Six ans après Aurore, Nils Tavernier, réalise son 2ème long métrage de fiction, un film dramatique, qui a pour titre De toutes nos forces, avec Jacques Gamblin et Alexandra Lamy dans les rôles de Paul et Claire Amblard.
Ils forment un couple, parents de deux enfants, une fille et un garçon, Julien (Fabien Héraud) étant infirme moteur cérébral. Paul a du mal à affronter l'invalidité de son fils. Il va malgré tout un jour relever le défi qu'il lui a lancé : préparer ensemble le triathlon "Ironman" de Nice, une course appelée ainsi en référence au super-héros Marvel et à son armure 2.0 qui le fait voler jusqu'aux cieux. Pour cette épreuve, les concurrents sont amenés à parcourir 3,8 km à la nage, 180 km à vélo et 42,195 km en course à pied.
Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.
Très réussi, le film a remporté la Salamandre d'or du meilleur film au Festival de Sarlat 2013.
Nils Tavernier est venu ce soir à la rencontre des spectateurs du Rex de Chatenay-Malabry (92) avec toute l'épaisseur de son humour. Il s'avoue bavard (je confirme) et suffisamment bien dans ses baskets, après 48 présentations de son film, pour ne pas se vexer si le public veut sortir quelques minutes, voire même quitter définitivement la salle.
Un spectateur a souligné le constat que le cinéma s'était jusqu'à présent surtout focalisé sur la tétraplégie ou l'atteinte des membres inférieurs alors que la plus forte pathologie de l'enfant est l'IMC (Infirmité moteur cérébrale) avec 150 000 personnes touchées, ce qui explique l'émotion des parents concernés parmi les spectateurs. Il est heureux d'avoir encore ce soir la confirmation que le courage du personnage est contagieux. Il n'a cependant pas la prétention d'être représentatif du handicap mais d'une famille dont il avait envie de parler.
Le réalisateur convient aussi que la pathologie était inconnue de ses producteurs et que la recherche du comédien fut ardue. N'ayant pas trouvé la personne idéale après 6 mois de casting, il a demandé aux jeunes adultes handicapés de lui envoyer une video. C'est Fabien Héraud, un adolescent nantais, qui l'emporta avec un clip qu'il tourna sur une musique de dance-floor en cachette de sa famille. On le voyait évoluer en fauteuil jusqu'à ruiner littéralement la pelouse de l'établissement où il poursuit sa scolarité en bénéficiant d'une plateforme de soins intégrée. Le sourire de Fabien a été lui aussi déterminant.
Si l'acteur qui allait interpréter Julien devait être handicapé il fallait par contre deux fortes personnalités pour assurer le rôle des parents. Le choix de Jacques Gamblin a été facilité par ses compétences sportives (même s'il a du subir un entraînement intensif pour résister aux épreuves). Nils l'a également choisi pour son aptitude à pouvoir se mettre au rythme de l'autre. Enfin il connaissait le livre où il raconte sa propre histoire de rencontre avec son père par le biais d'un cross. "Entre courir et voler, il n'y a qu'un pas papa", publié en 2006 relate les retrouvailles du fils avec un père trop peu présent à la maison. Il fut donc facile à l'acteur de s'identifier à l'histoire d'un père et de son fils qui forgent un lien grâce au sport.
Nils ne connaissait pas Alexandra Lamy et l'a rencontrée pour tester sa qualité d'écoute. L'actrice est marraine d'une association en charge d'enfants souffrant de maladies orphelines. Elle avait suivi le quotidien de parents dont les enfants sont atteints de handicap dans le cadre du documentaire "Une vie de malade", diffusé en 2012 dans le cadre d'Envoyé spécial, un travail qui assure sa légitimité dans la distribution.
Un réalisateur qui combat les idées reçues
Un réalisateur qui combat les idées reçues
Il le fait avec détermination et intelligence. Depuis très longtemps, puisqu'il a réalisé beaucoup de documentaires sur l'enfance et l'exclusion, en premier lieu pour pulvériser ses propres a priori. depuis vingt-cinq ans qu'il travaille sur le handicap il a déjà réalisé cinq films traitant de ce sujet et il souhaiterait à l'avenir que cette particularité devienne moins visible ...
