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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

lundi 12 septembre 2022

Frida Kahlo, au-delà des apparences au Palais Galliera

S'il y a une exposition que je ne voulais manquer sous aucun prétexte c'est bien celle que le Palais Galliera consacre à Frida Kahlo.

Je suis liée au Mexique et je connais plutôt bien l'univers de cette artiste dont j'ai visité chacune des maisons qu'elle a habitées (à Guanajuato, à Mexico que ce soit la si fameuse Casa Azul de Coyocan que celle de San Angel).

J'avais très envie de revoir, dans une scénographie différente et avec une autre mise en lumières, les prodigieuses tenues que j'avais admirées dans la Casa Azul il y a 5 ans, sans doute trop furtivement tant il y a de choses à voir dans la Casa Azul.

Et puis, parce qu'il y a toujours intérêt à approfondir ses connaissances, j'étais intéressée à la perspective de mieux comprendre l'univers de Frida, ce que promet le sous-titre, "au-delà des apparences". En tout cas ce qu'il faut savoir c'est que Frida ne s'est pas fabriqué un personnage. Elle était cette femme, tous les jours de l'année, vêtue de cette manière si particulière pour nous européens, mais relativement "ordinaire" pour qui va régulièrement au Mexique, encore aujourd'hui. Même si Frida avait l'art de porter ses tenues.

Les salles, toutes différentes, ont été traitées comme autant de facettes de sa personnalité, de sa tragédie évidemment, et de son caractère iconique autant que son style, lequel est indissociable de sa vie, de sa personnalité, de sa maladie et de son œuvre.

Certains visiteurs étaient choqués par l'exposition de sa pharmacopée et de ses prothèses. Il faut savoir que l'artistes sans doute celle qui a le mieux réussi à sublimer son handicap, en en faisant une force. Sa vie a été organisé en fonction de ses contraintes. Ses tenues peuvent sembler a priori "folkloriques" mais sa manière de s'habiller est un double manifeste, celui de la résilience au handicap et un acte politique en affirmant sa mexicanité. 

La scénographie, conçue par Sandra Courtine, joue sur une variation de noirs et blancs, plus ou moins chauds. Par ce choix colorimétrique sobre, nous souhaitions faire ressortir les œuvres exposées, en évitant que les murs et les voûtes des galeries du rez-de-jardin, naturellement colorés par la brique, viennent perturber leur lisibilité.

Afin de guider le public dans l’exposition, Paris Musées a développé un parcours de visite numérique qui vient compléter et enrichir l’application du Palais Galliera, elle-même disponible gratuitement, sur Android et iOS en français, anglais et espagnol. La publication ci-dessous vous permettra de préparer votre visite. elle suit l'ordre chronologique de l'exposition, organisé en 6 sections, enrichies d'une exposition capsule (qui se terminera le 31 décembre).
Nous commençons au rez-de-jardin, dans la galerie courbe, après avoir franchi une porte qui nous place face à un miroir incurvé. L'objet semble incongru mais il est hautement symbolique car il y en a partout chez l'artiste : sur la commode, dans l’armoire, encastrés dans les murs du patio, et jusqu’à l’intérieur du baldaquin de son lit. Poser, façonner son apparence et peindre devant un miroir figuraient parmi ses activités quotidiennes. "Je me peins moi-même parce que je suis si souvent seule" donnait-elle en justification.

L'exposition est exceptionnelle. Suivez le lien pour la découvrir :

Section 1 : "Aqui naci yo (Moi je suis née ici"
Magdalena Carmen Frida Kahlo y Calderón est née le 6 juillet 1907 à Coyoacán. Sa mère, Matilde Calderón y González, est métisse d’origine espagnole et indigène de la région d’Oaxaca. Elle transmet à Frida son goût pour les vêtements traditionnels dès son plus jeune âge.
Son père, Wilhelm (Guillermo) Kahlo, émigré allemand, est arrivé au Mexique en 1890. Devenu un photographe majeur du gouvernement, il capture le patrimoine architectural du Mexique et son cheminement vers la modernité. Il met aussi en lumière Frida dans de nombreux portraits qui témoignent de son affection pour sa fille.
On découvre ainsi Frida à l’âge de 4 ans, 1911sur ces tirages gélatino-argentiques de Guillermo Kahlo (1871-1941)
On verra aussi d'elle un portrait inhabituel, parce qu'il est en noir et blanc, datant sans doute de 1926, que l'on doit encore une fois à son père Guillermo Kahlo (1871-1941). Elle reproduira cette pose de trois quarts et le regard franc et statique de cette photo dans de nombreux auto-portraits ultérieurs.

