J'avais annoncé l'exposition de l'Espace Culturel Vuitton dès son vernissage mais je n'avais pas encore légendé les photos de l'article que je reprends aujourd'hui. Il n'est pas trop tard pour visiter Astralis qui est consacrée à une particularité du fait artistique rarement abordée et peu connue : les visions associées au domaine de l'Astral.
Autre nom de l'Invisible, l'Astral convoque les motifs du céleste, du subtil et des outre-mondes, écrit Pascal Pique, le commissaire de cette exposition très belle et très troublante.
Dans le hall Basano, David Altmejd présente la Galerie du masque, une sculpture monumentale et macabre de six figures ailées en plâtre qui forment une ronde.
Ceux qui ne connaissent pas encore l'Espace culturel (dont je rappelle que l'accès est gratuit et que l'accueil y est toujours extrêmement chaleureux) découvriront l'endroit en y accédant par une première oeuvre d'art, l'ascenseur imaginé par Olafur Eliasson, et conçu par Jean-Philippe Thomé, entièrement capitonné de molleton noir.
Vous y serez plongé dans une totale obscurité totale le temps du trajet jusqu’au 7ème étage. Nommé très justement La Perte des Sens, ce voyage libère des notions de temps et d'espace et constitue une sorte de mise en condition idéale à la visite de cette exposition en particulier. Que les claustrophobes se rassurent, ils pourront monter veilleuse allumée mais ils auront perdu l'essentiel de l'expérience.
Quel éblouissement que ces Arches de Solaris à l'ouverture de la porte de l'ascenseur ! Børre Saethre est un artiste norvégien qui construit des environnements pouvant être décrits comme des décors de cinéma. Ici, en répondant à la commande qui lui a été faite, il a voulu suggérer le tunnel de lumière que décrivent ceux qui ont fait l'expérience de la mort imminente, voyage astral par excellence ...
Le thème de la vanité, traité par l'américaine Chloe Piene en 2010, conjugue le paradoxe entre sensualité et brutalité. La structure osseuse, sans doute le crâne d'une jeune adolescente, tient par une morsure dans un bloc d'argile peint, soudé sur un socle en acier. L'ensemble parait en suspens dans un jeu d'ombre et de lumière. La seule explication qu'elle a consenti à donner est : là où tout commence, tout finit.
Dans la pièce suivante, le Cerf-transfigué de Jean-Luc Favero impressionne par son volume. L'artiste a trouvé le crâne de l'animal à moitié immergé dans l'eau. Il a voulu, selon ses propres termes, l'augmenter d'autres ossements, des crânes de coyotte et de corbeau et d'une plume pour le renforcer face à un drame comme celui de Fukushima. Sa silhouette contient un esprit et une âme. Elle est modelée dans une dentelle de grillage qui autorise une perception du dedans comme du dehors, rendant l'invisible quasi palpable.
Jean-Luc Favero poursuit son travail en dessinant à la craie sur les murs tout au long de l'exposition.
Pour réaliser le Dôme des vanités, Charley Case s'est inspiré des huttes de sudation amérindienne où la chaleur provoque une transe qui permet de communiquer avec les esprits. Le travail du sculpteur canadien s'inscrit dans la tradition du memento mori rappelant que nos vies sont éphémères et que nos morts sont les fondateurs de cette même vie. C'est pourquoi le visiteur ne peut pas faire autrement que de traverser le dôme de plexiglass, pour poursuivre la visite.
Remarquez un léger écho qui se répercute au centre et l'évocation possible des grottes préhistoriques comme celle de Lascaux.
L'univers de Vidya Gastaldon tranche avec les précédents. Elle explique que ses oeuvres lui apparaissent alors qu'elle ne s'y attend pas. Elle les réalise à la manière des surréalistes en jouant avec les matériaux et les évocations qui souvent font penser au mouvement hippie.
La sculpture Dans l'espoir de l'envol lui est en quelque sorte apparue alors qu'elle jardinait. le berceau représente une sorte d ebouche où les oeufs sont des dents, une bouche trop étriquée pour laisser venir le troisième oeil qui se trouve au-dessus.
Elle montre aussi ici des tableaux de la série des Healing Paintings, autrement dit Peintures de guérison qu'elle exécute avec un certain sens de la dérision. Elle récupère des cadres abandonnés qu'elle re-peint en suivant ses vibrations. L'idée est que la peinture se réincarne et s'émancipe.
Basserode reprend exactement certaines constellations pour cartographier une Via Lactea qui correspond aux chants fossiles qui sont des infra-sons que l'on trouve dans l'espace intersidéral.