A quelqu'un qui lui demande alors s'il existe un lien entre lui et un certain Bertrand Tavernier il concédera qu'il est son fils en relançant du tac au tac "Et toi, ton papa, c'est qui ? ...", provoquant le rire dans le public.
Avant ce film, Nils Tavernier a passé huit mois à l'hôpital Necker pour suivre cinq familles au moment de l'annonce du diagnostic neurologique dans le cadre d'un documentaire. Il avoue avoir été fasciné par les parents, les enfants, leur force de vie ou parfois leur désespoir.
Parallèlement il est tombé sur une info concernant une famille dont l’enfant est infirme moteur cérébral, et qui sans avoir accès à la parole a réussi à convaincre son père de faire l’Ironman avec lui.
Qu'un père change d'avis sur son fils, qu'une mère accepte de laisser partir son enfant jusque là surprotégé, que des "grandes personnes" écoutent les enfants ... ce sont des lignes que Nils prend plaisir à faire tanguer.
En matière de handicap il enseigne qu'on peut trouver en soi la force d'aller au-delà. Ce n'est pas une maladie. Son message est de l'ordre de l'encouragement : allez-y, ça ne casse pas.
Il sait aussi combien le handicap peut encore aujourd'hui provoquer des freins. Il arrive que des spectateurs lui confient que le sujet est rébarbatif. Le plus beau compliment qu'on puisse lui faire après une projection est de lui dire qu'on a oublié le thème au profit de l'histoire.
Et c'est intentionnellement qu'il a choisi un acteur valide pour interpréter Yohan, l'ami de Julien (alors que tous ses camarades sont dans la vie porteur de handicap). Pablo Pauly est totalement crédible dans ce personnage où la différence est inversement celle qu'on croit.
Le cadre intimiste de la montagne
Avant de nous montrer les épreuves qui se sont déroulées à Nice, l'essentiel du film se passe en Haute-savoie. Le paysage de montagne est la métaphore parfaite du dépassement de soi, des rencontres difficiles, de l'intimité. On ne se dévoile pas de la même manière quand on parle dans une cuisine ou face à la mer. La maison fait ici figure de prison. Les plans y sont filmés avec des caméras fixes. Les personnages y sont enfermés, ce qui contraste avec l'immensité des grands espaces de montagne.
Un tournage difficile
Deux ans d'écriture ont été nécessaires pour aboutir au scénario et trois ans et demi se sont écoulés entre l'idée et la réalisation.
Nils Tavernier ne se plaint jamais mais il concède qu'il a bien été obligée de tenir compte des limites de Julien. Un temps de sieste lui était indispensable pour récupérer de la fatigue, surtout les premiers jours car il se donnait à fond. L'adolescent a été coaché pendant quatre mois pour apprendre à gérer ses émotions. Petit à petit il parvint à concentrer sa concentration sans s'épuiser.
Ajoutez à cela les craintes de rater une séquence à cause de la soudaine arrivée de nuages qui révéleront que le plan n'est pas "raccord" avec le précédent ou au contraire de la puissance soudaine du soleil.
Les choix de musique ont été compliqués. Il ont été faits de manière à ne pas verser dans le misérabilisme.
La première scène du plan de tournage fut le départ de la course, ceci pour des raisons de calendrier. Il est facilement imaginable combien elle fut difficile pour le jeune Fabien qui ne connaissait rien aux plateaux de cinéma. Commencer ce jour-là, avec 2800 athlètes, figurants "malgré eux", qui allaient se jeter dans la mer ... et qu'on ne pourrait pas rappeler pour une seconde prise, avait quelque chose d'oppressant. Il était 5 h 30 du matin. L'équipe de tournage était renforcée, composée de 180 personnes. Un hélicoptère assurait les prises de vues aériennes. Aucun droit à l'erreur.
C'est aussi avec cette scène que démarre le film. Elle installe le suspense tout en donnant une clé de résolution en nous montrant clairement que le père et le fils "vont le faire". Pour le spectateur qui ne sait encore rien de l'histoire ces premières images sont très fortes. On pense d'abord à un bord de mer installé dans le calme, avant la surprise d'un bruit qui prend de l'ampleur, à un possible rassemblement animalier, des manchots peut-être ... les plans éloignés révélant une immense tache noire et ondulante.