Ainsi, la photographie peut être considérée comme le premier médium d’expression artistique de Frida Kahlo qui apprend, très jeune, auprès de son père, à prendre la pose. Frida Kahlo a ensuite posé pour de nombreux photographes de premier plan, avec lesquels elle a su composer pour exprimer son identité, bien avant de devenir peintre.

Plusieurs événements ont marqué durablement sa vie. À l’âge de six ans, elle contracte la poliomyélite. Pour faire face à cette maladie qui la contraint à l’isolement, elle s’invente une amie imaginaire. De cette expérience formatrice va naître son double en peinture, un motif récurrent dans son œuvre que les historiens de l’art associent le plus souvent à l’une de ses peintures les plus importantes, Les deux Frida (1939).

L’autre traumatisme encore plus grave a lieu le 17 septembre 1925 quand à dix-huit ans elle est victime d’un grave accident de tramway qui l’oblige à garder le lit pendant des mois, et à abandonner ses études de médecine. C’est alors qu’elle commence à peindre. Un film en noir est blanc nous permet d'avoir une représentation de ce qu'est Mexico qui à l'époque était une ville en reconstruction, avec le Paseo de Reforma, la statue de l'Indépendance et sa fontaine aux lions. Il est troublant d'apprendre qu'une pluie de feuilles d'or a été projetée sur el corps de la jeune fille au moment de son accident, lui laissant un souvenir quasi surnaturel.
Puis un tirage gélatino-argentique de Victor Reyes de son premier mariage avec l’artiste de renommée internationale, Diego Rivera en août 1929, à propos duquel elle dira : "J’ai eu deux accidents graves dans ma vie. L’un dans lequel un tramway m’a renversée. L’autre, ce fut Diego". Le couple divorcera en 1939, avant de se remarier à San Francisco en 1940. Leur relation a toujours été tumultueuse, mais Frida Kahlo y est restée attachée toute sa vie.

Section 2 : La Casa Azul
On poursuit avec une évocation de cet endroit, où elle est née et où elle a vécu la majeure partie de sa vie et y est morte en 1954. Ses parents, qui avaient construit la maison en 1904, l’avaient décorée dans le style européen, en vogue à l’époque. Frida Kahlo et Diego Rivera la rénovent dans les années 1930. Ils repeignent les murs gris en un bleu éclatant, et remplissent leur maison d’objets reflétant leur attachement à tout ce qui était mexicain : l’art populaire, les sculptures préhispaniques et les peintures votives, dont ils ont des centaines, et dont voici quelques exemples :
Peinture votive en remerciement aux Rois Mages pour la guérison d’un enfant, fin XIX°-début XX° siècle
Huile sur métal. Dans la tradition chrétienne, ces personnages portent des cadeaux à l'Enfant Jésus dans la crèche. ils sont représentés ici flottant sur des nuages, veillant sur une mère et son fils malade, couché dans son lit sous une couverture rouge.
Peinture votive en remerciement à la Sainte-Trinité après un accident de voiture, entre 1920 et 1930
Huile sur métal. Frida Kahlo a tout particulièrement recherché des oeuvres picturales représentant des accidents de la route. Elle a même modifié une peinture votive existante afin qu'elle soit le reflet de sa propre expérience. Sur celle-ci, un homme est blessé aux jambes par une voiture.
Frida Kahlo, Survivant, 1938, huile sur métal

Frida Kahlo représente ici un guerrier préhistorique jouant à la pelote, inspiré par une figurine issue de la collection Kahlo-Rivera. Trouvée dans des fouilles archéologiques à Colima, cette statue en céramique semble isolée dans un paysage dépeuplé. Lorsque le tableau fut présenté à la première exposition personnelle de Frida Kahlo à la Julien Levy Gallery de New-York, en novembre 1938, la critique du New Yorker suggéra qu’il dépeignait "la survie du Mexique dans un monde fragile". La peinture est présentée dans son cadre d’origine en étain de Oaxaca.
Outre Frida Kahlo et Nicolas Muray, qui ont pris cette photo intitulée "Réunion à San Angel, 1938" à l’aide d’un retardateur, ce groupe comprend Rosa et Miguel Covarrubias, ainsi que Alfa Roos Henestrosa et Nereida Roos, en costumes de Tehuana. Les deux soeurs (dont la petite nièce est commissaire de l'exposition) auraient donné à Frida Kahlo des huipiles (tuniques) de Juchitán, une ville de leur état natal de Oaxaca, dans le sud du Mexique. Ces magnifiques tenues Tehuna sont exposées un peu plus loin.