Certains astrophysiciens y ont trouvé une gamme proche du chant des baleines qui, parait-il, est perceptible depuis le dessus de la stratosphère. Le squelette présenté au-dessus est comme noyé dans une fumée blanche de nuages cosmiques.
L'invitation à entrer dans l'invisible est très belle, quasi magique.
Mais il est possible que le visiteur n'ait pas cette émotion en journée, quand les diffuseurs de vapeur sèche ne sont pas actionnés.
Autre nom de l'Invisible, l'Astral convoque les motifs du céleste, du subtil et des outre-mondes, écrit Pascal Pique, le commissaire de cette exposition très belle et très troublante.
Dans le hall Basano, David Altmejd présente la Galerie du masque, une sculpture monumentale et macabre de six figures ailées en plâtre qui forment une ronde.
Ceux qui ne connaissent pas encore l'Espace culturel (dont je rappelle que l'accès est gratuit et que l'accueil y est toujours extrêmement chaleureux) découvriront l'endroit en y accédant par une première oeuvre d'art, l'ascenseur imaginé par Olafur Eliasson, et conçu par Jean-Philippe Thomé, entièrement capitonné de molleton noir.
Vous y serez plongé dans une totale obscurité totale le temps du trajet jusqu’au 7ème étage. Nommé très justement La Perte des Sens, ce voyage libère des notions de temps et d'espace et constitue une sorte de mise en condition idéale à la visite de cette exposition en particulier. Que les claustrophobes se rassurent, ils pourront monter veilleuse allumée mais ils auront perdu l'essentiel de l'expérience.
Quel éblouissement que ces Arches de Solaris à l'ouverture de la porte de l'ascenseur ! Børre Saethre est un artiste norvégien qui construit des environnements pouvant être décrits comme des décors de cinéma. Ici, en répondant à la commande qui lui a été faite, il a voulu suggérer le tunnel de lumière que décrivent ceux qui ont fait l'expérience de la mort imminente, voyage astral par excellence ...
Le thème de la vanité, traité par l'américaine Chloe Piene en 2010, conjugue le paradoxe entre sensualité et brutalité. La structure osseuse, sans doute le crâne d'une jeune adolescente, tient par une morsure dans un bloc d'argile peint, soudé sur un socle en acier. L'ensemble parait en suspens dans un jeu d'ombre et de lumière. La seule explication qu'elle a consenti à donner est : là où tout commence, tout finit.
Dans la pièce suivante, le Cerf-transfigué de Jean-Luc Favero impressionne par son volume. L'artiste a trouvé le crâne de l'animal à moitié immergé dans l'eau. Il a voulu, selon ses propres termes, l'augmenter d'autres ossements, des crânes de coyotte et de corbeau et d'une plume pour le renforcer face à un drame comme celui de Fukushima. Sa silhouette contient un esprit et une âme. Elle est modelée dans une dentelle de grillage qui autorise une perception du dedans comme du dehors, rendant l'invisible quasi palpable.
Jean-Luc Favero poursuit son travail en dessinant à la craie sur les murs tout au long de l'exposition.
Pour réaliser le Dôme des vanités, Charley Case s'est inspiré des huttes de sudation amérindienne où la chaleur provoque une transe qui permet de communiquer avec les esprits. Le travail du sculpteur canadien s'inscrit dans la tradition du memento mori rappelant que nos vies sont éphémères et que nos morts sont les fondateurs de cette même vie. C'est pourquoi le visiteur ne peut pas faire autrement que de traverser le dôme de plexiglass, pour poursuivre la visite.
Remarquez un léger écho qui se répercute au centre et l'évocation possible des grottes préhistoriques comme celle de Lascaux.
L'univers de Vidya Gastaldon tranche avec les précédents. Elle explique que ses oeuvres lui apparaissent alors qu'elle ne s'y attend pas. Elle les réalise à la manière des surréalistes en jouant avec les matériaux et les évocations qui souvent font penser au mouvement hippie.
La sculpture Dans l'espoir de l'envol lui est en quelque sorte apparue alors qu'elle jardinait. le berceau représente une sorte d ebouche où les oeufs sont des dents, une bouche trop étriquée pour laisser venir le troisième oeil qui se trouve au-dessus.
Elle montre aussi ici des tableaux de la série des Healing Paintings, autrement dit Peintures de guérison qu'elle exécute avec un certain sens de la dérision. Elle récupère des cadres abandonnés qu'elle re-peint en suivant ses vibrations. L'idée est que la peinture se réincarne et s'émancipe.
