J'avais lu Les passagers de l'aube avant mon départ pour le Mexique et je peux le dire, j'étais dubitative sur la transposition sur une scène de théâtre. Quelle erreur je faisais !
La mise en scène de Violaine Arsac (qui est aussi l'auteure de la pièce) est d'une fluidité idéale. Les comédiens sont parfaits de justesse. La preuve : beaucoup de spectateurs ne se sont pas aperçus que deux d'entre eux jouaient plusieurs rôles.
Ils sont aussi techniciens, manipulant les éléments de décor (de Caroline Mexme) dans une chorégraphie impeccablement réglée, sous des lumières parfaitement dosées par Stéphane Baquet.
Plusieurs personnes dans mon entourage n'étaient pas tentées par le sujet -et c'est un euphémisme. Pourtant je vous assure qu'on ne ressort pas du théâtre avec le moral dans les chaussettes. Je dirais même que c'est le contraire. Allez-y sans crainte.
D'abord il est important de préciser que la fiction que nous propose Violaine Arsac est basée sur des faits scientifiques réels. Cet élément est annoncé au début du spectacle et influence notre regard, en conditionnant notre crédibilité, d'autant que les comédiens ne nous entrainent pas dans le pathos.
C'est l'histoire d’un jeune et brillant interne en dernière année de neurochirurgie et à l'avenir tout tracé, dont les certitudes vont voler en éclats. D’une intrigue scientifique qui va mettre en danger la femme qu'il aime, sa carrière et l'estime de son meilleur ami. D’une quête effrénée où vont se confronter médecine occidentale et sagesse ancienne, amour, raison et physique quantique.
Il est question d'EMI, terme qui désigne l'Expérience de Mort Imminente et qui secoue notre conception habituelle cartésienne du monde. On a envie ensuite de creuser davantage le sujet et de se questionner sur d'éventuels liens entre la science et la spiritualité.
La possibilité d'une continuité de la vie de la conscience, lorsque le corps ou le cerveau sont hors d'état de fonctionner, est une question vertigineuse à laquelle ce spectacle apporte une réponse à laquelle on a envie de croire.
Les Passagers de l’aube
De et mis en scène par Violaine Arsac
Avec Grégory Corre, Florence Coste, Mathilde Moulinat et Nicolas Taffin
Au Théâtre 13 / Jardin
Du 9 janvier au 9 février 2020
Du mardi au samedi à 20h et le dimanche à 16h
103 A, boulevard Auguste-Blanqui – 75013 Paris (métro Glacière)
Ensuite en tournée :
Le 20 mars 2020 à Landivisiau
Le 25 mars 2020 à Aubagne
Le 1er avril 2020 à St Etienne
Le 2 avril 2020 à Le Bourget du Lac
Le 3 avril 2020 à St Priest en Jarez
Le 17 avril 2020 à Bruges
Le 30 avril 2020 à Pezenas
Le texte de la pièce a été publié en 2018 par les Editions du Cygne.
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