Au début des années 1920, le ministre mexicain de l’Education, José Vasconcelos, recrute les plus grands artistes du pays, dont Diego Rivera, pour créer une nouvelle forme d’art public. Ainsi débute le mouvement muraliste mexicain. La première commande de Diego Rivera est pour la Escuela Nacional Preparatoria (l’école préparatoire nationale), où Frida Kahlo est alors étudiante. Brillante et véhémente, elle fait partie du groupe politique Los Cachuchas, du nom des casquettes à visière que portaient ses membres.

Les études de Frida Kahlo s’arrêtent brutalement avec son accident. Elle rejoint le Parti Communiste en 1928, encouragée par la photographe et militante Tina Modotti. Cette même année, celle-ci la présente à Diego Rivera. Art et Politique seront liés dans l'oeuvre de Frida qui affirmait : Je suis un être communiste
Frida Kahlo Autoportrait peignant Staline, vers 1954, mine de plomb sur papier

Jusqu’à sa mort, Frida Kahlo sera une militante et une fervente communiste. Son désir de consacrer son art au service de la cause politique, à l’instar de Diego Rivera et des muralistes mexicains, est consigné dans son journal vers la fin de sa vie. Ici, l’artiste, habillée en Tehuana, est assise devant son chevalet, sur lequel est exposé un portrait de Joseph Staline. Bien que Frida Kahlo ait accueilli Léon Trotski chez elle à la fin des années 1930, elle a ensuite affirmé sa loyauté envers Staline. Ce n’est qu’après la mort de Frida Kahlo que les purges staliniennes furent largement connues.

La Casa Azul devient alors un centre culturel, attirant des personnalités venues du Mexique et d’ailleurs, parmi lesquelles Léon Trotski et André Breton, arrivés dans le pays à la fin des années 1930. Souvent confinée chez elle en raison de son état de santé, Frida Kahlo a transformé sa maison en un microcosme du Mexique. Des statues archéologiques décoraient le jardin luxuriant. Des chiens nus Xoloitzcuintli, des perroquets, des canards, des singes et un cerf se promenaient au milieu des citronniers et des fleurs multicolores. La Casa Azul est l’une des expressions essentielles de la dévotion de Frida à la mexicanidad (mexicanité), et de son brillant pouvoir créatif.
Les premières images la montrent vivante, et au naturel. L'émotion est immédiate. Le film d'un peu plus de trois minutes qui témoigne ensuite de la manière de s'habiller des femmes à Tehuantepec, probablement dans les années 40, fait partie d’une série de films en couleur sur le Mexique réalisés par le gouvernement mexicain pour promouvoir sa culture et ses coutumes à l’étranger.
Il témoigne des tenues éclatantes et des bijoux en or des dots de mariage que les femmes de l’isthme de Tehuantepec portaient pour les grandes occasions, généralement ornées de broderies florales, conçues et réalisées à la main par elles et qui étaient un motif de fierté toute particulière.
La beauté de ces habitantes, leurs robes colorées et leur fierté revendiquées pour leurs coutumes et leur identité sont sources d’admiration et de fascination depuis le XIX° siècle. A Tehuantepec, les marchés, les festivals et les jours de fête étaient avant tout le domaine des femmes. Dans Mexico South (1946), Miguel Covarrubias écrit : tous les jours, des femmes affairées de tous âges défilent dans des costumes si riches et éblouissants, avec des charges si spectaculaires de fruits et de fleurs sur la tête qu’on ne peut pas croire qu’elles ne font qu’aller au marcher ou rentrer du travail.
Ces deux ensembles sont composés de vêtements originaires de l'Isthme de Tehuantepec, Juchitán, Oaxaca, Mexique. Les Huipils (tuniques) datent des années 1930. Celle de gauche est en velours de coton avec motifs floraux brodés à la main. Celle de droite est en coton à motifs de fleurs brodées au crochet et à la machine au point de chainette.
Ils se portent sur une Enagua (jupe), et dont dépasse un Holán (volant) de coton avec bordure en dentelle. La jupe de gauche, en velours de coton avec motifs floraux brodés à la main, date d'avant 1954. Celle de droite date des années 1930 et est en coton à motifs de fleurs brodées au crochet et à la machine au point de chainette.
Frida les portait pratiquement toujours  avec un châle sur les épaules. Elle aimait passer du temps dans son jardin où Gisèle Freud la photographia parmi ses chiens et ses canards.
Section 3 : Gringolandia
"Les gringas [les américaines] m’adorent, elles remarquent toutes les robes et les rebozos [châles] que j’ai apportés avec moi, elles sont bouche bée devant mes colliers de jade, et tous les peintres veulent que je pose pour eux"
Frida Kahlo quitte le Mexique pour la première fois, peu de temps après son mariage, lorsqu’elle accompagne Diego Rivera à "Gringolandia", comme elle surnommait les États-Unis. Célèbre artiste, Rivera reçoit des commandes de peintures murales à San Francisco, New York et Détroit. Frida Kahlo est d’abord traitée avec condescendance, comme "l’exotique" troisième épouse de Rivera qui "se mêle[ait] joyeusement d’art".
Ses expériences aux États-Unis (1930-1933) sont à la fois complexes et décisives. À San Francisco, photographiée par de grands photographes, elle façonne son style Tehuana si singulier, et commence à peindre plus sérieusement. Si elle prend plaisir à explorer la magie de New-York, elle critique toutefois les écarts de richesse et le racisme dont elle est témoin.
À Détroit, une fausse couche traumatisante transforme radicalement son art, l’amenant à se réinventer en peintre et à faire voler en éclats les tabous.
En 1938, elle revient triomphalement à New-York comme une artiste à part entière, avec une première exposition personnelle à la Julien Levy Gallery. Cette année-là, le récent suicide de la comédienne Dorothy Hale défraye la chronique. L’auteure Clare Boothe Luce passe alors commande, à Frida Kahlo, d’une huile sur toile commémoratifve Comme inspiré du mouvement d’une caméra, le suicide de Dorothy Hale est représenté tel qu’il s’est déroulé, en temps réel. Le sang éclabousse le cadre, et le corps semble s’immiscer dans l’espace du spectateur. Choquée par cette représentation, la commanditaire de l’oeuvre fera effacer son nom du tableau.