Basserode reprend exactement certaines constellations pour cartographier une Via Lactea qui correspond aux chants fossiles qui sont des infra-sons que l'on trouve dans l'espace intersidéral.
Certains astrophysiciens y ont trouvé une gamme proche du chant des baleines qui, parait-il, est perceptible depuis le dessus de la stratosphère. Le squelette présenté au-dessus est comme noyé dans une fumée blanche de nuages cosmiques.
L'invitation à entrer dans l'invisible est très belle, quasi magique.
Mais il est possible que le visiteur n'ait pas cette émotion en journée, quand les diffuseurs de vapeur sèche ne sont pas actionnés.
Siobhán Hapaska a utilisé la sélénite pour ces Quatre Anges qui est une des rares oeuvres que l'on a le droit de toucher. Ce minéral s'est formé lors de l'évaporation des océans primitifs. Sa structure cristalline linéaire ressemble à des filaments de fibre optique.
D'après les sciences ésotériques alternatives, la sélénite facilite la communication avec le royaume céleste. Les quatre blocs sont des conducteurs de lumière, suggérant l'idée d'un transfert de données entre la Terre et l'univers.
Damien Deroubaix, artiste lillois de 42 ans qui a fait ses études à Saint Etienne et qui a vécu une dizaine d'années à Berlin a conçu la pièce suivante comme un cabinet de curiosités. L'oeuvre centrale est une chimère à tête de serpent (en résine) posée sur une table recouverte d'un tissu brodé spécialement par les canuts lyonnais en jouant sur les mots monkey/money.
Chaque mur expose une toile de peinture à l'huile, intitulée la mort, la vie, le temps et le sud du paradis (autrement dit l'enfer) .... comme autant de points cardinaux s'orientant autour d'un zénith, au plafond, tendu d'une aquarelle réalisée sur un papier intentionnellement de mauvaise qualité représentant une peinture en trompe l'oeil intitulée Astralis et d'un nadir qui est la chimère.
La prégnance du bleu indigo se justifie parce que c'est la couleur de la mort et qu'elle installe un climat d'angoisse renforcé par les images comme celle d'un enfant pendu ou de l'hélicoptère navigant au-dessus des montagnes afghanes.
Cet artiste est très influencé par les conflits géopolitiques et peindre équivaut pour lui à lever le voile sur le monde dans lequel nous vivons en pointant des contradictions, tel le serpent qui se mort la queue.
Myriam Mechita propose un univers en noir et or se rattachant au sacré et au sacrifice. Ce peut être un petit oiseau en plomb posé sur une pyrite pour symboliser la fragilité. Les animaux sont souvent décapités, greffés de perles comme le mouton qui est aux prises avec les Tremblements de l'enfer (dans la vitrine de la rue de Bassano).
Tout suggère l'aveuglement et rappelle que la vie n'a de sens que dans sa finitude et son rapport à la mort. Cette artiste travaille à partir de visions qui font perdre la tête aux personnages qui peuplent son oeuvre. La folie les libère tout en les enchainant.
Une de ses visions lui a dicté de placer des dents, dont sa dent de sagesse (sous globe) autour de cette oeuvre sur le feu (ci-dessous).
Son travail s'apparente un peu à l'écriture automatique. Elle apprécie d'avoir l'opportunité de rencontrer ici d'autres artistes qui eux aussi sont traversés par des flashs.
Son auto-portrait la montre elle aussi dans une apparence décapitée, yeux fermés, avec un sourire de certitude, mais lacéré, qui dépasse toute expression. La lumière de l'auréole a été obtenue selon le principe de "réserve".
Les tambours de Marion Laval-Jeantet (Art Oriente Objet) occupent la coursive. Elle les a brodés initialement dans un but thérapeutique.
On peut y voir des ex-voto, des objects de mémoire, de conjuration et une allusion à la folie humaine. Ce sont des images qui me sont venues ... dit-elle
Les motifs apotropaïques (qui par définition conjurent le mauvais sort comme des talismans) sont une critique lisible de l’influence de l’argent sur l’environnement et correspondent à des problématiques liées à des situations désespérées. Ainsi l'ours est une allusion à une oeuvre visible jusqu'au 1er mars au Musée de la Chasse, un ours polaire tricoté grandeur nature, sur un fond de banquise. Et le poisson évoque un specimen taxidermisé dans un musée et lié à l'Angola.
La broderie, elle connait puisqu'elle a travaillé étudiante pour Thierry Mugler. Ces cinquante tambours ont été faits en deux mois. Tout n'est pas fait à la main, la machine n'est pas proscrite.
Chacun est percé d'une lumière votive pour remplacer la prière. Et la présence de billets est obligatoire. Certains sont déjà retenus.
