SLAM est un film bouleversant, réalisé par le cinéaste français d’origine indienne Partho Sen-Gupta avec une équipe et des acteurs internationaux.
Les thèmes abordés sont universels : l'assimilation culturelle, l'islamophobie et l'extrémisme religieux, dans un contexte d'emballement médiatique. Mais dans un pays dont on ne sait pas qu'il connait ce phénomène, puisque le film a été tourné en Australie.
Ameena (Danielle Horvat) est une jeune rebelle. Elle vit avec sa mère, une réfugiée palestinienne. Elle est militante et féministe. Elle porte un hijab par choix mais cela ne l'empêche pas de participer régulièrement à des concours dans lesquels des poètes interprètent des slams.Les lettres S-L-A-M sont d'ailleurs écrites sur les phalanges de sa main. Ses performances sont hypnotiques et passionnées. Sa chambre est couverte d'affiches pour la liberté de la Palestine et la lutte contre le racisme.Son frère Ricky (l'acteur palestinien Adam Bakri) n'est pas engagé politiquement. Il est marié à une jolie australienne avec qui il va bientôt avoir un troisième enfant. Il dirige un petit café et évite de parler de politique. Ricky se sent très australien. Il s'est éloigné de sa sœur Ameena parce que leurs modes de vie et de leurs convictions politiques sont très différentes.Un jour, Ameena disparaît. L'officier de police Joanne Hendriks (Rachael Blake) commence à enquêter sur cette disparition, mais c’est l’emballement médiatique. Une vidéosurveillance montre une femme qui ressemble à Ameena dans un aéroport en Turquie, et un média annonce qu'elle aurait épousé un djihadiste. Bien qu'il ne soit pas soupçonné de terrorisme, la vie de Ricky est bouleversée, par l'enquête policière et les paparazzis. Le jeune père se rend compte qu'il n'est pas totalement considéré comme un australien. C'est toujours un "wog", d'après un ami d'Ameena, un citoyen de seconde zone, et il va devoir se confronter au racisme et à l'islamophobie.
Ce film se suit avec une angoisse qui monte crescendo bien que la policière ne soit pas bloquée sur des idées reçues, bien au contraire et malgré le soutien que la famille australienne témoigne à Ricky. Mais on comprend que l'opinion publique, manipulée par les médias, est proche de basculer dans un nationalisme alimenté par une xénophobie grandissante.
Il aborde un aspect que nous ne connaissons pas en France, la dénaturalisation. Il s'agit de la perte de la nationalité pour soi et toute sa famille en cas de soupçon d'activité djihadiste. Dans un tel contexte Ricky ne sait pas quel comportement adopter, en particulier vis à vis de sa soeur, s'excuser ou tenter de la comprendre ? Mais surtout faire la lumière sur sa disparition.
Le film est dédié à la militante féministe Candy Royalle (décédée des suites d'une longue maladie en 2018) qui a écrit le texte clamé par la comédienne.
J'espère qu'il pourra bientôt être à l'affiche car il est sensible, militant et fort réussi. sa sortie est sans cesse repoussée pour les raisons sanitaires que l'on connait. Voici pour le moment la bande-annonce :
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