André Breton, rencontré plus tôt cette année-là au Mexique, écrit un essai pour l’exposition, dans lequel il compare le travail de Frida Kahlo à "un ruban autour d’une bombe".

Section 4 : Paris
Après ses débuts à New York, Frida Kahlo est invitée par André Breton à exposer son travail à Paris. Cependant, rien n’est prêt pour son exposition lorsqu’elle arrive, en janvier 1939. Finalement, la Galerie Renou et Colle organise une exposition collective intitulée Mexique, où sont présentées dix-huit de ses œuvres qui nous sont données à voir en video. En voici quelques-uns, parmi lesquels il faudrait ajouter Le Suicide de Dorothy Hale dont il vient d'être question :
Moi et ma nourrice, huile sur métal, 1937
Ils demandent des avions et n’obtiennent que des ailes de paille, 1938
Le coeur (Memory) huile sur métal, 1937
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Ma robe était pendue là - Huile et collage sur isole, 1933
Ce que l’eau m’a donné, huile sur toile, 1938
Pitahayas (des fruits très appréciés au Mexique) Huile sur aluminium, 1938
Le désir perdu - Huile sur métal, 1932
The Frame, huile sur aluminium, vernis sur verre, 1938 © Centre Pompidou, MNAM - CCI, Dist. RMN Grand Palais / Jean - Claude Planchet © Banco de México, D. Rivera F. Kahlo Museums Trust / ADAGP, Paris 2022, qui  sera la première œuvre d’un.e artiste mexicain.e dont l’État français fera l’acquisition.

Frida Kahlo est accueillie chaleureusement par de nombreux artistes de renom présents au vernissage : " ... bien des félicitations pour la chica, dont une énorme embrassade de Joan Miró et de grands compliments pour mon œuvre de la part de Kandinsky, des félicitations de Picasso, Tanguy, Paalen, et d’autres “pointures” du Surréalisme ", écrit-elle.
Plusieurs documents attestent de ce séjour comme la Facture de l’hôtel Regina, 1939 - Encre sur papier
Il est émouvant de voir aussi son minuscule Carnet d’adresses de cuir et papier, 1939, et son Passeport de décembre 1938 :
Mais hélas, au cours de son bref séjour dans la capitale française, Frida Kahlo tombe malade et est hospitalisée. Marcel Duchamp et sa compagne Mary Reynolds, qu’elle adore, la soignent tendrement.