Marion a eu aussi la vision de ce lit et d'une souffrance qu'elle a cherché à retranscrire en volume et avec ce cri Pas encore.
L'inscription au néon blanc ponctue chaque marche et signifie que l'individu n'est pas encore prêt pour l'autre monde malgré l'incitation à atteindre le sommet avec ce marche-pied.
Les mains sont éclairées par une lumière ultra violette qui les rend translucides. Elles grouillent, appelant au secours. Pourtant l'inaccessible serait lui aussi une mise en danger.
Rina Banerjee est née à Calcutta et démontre un amour incroyable des matières. Son univers, foisonnant et disparate ne laisse pas indifférent. On voit le vol d'Hanuman, Dieu hindou à tête de singe représente l'ascension de l'évolution 2012.
Avec une femme folle, c'est l'Eve éternelle, un singe trompé a sauté d'un membre à l'autre en plein air, a enfermé dans une mélancolie malveillante et bulbeuse dans la queue qui a navigué et avec une toux simple, une goutte soudaine, un rideau de bulles, des larmes renversées pour envoyer de la terre et des liquides, de l'engrais, toutes les migrations de liquide se répandant à l'étranger et à travers le monde.
Si une grande partie de l'exposition se trouve dans une pénombre plus ou moins dense les volumes de cette artiste éclosent en pleine lumière et leurs ombres semblent conçues comme leur prolongement.
Pour quitter l'Espace, vous reprendrez le fameux ascenseur. Je vous recommande de descendre en demandant un arrêt au niveau de l'Atrium dont la vue du plafond est époustouflante (merci à Olivier pour le cadrage). On peut ensuite poursuivre en traversant les étages de la boutique Vuitton.
D'après les sciences ésotériques alternatives, la sélénite facilite la communication avec le royaume céleste. Les quatre blocs sont des conducteurs de lumière, suggérant l'idée d'un transfert de données entre la Terre et l'univers.
Damien Deroubaix, artiste lillois de 42 ans qui a fait ses études à Saint Etienne et qui a vécu une dizaine d'années à Berlin a conçu la pièce suivante comme un cabinet de curiosités. L'oeuvre centrale est une chimère à tête de serpent (en résine) posée sur une table recouverte d'un tissu brodé spécialement par les canuts lyonnais en jouant sur les mots monkey/money.
Chaque mur expose une toile de peinture à l'huile, intitulée la mort, la vie, le temps et le sud du paradis (autrement dit l'enfer) .... comme autant de points cardinaux s'orientant autour d'un zénith, au plafond, tendu d'une aquarelle réalisée sur un papier intentionnellement de mauvaise qualité représentant une peinture en trompe l'oeil intitulée Astralis et d'un nadir qui est la chimère.
La prégnance du bleu indigo se justifie parce que c'est la couleur de la mort et qu'elle installe un climat d'angoisse renforcé par les images comme celle d'un enfant pendu ou de l'hélicoptère navigant au-dessus des montagnes afghanes.
Cet artiste est très influencé par les conflits géopolitiques et peindre équivaut pour lui à lever le voile sur le monde dans lequel nous vivons en pointant des contradictions, tel le serpent qui se mort la queue.
Myriam Mechita propose un univers en noir et or se rattachant au sacré et au sacrifice. Ce peut être un petit oiseau en plomb posé sur une pyrite pour symboliser la fragilité. Les animaux sont souvent décapités, greffés de perles comme le mouton qui est aux prises avec les Tremblements de l'enfer (dans la vitrine de la rue de Bassano).
Tout suggère l'aveuglement et rappelle que la vie n'a de sens que dans sa finitude et son rapport à la mort. Cette artiste travaille à partir de visions qui font perdre la tête aux personnages qui peuplent son oeuvre. La folie les libère tout en les enchainant.
Une de ses visions lui a dicté de placer des dents, dont sa dent de sagesse (sous globe) autour de cette oeuvre sur le feu (ci-dessous).
Son travail s'apparente un peu à l'écriture automatique. Elle apprécie d'avoir l'opportunité de rencontrer ici d'autres artistes qui eux aussi sont traversés par des flashs.
Son auto-portrait la montre elle aussi dans une apparence décapitée, yeux fermés, avec un sourire de certitude, mais lacéré, qui dépasse toute expression. La lumière de l'auréole a été obtenue selon le principe de "réserve".
Les tambours de Marion Laval-Jeantet (Art Oriente Objet) occupent la coursive. Elle les a brodés initialement dans un but thérapeutique.