Le choc des galets alterne avec des temps de silence. Le frottement des combinaisons de caoutchouc est presque grinçant. La tension dramatique est construite autour d'une peur qui se lit sur les visages. Le frappé de mains au-dessus des têtes entame un processus de conjuration. On reconnait les traits, familiers, de Jacques Gamblin avant un silence impressionnant qui précède un coup de feu.
On remonte alors un an en arrière pour retrouver Jacques dans une situation tout autant extrême, son métier étant alors d'entretenir ou de réparer des téléphériques inaccessibles par les voies naturelles. Le contraste est puissant entre ce père qui se déplace tous les jours en hélicoptère et le fils, cloué au sol sur son fauteuil.
Une communication limitée entre père et fils
Plus que le handicap, c'est le manque de conversation entre les deux qui fait souffrir l'un comme l'autre. Il faut comprendre que le père est en situation de handicap affectif, renforcé par les conditions d'exercice de son métier et la fragilité exacerbée par son licenciement soudain. Pour reprendre la métaphore de Baudelaire il devient l'albatros empêché de voler. Et ce n'est pas en se jetant à corps perdu dans des interventions auprès des pompiers bénévoles qu'il va reconquérir son estime de soi, ni gagner la fierté de son fils.
Il repousse toujours à demain une conversation avec le fils comme avec sa femme. Il s'exprime très peu, essentiellement à travers des regards, ce qui est finalement assez masculin. Claire finit par lui lancer cette injonction très juste : Ton fils a besoin d'un père. Pense à lui avant de sauver le monde !
A l'inverse la connivence qui s'est installée entre la soeur et le frère est magnifique. Leur lien est éclatant pendant la scène de l'anniversaire. La jeune femme valorise le garçon et rassure du même coup les parents.
L'inversion des rôles
Passé l'instant euphorique de l'acceptation de la compétition de nouvelles épreuves les attendent. La mère exprimera ses angoisses et cherchera à les dissuader. L'inscription sera difficile à obtenir. L'entrainement ne sera pas de tout repos. Puis viendra le moment tant attendu du départ.
La force du film est de ne pas masquer les difficultés physiques de chacun des participants. Jusqu'à l'effondrement de Paul qui provoquera un renversement de situation. C'est dans les ressources du fils que le père puisera l'ultime ressaut.
Et c'est le fils qui permettra aussi une nouvelle rencontre entre le père et la mère, redevenus mari et femme.
Dire je t'aime en allant au bout de soi-même
C'est bien là le message du film et qui pourrait concerner tout un chacun. Si Fabien s'y est révélé comme acteur (sa métamorphose est visible au fur et à mesure des plans) l'adolescent sait néanmoins que le tournage fut une parenthèse.. il vient de décrocher son permis de conduire. il veut passer son Bac et travailler dans la communication.
Son aptitude à positiver est gigantesque. Il est rayonnant depuis la fin de tournage et n'a pas vécu un blues par contrecoup Au contraire. Il apprécie les honneurs que lui valent les projections lorsqu'il y participe. il a même reçu un prix d'interprétation au festival de Mons, en Belgique, ce qui est très rare pour un premier film.
Enfin Julien partage avec Nils un humour teinté de second degré. Le réalisateur rapporte une anecdote vécue au festival des Arcs où un photographe ayant oublié à leurs pieds sa sacoche de matériel est revenu la prendre en disant cette phrase que nous invoquons sans réfléchir aux conséquences : quand on n'a pas de tête faut avoir des jambes ... Julien de répondre: Et moi je fais comment ?
En tout cas il "l'a fait" ... et la performance est un succès qui place De toutes nos forces parmi les films qui comptent, comme l'est aussi un autre que j'avais beaucoup apprécié, même si son scénario est plus romancé. Il s'agit de La ligne droite de Régis Wargnier autour du duo sportif entre Rachida Brackni (qui fut elle-même une athlète) et un sprinteur non-voyant inspiré par le médaillé paralympique Aladji Ba.