Frida aimera également passer du temps avec Dora Maar, Jacqueline Lamba et Alice Rahon, explorer Paris, ses marchés aux puces et sa mode. Dans la boutique d’Elsa Schiaparelli, elle apprécie les créations surréalistes de Salvador Dalí et Leonor Fini.

En fin de compte Frida n'au fait de son vivant que deux expositions personnelles, celle de New-York, et une autre à Mexico un an avant de mourir.

Section 5 : Handicap et créativité
L’accident qui faillit coûter la vie à Frida Kahlo, à l’âge de 18 ans, met brutalement un terme à son rêve de devenir médecin. Pendant sa convalescence, la jeune femme alitée commence à peindre à l’aide d’un chevalet pliant et d’un miroir, encastrés dans le baldaquin de son lit. L’autoportrait devient un aspect essentiel de son art. Frida Kahlo subit des dizaines d’opérations, dans l’espoir de soulager ses graves problèmes de santé et ses douleurs qui irradient sa jambe droite, sa colonne vertébrale et son appareil génital. Elle est parfois contrainte de porter des corsets et d’autres appareils médicaux, qu’elle décore et transforme en œuvres d’art.
Corset en plâtre peint par Frida Kahlo.
© Museo Frida Kahlo - Casa Azul collection - Javier Hinojosa, 2017

Ses corsets étaient faits de bandes trempées dans du plâtre, enroulées autour de son torse et resserrées au fur et à mesure qu'elles séchaient, parfois pendant plus de deux heures. Une fois le plâtre durci les corsets devaient être découpés avec des pinces chirurgicales pour la libérer. Elle en a conservé la partie avant comme des oeuvres d'art.
En façonnant l’image de son corps handicapé, Frida Kahlo a joué un rôle de pionnière. Dès son plus jeune âge, elle a développé une profonde compréhension du pouvoir des vêtements et des accessoires dans la construction de son identité. Elle a conservé le contrôle de son image, dans sa vie, dans ses photographies et dans son art, en révélant et dissimulant à la fois ses handicaps et ses capacités exceptionnelles. Elle a construit un vocabulaire visuel avec lequel elle a exprimé la souffrance physique et émotionnelle, tout en décrivant sa propre résilience et sa capacité à créer du sens, de la joie, de la beauté et de l’art. Il n'était pas rare qu'elle soulève son huipil pour révéler un corset, comme ci-dessus devant l'objectif de Florence Arquin en 1951.
Avec La colonne brisée (1944) elle se dépeint comme blessée, mais provocante, les seins nus, avec un corset orthopédique semblable à ceux qu'elle portait. Les clous qui transpercent son corps évoquent le martyre chrétien de Saint Sébastien, criblé de flèches, et sa colonne vertébrale suggère une colonne architecturale en ruine; le paysage mexicain fissuré fait écho à son corps brisé? Ses larmes et ses longs cheveux négligés évoquent la pleureuse de la tradition mexicaine, la Llorona.