On peut y voir des ex-voto, des objects de mémoire, de conjuration et une allusion à la folie humaine. Ce sont des images qui me sont venues ... dit-elle
Les motifs apotropaïques (qui par définition conjurent le mauvais sort comme des talismans) sont une critique lisible de l’influence de l’argent sur l’environnement et correspondent à des problématiques liées à des situations désespérées. Ainsi l'ours est une allusion à une oeuvre visible jusqu'au 1er mars au Musée de la Chasse, un ours polaire tricoté grandeur nature, sur un fond de banquise. Et le poisson évoque un specimen taxidermisé dans un musée et lié à l'Angola.
La broderie, elle connait puisqu'elle a travaillé étudiante pour Thierry Mugler. Ces cinquante tambours ont été faits en deux mois. Tout n'est pas fait à la main, la machine n'est pas proscrite.
Chacun est percé d'une lumière votive pour remplacer la prière. Et la présence de billets est obligatoire. Certains sont déjà retenus.
Marion a eu aussi la vision de ce lit et d'une souffrance qu'elle a cherché à retranscrire en volume et avec ce cri Pas encore.
L'inscription au néon blanc ponctue chaque marche et signifie que l'individu n'est pas encore prêt pour l'autre monde malgré l'incitation à atteindre le sommet avec ce marche-pied.
Les mains sont éclairées par une lumière ultra violette qui les rend translucides. Elles grouillent, appelant au secours. Pourtant l'inaccessible serait lui aussi une mise en danger.
Rina Banerjee est née à Calcutta et démontre un amour incroyable des matières. Son univers, foisonnant et disparate ne laisse pas indifférent. On voit le vol d'Hanuman, Dieu hindou à tête de singe représente l'ascension de l'évolution 2012.
Avec une femme folle, c'est l'Eve éternelle, un singe trompé a sauté d'un membre à l'autre en plein air, a enfermé dans une mélancolie malveillante et bulbeuse dans la queue qui a navigué et avec une toux simple, une goutte soudaine, un rideau de bulles, des larmes renversées pour envoyer de la terre et des liquides, de l'engrais, toutes les migrations de liquide se répandant à l'étranger et à travers le monde.
Si une grande partie de l'exposition se trouve dans une pénombre plus ou moins dense les volumes de cette artiste éclosent en pleine lumière et leurs ombres semblent conçues comme leur prolongement.
Pour quitter l'Espace, vous reprendrez le fameux ascenseur. Je vous recommande de descendre en demandant un arrêt au niveau de l'Atrium dont la vue du plafond est époustouflante (merci à Olivier pour le cadrage). On peut ensuite poursuivre en traversant les étages de la boutique Vuitton.
Je tiens aussi à signaler une autre exposition qui me semble en contrepoint sur le thème de la Nuit dans la Grande galerie de l'Evolution du Museum d'Histoire naturelle depuis le 12 février.
Je l'ai vue en avant-première et j'ai été frappée par les points communs entre les deux scénographies.
J'ai également été séduite par l'immersion du visiteur dans le monde poétique et mystérieux de la nuit, incluant ses monstres plus ou moins inoffensifs. Un article spécifique lui a été consacré sur le blog le 8 février.
Astralis jusqu'au 11 mai 2014
Espace culturel Louis Vuitton, 60 rue de Bassano, 75008 Paris, 01 53 57 52 03
du lundi au samedi de 12 à 19 heures, dimanche et jours fériés de 11 à 19 heures, entrée libre
Nuit, jusqu'au lundi 3 novembre 2014
Museum d'Histoire Naturelle, 57 rue Cuvier, 75005 Paris tel 01 40 79 30 00
Ouverte tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le mardi et le 1er mai.
Billet couplé avec la Grande Galerie de l'Exposition, gratuit pour les moins de 4 ans
J'ai également été séduite par l'immersion du visiteur dans le monde poétique et mystérieux de la nuit, incluant ses monstres plus ou moins inoffensifs. Un article spécifique lui a été consacré sur le blog le 8 février.
Astralis jusqu'au 11 mai 2014
Espace culturel Louis Vuitton, 60 rue de Bassano, 75008 Paris, 01 53 57 52 03
du lundi au samedi de 12 à 19 heures, dimanche et jours fériés de 11 à 19 heures, entrée libre
Nuit, jusqu'au lundi 3 novembre 2014
Museum d'Histoire Naturelle, 57 rue Cuvier, 75005 Paris tel 01 40 79 30 00
Ouverte tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le mardi et le 1er mai.
Billet couplé avec la Grande Galerie de l'Exposition, gratuit pour les moins de 4 ans
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