A signaler que si nous n'avons pas pu voir le film en audio description (parce que la salle du Rex n'est pas encore équipée, ce qui ne saurait tarder) il existe bien sous cette version.
A quelqu'un qui lui demande alors s'il existe un lien entre lui et un certain Bertrand Tavernier il concédera qu'il est son fils en relançant du tac au tac "Et toi, ton papa, c'est qui ? ...", provoquant le rire dans le public.
Avant ce film, Nils Tavernier a passé huit mois à l'hôpital Necker pour suivre cinq familles au moment de l'annonce du diagnostic neurologique dans le cadre d'un documentaire. Il avoue avoir été fasciné par les parents, les enfants, leur force de vie ou parfois leur désespoir.
Parallèlement il est tombé sur une info concernant une famille dont l’enfant est infirme moteur cérébral, et qui sans avoir accès à la parole a réussi à convaincre son père de faire l’Ironman avec lui.
Qu'un père change d'avis sur son fils, qu'une mère accepte de laisser partir son enfant jusque là surprotégé, que des "grandes personnes" écoutent les enfants ... ce sont des lignes que Nils prend plaisir à faire tanguer.
En matière de handicap il enseigne qu'on peut trouver en soi la force d'aller au-delà. Ce n'est pas une maladie. Son message est de l'ordre de l'encouragement : allez-y, ça ne casse pas.
Il sait aussi combien le handicap peut encore aujourd'hui provoquer des freins. Il arrive que des spectateurs lui confient que le sujet est rébarbatif. Le plus beau compliment qu'on puisse lui faire après une projection est de lui dire qu'on a oublié le thème au profit de l'histoire.
Et c'est intentionnellement qu'il a choisi un acteur valide pour interpréter Yohan, l'ami de Julien (alors que tous ses camarades sont dans la vie porteur de handicap). Pablo Pauly est totalement crédible dans ce personnage où la différence est inversement celle qu'on croit.
Le cadre intimiste de la montagne
Avant de nous montrer les épreuves qui se sont déroulées à Nice, l'essentiel du film se passe en Haute-savoie. Le paysage de montagne est la métaphore parfaite du dépassement de soi, des rencontres difficiles, de l'intimité. On ne se dévoile pas de la même manière quand on parle dans une cuisine ou face à la mer. La maison fait ici figure de prison. Les plans y sont filmés avec des caméras fixes. Les personnages y sont enfermés, ce qui contraste avec l'immensité des grands espaces de montagne.
Un tournage difficile
Deux ans d'écriture ont été nécessaires pour aboutir au scénario et trois ans et demi se sont écoulés entre l'idée et la réalisation.
Nils Tavernier ne se plaint jamais mais il concède qu'il a bien été obligée de tenir compte des limites de Julien. Un temps de sieste lui était indispensable pour récupérer de la fatigue, surtout les premiers jours car il se donnait à fond. L'adolescent a été coaché pendant quatre mois pour apprendre à gérer ses émotions. Petit à petit il parvint à concentrer sa concentration sans s'épuiser.
Ajoutez à cela les craintes de rater une séquence à cause de la soudaine arrivée de nuages qui révéleront que le plan n'est pas "raccord" avec le précédent ou au contraire de la puissance soudaine du soleil.
Les choix de musique ont été compliqués. Il ont été faits de manière à ne pas verser dans le misérabilisme.
La première scène du plan de tournage fut le départ de la course, ceci pour des raisons de calendrier. Il est facilement imaginable combien elle fut difficile pour le jeune Fabien qui ne connaissait rien aux plateaux de cinéma. Commencer ce jour-là, avec 2800 athlètes, figurants "malgré eux", qui allaient se jeter dans la mer ... et qu'on ne pourrait pas rappeler pour une seconde prise, avait quelque chose d'oppressant. Il était 5 h 30 du matin. L'équipe de tournage était renforcée, composée de 180 personnes. Un hélicoptère assurait les prises de vues aériennes. Aucun droit à l'erreur.
C'est aussi avec cette scène que démarre le film. Elle installe le suspense tout en donnant une clé de résolution en nous montrant clairement que le père et le fils "vont le faire". Pour le spectateur qui ne sait encore rien de l'histoire ces premières images sont très fortes. On pense d'abord à un bord de mer installé dans le calme, avant la surprise d'un bruit qui prend de l'ampleur, à un possible rassemblement animalier, des manchots peut-être ... les plans éloignés révélant une immense tache noire et ondulante.