Sont aussi exposées de magnifiques bottes de cuir rouge, soie brodée et métal, lacées très haut sur la jambe. Parfois la chaussure droite est découpée pour s'adapter aux orteils gangrénés. Très rarement on l'aperçut "au naturel" comme sur cette photo d'Antonio Kahlo (1932-1974), prise en 1946 à la Casa Azul. Les mots qu'elle trace font allusion à ses douleurs.
Frida expose vers 1946 avec ce tableau au fusain et crayons de couleur sur papier, son costume de Tehuana à la manière d'un camouflage, comme un masque vestimentaire élaboré cachant une colonne vertébrale brisée, représentée par une colonne en ruine, et un corset médical qui garde difficilement son corps intact. Elle réitère le message visuel avec ses propres mots : Les apparences peuvent être trompeuses … qui a donné le titre de l'exposition.
Mais Frida, outre des robes splendides, c'est aussi la femme aux accessoires originaux, comme ces lunettes de soleil, années 1950, en plastique et métal, provenant des Etats-Unis.
Et surtout des bijoux. Ce collier, en argent et pierres vertes, a été réalisé en 1940 par Hector Aguilar, qui ouvrit son atelier un an plus tôt . Le Mexique et particulièrement la région de Taxco est grand producteur d'argent et ce métal fut peu utilisé en haute joaillerie jusque dans les années 30.
Ces longues chaines, constituées de maillons à quatre lobes, s'interconnectent pour créer un effet torsadé évoquant une corde (d'où leur nom de Torzales, mot signifiant corde). Les colliers de dot chargés de pièces de monnaie de la région de Oaxaca permettaient d'afficher la richesse d'une famille. Le premier pendentif ornemental est constitué d'or et de perles. le deuxième, en forme d'oiseau, date probablement de 700 à 1500 de notre ère. le dernier, une pièce d'or de vingt dollars de 1903, provient des Etats-Unis.
Des vitrines exposent les médicaments employés par Frida qui en consommait de grandes quantités, qu'ils soient en vente libre ou soumis à ordonnance comme le Demerol qui est un opioïde pouvant entrainer une dépendance. Elle avait de tout, jusqu'à des suppléments vitaminiques. Longtemps sous scellés après sa mort, ce n'est que récemment qu'on peut les voir.
Elle employait aussi beaucoup de produits dits de beauté de multiples marques comme Roger & Gallet, Chanel ou Guerlain. Mais en matière de vernies à ongles elle restait fidèle à Revlon.
La plupart des photographes se sont focalisés sur le visage de Frida mais ses doigts chargés de bagues, aux ongles vernis d'un rouge vif, avaient de quoi fasciner. Sur ce gros plan Gisèle Freund a fait la mise au point sur les bagues de l'artiste, laissant ses mains floues. Le perroquet de compagnie de Frida est visible à l'arrière-plan.

