Les anges de son installation se veulent être une vision optimiste de l'évolution de la modernité dans les zones rurales.
Les structures de fil de fer d'Agung Kurniawan jouent du point de vue en intégrant l'ombres à la lumière pour donner une épaisseur à la mémoire.
Elles ont été conçues à partir d'anciennes photos de famille. Son travail est emblématique de l'exposition en soulignant l'importance de l'acte de se souvenir. Car si les souvenirs sont de très fragiles possessions ils restent toujours ancrés dans la conscience.
Eko Nugroko a investi la coursive pour y poser une peinture où le sujet se distingue par l'apparence du chef. Le yeux posent un regard inquiet sur un monde dont on sait qu'il a été longtemps modelé par la dictature.
Des inscriptions aux lettres noires ajoutent une dimension parfois désespérée : no more dreams, please !
Ariadhitya Pramuhendra interroge les liens avec la religion. Absolution, est composée de mobilier religieux brulé. Le charbon de bois suggère l'éphémère de la vie et l'état auquel le corps reviendra à la fin.
D'autres artistes et d'autre œuvres étonnantes sont à découvrir dans cet Espace dont chaque exposition est une occasion supplémentaire de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Espace culturel Louis Vuitton, 60 rue de Bassano, 75008 Paris, 01 53 57 52 03
du lundi au samedi de 12 à 19 heures, dimanche et jours fériés de 11 à 19 heures
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