Qui ne ne souvient pas de Niagara ? L'amour à la plage et ses rythmes afro-cubains, Quand la ville dort, Je dois m'en aller, et surtout le magnifique Pendant que les champs brûlent qui est une très belle séquence du très sensible film Gabrielle que je vous recommande sans aucune réserve.
Les chansons de Niagara ont inondé les dance-floors pendant cinq ans, de 1985 à 1990 et leurs clips ont marqué les esprits. C'était Daniel Chenevez qui les réalisait. Mais c'était Muriel Moreno qui chantait, en y jouant un personnage sexy évoquant l'héroïne de bande dessinée Barbarella.
Le duo s'est séparé. Un autre couple mythique, les Rita Mitsouko, a continué à tracer la route jusqu'à la mort de Fred. Daniel, de son coté, participa à divers projets, sortit deux albums pop ou electro, "Excentrique" puis "Hypnose".
Il n'a cessé d'écrire des chansons que ce perfectionniste remodèle à l'infini. Il approfondit ses arrangements pendant des lustres, notamment son écriture de cordes dans la perspective d'un nouvel album.
Après quelques jours de travail au studio ICP de Bruxelles le mixage est réalisé avec Dominique Blanc-Francard auquel il maintient une fidélité de longue mémoire. Le résultat est arrivé sur les plateformes de téléchargement il y a quelques jours, le 17 avril pour être précise, avec un nouvel EP intitulé "Érotisme, Cantique 25.7".
Ce mini-album contient six pistes dont le single "Sans raison aucune", et "Alors la nuit", en streaming sur YouTube.
C'est Daniel Chenevez qui naturellement a réalisé le clip de "Sans Raison Aucune". Il l'a voulu en noir et blanc pour stimuler l'imagination du public potentiel et a tourné des séquences pour assurer une promotion pensée comme susceptible d'être torride. A chacun de juger.
Pour ma part j'ai préféré l'écouter et j'ai noté pour vous quelques brefs extraits :
Alors la nuit (track 1) j'ai trouvé des baisers tombés du camion que j'ai déposés sans façon entre les points de suspension (...) tu me joues la fontaine d'Anita Ekberg
Sans raison aucune (track 2) j'invoquerai l'air que tu consumes (...) le long des plaines
Quand Rien ne résiste (track 3), la messe est dite mon amour (...) on cherche l'accord en gammes vénéneuses, aux arpèges soyeux, d'étreintes scandaleuses.
Sur tes lèvres (track 4) (...) je me rêve avant que le soleil ne se lève (...) j'attendrai la rivière au milieu du désert.
Demain ne le sera jamais (track 5) (...) c'est à vous que je voue (...)
Daniel Chenevez affirme son goût pour toutes les formes de musique en invitant les 32 cordes de l’Orchestre de la Radio Macédonienne pour les deux tiers de l'EP. Il fait malgré tout une place conséquente à l'électronique, tout en osant le surgissement humoristique de quelques accords joués aux grands orgues.
Les paroles sont élégamment érotiques, fidèles à la promesse du titre de l'album. Les références culturelles sont multiples, depuis la scène culte de la Dolce Vita, la piste de danse filmée par Sydney Pollack dans On achève bien les chevaux, jusqu'à la personnalité de James Bond en passant par des allusions probablement inconscientes aux textes des chansons culte duo patrimonial Niagara.
Un peu inégal en terme de puissance vocale, les notes peuvent parfois monter dans les aigus comme adopter une cadence chaloupé comme sur Le marié du parvis des églises (track 6). On a envie de prédire un succès au très beau Sur tes lèvres qui donne vraiment envie de danser. Et comme les textes sont très recherchés on prend vite plaisir à l'écouter en boucle et à laisser la voix opérer la séduction.
1 commentaire:
Très bons ces 6 titres. Daniel Chenevez a un talent rare de mélodies imparables....
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