Section 6 : Œuvres et tenues
Les puissants autoportraits de Frida Kahlo, les photographies pour lesquelles elle a posé et ses tenues vestimentaires, composées avec soin, sont autant de modes complémentaires d’autocréation artistique. Adolescente, Frida s’habillait de façon non-conventionnelle pour exprimer sa personnalité et cacher sa jambe abîmée par la poliomyélite. Vers 20 ans, elle adopte les tenues traditionnelles mexicaines qu’elle portera toute sa vie.
Bien qu’elle ait créé un style hybride unique, mêlant des éléments de régions et d’époques diverses, elle s’est particulièrement identifiée aux femmes et à sa culture matriarcale de Tehuantepec. Elle a adopté leurs blouses brodées, leurs jupes longues, leurs coiffures élaborées et leurs rebozos [châles tissés] dans une fascinante interprétation personnelle de la mexicanidad [mexicanité].
Par le choix de vêtements et d’accessoires, adaptés à ses besoins médicaux et à ses particularités physiques, elle est devenue actrice de la construction d’une apparence originale et audacieuse. Comme en témoignent les reprises, les brûlures de cigarettes ou les taches et les marques de peinture présentes sur de nombreux vêtements, ses tenues faisaient partie intégrante de sa vie, de son art et de son identité.
Il faut savoir que les vêtements traditionnels mexicains ne sont pas faits sur mesure, mais assemblés à partir de carrés ou de rectangles de tissu, sans boutons ni fermetures à glissière. Le huipil, tunique sans manches, a une longueur variant selon les régions, tandis que l'engama (jupe ample) est assemblée sur une ceinture et fixée sur le coté par des liens en tissu. Même les tenues du quotidien se distinguent par leurs couleurs vives et leurs remarquables broderies.
Tenue de droite : Les lignes entrecroisées de ce haut de mousseline de coton sont réalisées au point de chainette avec une machine à coudre à pédale. il est accompagné d'une jupe en coton avec une bande de broderie machine. les Tehuanas appréciaient le coton imprimé dont des quantités importantes étaient importées de Manchester, en Angleterre, jusqu'aux années 1930. Frida Kahlo porte un ensemble similaire sur une photographie prise par Nicholas Muray dans le studio new-yorkais du photographe, après son retour de Paris en 1939.
Le fond fleuri de cette célèbre image est fait d'un tissu semblable à celui de l'une des jupes de Frida Kahlo. Pour une fois, la femme regarde l'objectif de face et pas de trois-quarts.
Ce huipil court et large de coton tissé à la main a été fabriqué avant 1939 par des tisserands de la communauté q'eqchi' d'Atlas Verapaz, spécialisés dans les techniques de la gaze est du brocart. Les motifs comprennent des rangées de maïs, des personnages et des animaux. Il est associé à une jupe volumineuse, découpée dans un vêtement ancien, probablement français, datant des années 1850-1900. Le châle ikat tissé à la main était l'un des préférés de Frida. Il est originaire de San Luis Potosi, et date d'avant 1938. Il apparait sur plusieurs photographies en couleur prises par Nickolas Muray à la fin des années 1930. Frida aimait particulièrement ce cliché pris en 1939 qu'elle trouvait extraordinaire et dont Diego disait qu'ilétait aussi merveilleux qu'un Piero della Francesca. Elle ajoutait : Pour moi, c'est plus que cela, c'est un trésor.
Voilà un des costumes de Tehuna (isthme de Tehuantepec, Oaxaca) qui fut parmi les préférés de Frida qui la portait fréquemment lorsqu'elle peignait, assise dans cette position comme on le vit sur de multiples photos. Des traces de peinture bleue sont encore visibles sur le chemisier et la jupe.
Le huipil est en velours de coton avec broderie machine au point de chainette. La jupe est en coton imprimé et le holàn (volant) est en coton. Il est spécifique à cette jupe. Il était empesé et plissé, avec une bordure en dentelle. Le rebozo (châle) 1900-1930 provient de Guanajuato. il est en rayonne tissée à la main, avec une frange nouée.
Sur la photo de gauche la jupe chinoise provient probablement du quartier chinois de San Francisco qui a fasciné Frida lors de sa première visite à San Francisco en 1930-31. Ces jupes étaient portées avec une robe ou une veste par les femmes chinoises du peuple Han sous la dynastie Qing (1644-1911). Celle-ci date du début des années 1900 et est présentée ici avec un châle d'Altepex de l'état de Puebla, aux franges de pompons réalisées à la main.
Sur la photo de droite la jupe a été réalisée sur mesure à partir d'un tissu de soie épais. Elle possède un large bord formé d'une longueur de soie plus fine brodée de motifs chinois représentant des oiseaux et des fleurs. Elle est associée à l'un des rebozos ikats préférés de Frida, issu d'un procédé de tissage et de teinture d'origine indonésienne (ikat) et doté d'une splendide frange nouée à la main. Il a été réalisé avant 1954 à Guanajuato.
La Tomicoton est un haut à manches qui est un des rares vêtements traditionnels portés à la fois par les hommes et les femmes au Mexique. Celui-ci, datant d'avant 1948, présente un motif arbre de vie travaillé au point de croix avec du fil de laine teint naturellement dans la région de Puebla. Frida Kahlo l'avait associé à une lourde jupe noire du type de celles que portent les femmes mariées dans les cérémonies dans une région de Santa Fe de la Laguna du Michoacan où le temps peut être froid et humide.
