J'avais très envie de lire Charles Bukowski mais je n'avais pas entendu que du positif à propos de celui qui se désignait lui-même sous le terme de vieux dégueulasse dès 1967. Il appartient à ces auteurs dont on se fait une idée à partir de bribes d'interviews et de passages plus ou moins calamiteux sur un plateau de télévision. L'alcoolisme avéré donne rarement une bonne image, même s'il est devenu au fil du temps un écrivain culte dans le monde entier.
Lisant beaucoup de nouveautés je n'ai guère le temps de fouiner pour exhumer des auteurs dont je ne connais pas l'oeuvre et encore moins celui de vérifier une idée reçue. Le temps passa. La sortie en format poche offre une seconde chance, comme j'ai eu l'occasion de le pointer. Voilà comment le "petit" carnet taché de vin, mais tout de même musclé de quasiment 500 pages m'est arrivé entre les mains.
Ce recueil de chroniques et de nouvelles inédites, publié plus de vingt ans après sa disparition, met en évidence la richesse et la variété de l’œuvre de Bukowski.
L'écriture est explosive comme peut l'être un vin que l'on n'a jamais gouté et dont le cépage nous était jusque là inconnu. Les premières impressions sont très vives. On sent le bonhomme dans l'urgence d'exprimer ce qu'il ressent sans subir le moindre tabou. La poésie domine chaque phrase, rythme les mots, insuffle de la chaleur et une certaine légèreté parfois pour rendre supportable des assertions douloureuses.
Lisant beaucoup de nouveautés je n'ai guère le temps de fouiner pour exhumer des auteurs dont je ne connais pas l'oeuvre et encore moins celui de vérifier une idée reçue. Le temps passa. La sortie en format poche offre une seconde chance, comme j'ai eu l'occasion de le pointer. Voilà comment le "petit" carnet taché de vin, mais tout de même musclé de quasiment 500 pages m'est arrivé entre les mains.
Ce recueil de chroniques et de nouvelles inédites, publié plus de vingt ans après sa disparition, met en évidence la richesse et la variété de l’œuvre de Bukowski.
L'écriture est explosive comme peut l'être un vin que l'on n'a jamais gouté et dont le cépage nous était jusque là inconnu. Les premières impressions sont très vives. On sent le bonhomme dans l'urgence d'exprimer ce qu'il ressent sans subir le moindre tabou. La poésie domine chaque phrase, rythme les mots, insuffle de la chaleur et une certaine légèreté parfois pour rendre supportable des assertions douloureuses.
Car il faut du courage pour avouer (p. 44) que l'écriture lui est aussi essentielle que son foie ou ses intestins avant de reconnaitre quelques lignes plus tard qu'un homme n'aura jamais assez de vies pour se hisser au sommet de son art. Certaines pages trahissent une angoisse existentielle assez forte que l'autodérision rend supportable.
Comme il le dit lui-même ses mots sont des balles, des rayons de soleil. Je préconise de le savourer comme une confiture de vieux garçon, en de courts mais intenses instants. Mais attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit. Les confessions de Hank (tel était son surnom) contiennent de quoi choquer les oreilles de la moins prude des catins.
Charles Bukowski est né en 1920. Il est mort à San Diego en 1994. Tour à tour postier, magasinier, employé de bureau, son talent d'écrivain a été découvert tardivement. L’ensemble de son œuvre est réunie en trois volumes de la collection Bibliothèque Grasset (Contes et nouvelles, 2003 ; Romans, 2005 ; Mémoires et poèmes, 2007), à l’exception de Le retour du vieux dégueulasse (Grasset, 2014).
Un carnet taché de vin, de Charles Bukowski, traduit de l'américain par Alexandre et Gérard Guégan, Grasset, mars 2015, réédité en Livre de Poche en mai 2016
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