Le choc des galets alterne avec des temps de silence. Le frottement des combinaisons de caoutchouc est presque grinçant. La tension dramatique est construite autour d'une peur qui se lit sur les visages. Le frappé de mains au-dessus des têtes entame un processus de conjuration. On reconnait les traits, familiers, de Jacques Gamblin avant un silence impressionnant qui précède un coup de feu.
On remonte alors un an en arrière pour retrouver Jacques dans une situation tout autant extrême, son métier étant alors d'entretenir ou de réparer des téléphériques inaccessibles par les voies naturelles. Le contraste est puissant entre ce père qui se déplace tous les jours en hélicoptère et le fils, cloué au sol sur son fauteuil.
Une communication limitée entre père et fils
Plus que le handicap, c'est le manque de conversation entre les deux qui fait souffrir l'un comme l'autre. Il faut comprendre que le père est en situation de handicap affectif, renforcé par les conditions d'exercice de son métier et la fragilité exacerbée par son licenciement soudain. Pour reprendre la métaphore de Baudelaire il devient l'albatros empêché de voler. Et ce n'est pas en se jetant à corps perdu dans des interventions auprès des pompiers bénévoles qu'il va reconquérir son estime de soi, ni gagner la fierté de son fils.
Il repousse toujours à demain une conversation avec le fils comme avec sa femme. Il s'exprime très peu, essentiellement à travers des regards, ce qui est finalement assez masculin. Claire finit par lui lancer cette injonction très juste : Ton fils a besoin d'un père. Pense à lui avant de sauver le monde !
A l'inverse la connivence qui s'est installée entre la soeur et le frère est magnifique. Leur lien est éclatant pendant la scène de l'anniversaire. La jeune femme valorise le garçon et rassure du même coup les parents.
L'inversion des rôles
Passé l'instant euphorique de l'acceptation de la compétition de nouvelles épreuves les attendent. La mère exprimera ses angoisses et cherchera à les dissuader. L'inscription sera difficile à obtenir. L'entrainement ne sera pas de tout repos. Puis viendra le moment tant attendu du départ.
La force du film est de ne pas masquer les difficultés physiques de chacun des participants. Jusqu'à l'effondrement de Paul qui provoquera un renversement de situation. C'est dans les ressources du fils que le père puisera l'ultime ressaut.
Et c'est le fils qui permettra aussi une nouvelle rencontre entre le père et la mère, redevenus mari et femme.
Dire je t'aime en allant au bout de soi-même
C'est bien là le message du film et qui pourrait concerner tout un chacun. Si Fabien s'y est révélé comme acteur (sa métamorphose est visible au fur et à mesure des plans) l'adolescent sait néanmoins que le tournage fut une parenthèse.. il vient de décrocher son permis de conduire. il veut passer son Bac et travailler dans la communication.
Son aptitude à positiver est gigantesque. Il est rayonnant depuis la fin de tournage et n'a pas vécu un blues par contrecoup Au contraire. Il apprécie les honneurs que lui valent les projections lorsqu'il y participe. il a même reçu un prix d'interprétation au festival de Mons, en Belgique, ce qui est très rare pour un premier film.
Enfin Julien partage avec Nils un humour teinté de second degré. Le réalisateur rapporte une anecdote vécue au festival des Arcs où un photographe ayant oublié à leurs pieds sa sacoche de matériel est revenu la prendre en disant cette phrase que nous invoquons sans réfléchir aux conséquences : quand on n'a pas de tête faut avoir des jambes ... Julien de répondre: Et moi je fais comment ?
En tout cas il "l'a fait" ... et la performance est un succès qui place De toutes nos forces parmi les films qui comptent, comme l'est aussi un autre que j'avais beaucoup apprécié, même si son scénario est plus romancé. Il s'agit de La ligne droite de Régis Wargnier autour du duo sportif entre Rachida Brackni (qui fut elle-même une athlète) et un sprinteur non-voyant inspiré par le médaillé paralympique Aladji Ba.
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