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samedi 5 avril 2014

Visite du Parc zoologique de Paris une semaine avant la réouverture

En faisant peau neuve, le zoo de Vincennes est devenu le Parc zoologique de Paris. Si l'architecte a conservé les rochers parce que le public estimait leur démolition sacrilège, la nouvelle version ne ressemble quasiment plus à l'ancienne. Je n'ai reconnu que la volière des vautours et la piscine des loutres... 

Et encore ... car l'eau tourbillonnait à vide. Les loutres n'étaient pas encore revenues. Il faut dire que depuis trois ans il a fallu trouver aux animaux des lieux d'accueil pendant que les travaux de rénovation, voire de reconstruction, se succédaient dans ce qui fut un chantier considérable.

Et il faut maintenant les faire revenir, et les laisser s'habituer à leur nouvel environnement, lequel n'est pas encore tout à fait achevé.

Nous étions près de 12 000 privilégiés à découvrir aujourd'hui le Parc une semaine avant sa réouverture officielle. L'entrée est très surprenante. L'aspect minéral étonne. Mais ce qui a failli désespérer les enfants ce fut ... curieusement ... l'absence des animaux.

On commence par le bassin des otaries. Vide. Cela donne l'occasion de faire de surprenantes photos.
Tout au long de la visite, une fois sur deux on découvrira un panneau annonçant que bientôt ... il y aura ici ...
En attendant des canards col vert on ne peut plus classiques ont élu domicile sur le bassin qui devient un squat inattendu.
On poursuit en direction de la savane où le rhinocéros n'est pas encore arrivé.
Et comme les allées sont longues, les zones vastes, on parcourt des dizaines de mètres sans apercevoir le moindre poil ou la plus petite plume à l'horizon. C'est très déroutant. Mais d'une part les animaux vont revenir. Et d'autre part le public va comprendre que ce Parc est d'une autre facture que les zoos qu'ils ont eu l'habitude de visiter jusque là.
Ici c'est le qualitatif qui prime et non la quantité. Par exemple, les zèbres ne sont que trois et ils disposent de plusieurs zones d'évolution.
Les clôtures électriques ont des allures de buissons.
On croit qu'il n'y a pas de lion et pourtant il scrute au loin l'horizon dans la position de celui de Denfert-Rochereau. Le bien-être des animaux est une priorité. Les girafes sont nourries plusieurs fois par jour. Des brumisateurs ont été installés pour rafraichir les manchots de Humbolt qui, à terme constitueront une communauté de 40 individus.
Les visiteurs ne sont pas en reste. Les panneaux explicatifs sont très didactiques.
Des kiosques d'exploration offrent des contenus complémentaires à la sortie de chaque biozone. D'immenses surfaces vitrées permettent d'observer les animaux comme s'ils étaient à portée de main. En plus cela doit atténuer un peu le son.
On assiste à des scènes surréalistes, comme avec les babouins de Guinée qui sont davantage observateurs des visiteurs que ne le sont les être humains. Le seul souci de ces vitres, pour le moment, c'est que les oiseaux qui ont été lâchés dans la serre tropicale ne les connaissent pas encore. De vilains scotchs ont été collés dessus pour qu'ils ne se blessent pas.
D'ici une semaine ils seront inutiles. Pour le moment cela fait un peu "désordre" mais c'est pour la bonne cause.
Cette serre tropicale remplacera sûrement le rocher dans la symbolique du lieu. Température et degré d'hygrométrie ont été calculés pour convenir aux animaux et aux plantes endémiques. Le choix des animaux a été là encore très réfléchi. Par exemple avec un caméléon, un paresseux ou un lamentin de 600 kilos.
La surprise est venue de deux espèces que je croyais connaitre, les loups et les girafes. En se trouvant à 14 h 45 devant la vitre principale de l'enclos de la meute on peut assister à leur repas. Ne vous imaginez pas que les soigneurs entrent dans l'enclos avec un seau plein de viande et qu'ils distribuent les morceaux à de gentilles bêtes qui leur lécheront les mains de reconnaissance. Cela ne se passe pas comme çà et on comprend vite pourquoi.

Les loups sont attirés dans une sorte d'immense cage pour laisser le champ libre aux soigneurs qui déposent des quarts de poulet ici et là, sur une pierre, une autre, en accroche un en haut d'un arbre. Cela dure un moment et le public se demande à quoi ça rime de procéder ainsi.
Les soigneurs disparaissent. Quelques secondes plus tard c'est la ruée. On assiste en direct à la voracité des loups, babines retroussées, museau en l'air pour évaluer à quelle distance se trouve la viande et ne ratant pas un seul quartier. Tout va très vite. Le repas est expédié au galop.
Avec les girafes on bascule dans un monde de lenteur et de douceur. Celles-ci vivent ensemble depuis tant de temps qu'il n'aurait pas été raisonnable de les séparer. Aucun zoo au monde n'avait la capacité de toutes les accueillir et puis le transport de bêtes de près de 6 mètres de hauteur n'est pas une mince affaire. Zarafa, la première girafe à entrer sur le sol français a d'ailleurs du faire 880 kilomètres à pied car, en 1826, il n'y avait pas encore de véhicule approprié.
La girafe a deux cordes vocales mais elle ne s'en sert qu'en situation de stress intense, pour crier un peu comme le ferait un boeuf. En temps normal elle communique avec leurs congénères en frottant leur cou. Il faut savoir que ce mode de fonctionnement lui vaut d'être la métaphore de la communication non-violente.
Les girafes du Parc sont très choyées. On leur fait faire des exercices pour les habituer à accepter du matériel chirurgical, au cas où.
Et la structure hospitalière est elle aussi à découvert avec une baie de vision pour que le public ait conscience de tout ce qu'implique la vie dans un zoo. Bientôt elles cotoiront des autruches et des oryx algazelles.
L'une d'elles a commencé sous nos yeux à faire connaissance.
Comme elles ne sortent pas si la température extérieure est inférieure à 12° elles ont un espace à leur taille en intérieur. Les visiteurs peuvent les observer à travers la vitre en se trouvant à hauteur de leur tête. C'est une belle émotion que de pouvoir regarder une girafe dans les yeux. 
Je me souviens du doyen des éléphants cassant des baguettes de pain d'un coup de pied pour "amuser la galerie". Il est mort à l'âge de 42 ans et c'est en souvenir de lui que le restaurant du Parc porte son nom, Siam. Il ne devrait plus y avoir d'éléphants ici, pas plus que des ours, des chèvres et autres animaux que l'on connait bien.
Par contre on découvrira le plus petit des cervidés, Pudu des Andes, 40 centimètres au garrot.
Et le propithèque couronné, originaire de la forêt sèche de Madagascar qui est une espèce très menacée. Avec beaucoup d'espoir du coté du Parc où la première naissance en captivité a eu lieu en 1995.
Je sais que je retournerai avec plaisir dans quelques semaines dans un Parc plus complet. (voir le billet que j'ai récrit le 6 juillet). Il n'empêche que j'ai malgré tout passé plusieurs heures à le découvrir. L'espace est immense et il y a déjà beaucoup à voir.
Vu du boulevard c'est toujours le rocher qui domine, faisant oublier la vision si différente que nous avons à quelques mètres de là.

Parc Zoologique de Paris ... à partir du samedi 12 avril 2014
Entrée à l'angle de l'avenue Daumesnil et de la Route de Ceinture du lac Daumesnil - 75012 Paris
01 40 79 31 25
De mi-mars à mi-octobre de 10 h à 18 h en semaine, de 9 h 30 à 19 h 30 les week-ends, jours fériés et vacances scolaires (toutes zones)
De mi-octobre à mi-mars de 10 h à 17 h

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