Ce manteau (avant 1952) a été porté aussi bien par Frida que par Diego. Le tissu aux motifs élaboré, originaire du Guatemala, est composé de deux panneaux de brocart de coton réalisés au métier à tisser. Les bords ont été travaillés au point de boutonnière avec des fils de soie jaunes et violets. Il se porte sur un chemisier dont on aperçoit les splendides broderies de fil de coton rouge faites à la main dans la communauté bagua de Coapa, de l'état de Puebla.
Cette tunique longue à fleurs est un huipil mazatèque qui combine des éléments du commerce. Des motifs floraux vifs travaillés au point de croix sont associés à des bandes horizontales de ruban de satin. les manches amovibles sont bordées de volants froncés. de la dentelle faite à al machine et une bordure en croquet composent les finitions.
Les deux pièces datent d'avant 1954 la tunique (Huipil) provient de la communauté mazatèque, Huautla de Jiménez, de l'état de Oaxaca. Elle est en coton, brodée main en fil de coton au point de tige. la jupe provient de Coyoacan et a été façonnée en mélange synthétique avec un ruban de satin appliqué spécialement à la demande de Frida.
Sur son lit de mort, Frida Kahlo était vêtue d'un huipil comme celui-ci, et non d'une de ses tenues de Tehuana colorées. Fait en tissu uni tissé à la main provenant d'un village montagnard de Villa Hildalgo Yalalag, de l'état de Oaxaca. Cette tunique n'est décorée que d'un long ornement tressé en rayonne. Frida s'était peinte portant une tenue similaire lorsqu'elle était en fauteuil roulant, après l'une de ses nombreuses opérations. Ce type de huipil était suffisamment ample pour couvrir ses corsets orthopédiques.
Cette blouse date d'avant 1954 et provient sans doute de la communauté mazahua, de l'état de Mexico. Elle est à manches longues et est pourvue d'un empiècement plissé, terminé par des volants bordés de dentelle, et orné de croquet cousu ultérieurement. Des passementeries similaires ont été retrouvées dans la boite à couture de Frida Kahlo. l'arrivée de la machine à coudre à pédale Singer, au début des années 1900 au Mexique a entrainé le développement de motifs géométriques superposés, travaillés au point de chainette, comme sur cette somptueuse jupe en velours qui, comme le volant, est originaire de l'isthme de Tehuantepec.
La blouse (avant 1954) est en toile de coton brodée de soie au point de satin, de boutonnière, de tige et de noeud. Provenant de San Gabriel Chillac, de l'état de Puebla, elle porte les mots "Viva Mexico" et le motif traditionnel de l'aigle dévorant un serpent, que l'on retrouve aujourd'hui sur les armoiries du Mexique. Pour Frida Kahlo, choisir la ceinture qui irait le mieux avec sa jupe était un sujet important. Il fallait que ça rende bien, disait-elle.
Le rebozo (châle) est en rayonne tissée à la main avec une frange nouée. il provient de Guanajuato ou Santa Maria Del Rio.
Frida Kahlo porta ce spectaculaire ensemble lors d'un vernissage d'exposition et d'un dîner à New-York en 1933, dont la photographie est visible dans la section Gringolandia. Il est composé d'une cape de soirée en velours de soie, satin et dentelle et d'une jupe en soie avec des fils métallisés. L'ensemble date du début des années 1900 et est peut-être français.
Huipil grande (ou Resplandor) est une coiffe de cérémonie inspirée des couronnes rayonnantes des statues de al vierge marie. Elel est portée par les femmes de Tehuantepec lors des messes, des mariages et des processions.
Ses origines sont inconnues, de même que la fonction des deux manches amidonnées, et jamais utilisées. portée de deux manières, la coiffe devient une cape -une manche devant, l'autre pendant à l'arrière- pendant la messe; pendant la messe, lors d'autres cérémonies le large volant encadre le visage.
L'ensemble date d'avant 1954 et est originaire de Juchitan de Zaragoza, état de Oaxaca.
A droite un auto-portrait de 1948 peint pour son dentiste, montrant le visage de Frida émergeant de l'ourlet rose d'une coiffe resplendir à la dentelle plissée et empesée. Piégé dans un cadre ovale, l'oiseau représenté sur la broche fait écho à la situation difficile que traversait alors l'artiste. Le signe du yin et yang, tissé dans les fleurons de dentelle, reflète son intérêt pour l'hindouisme et le taoïsme.
Jean-Paul Gaultier, jupe noire avec corset à lanières bouclées sur la poitrine rappelant clairement le tableau La colonne brisée, multi-ceintures, jupon, manchons et coiffe en jacquard, tulle et organza à étages. Prêt-à-porter Printemps-Eté 1998, rebaptisée Hommage à Frida Kahlo.

Section 7 : Frida Kahlo : un look contemporain
Exposition-capsule présentée du 15 septembre au 31 décembre 2022 Rez-de-chaussée, Salon d’honneur

Unique, transgressive et inoubliable, Frida Kahlo est devenue une icône culturelle de renommée mondiale. Son influence, en tant que muse dans l’histoire de la mode, a été continuellement réévaluée par les créateurs contemporains qui ont utilisé les différents symboles identitaires de Frida Kahlo comme source d’inspiration, formant ainsi un répertoire visuel qui aborde des thèmes tels que le traumatisme, le handicap, l’ethnicité, l’identité sexuelle et la politique. Les accessoires, les parures et les extensions du corps ont été utilisés comme métaphores pour dissimuler, révéler et interpréter ses multiples identités et son style hybride.
L'éxubérante collection prêt-à-porter automne-hiver 2021 de Richard Quinn intègre des aspects de la personnalité transgressive de Frida Kahlo, en utilisant des combinaisons en latex brodées recouvertes de perles, de paillettes et de pierres précieuses pour dessiner des motifs de fleurs, de dentelle ou encore du répertoire esthétique catholique. des crucifix dorés, des coeurs capitonnés et de minuscules tourterelles sont cousus sur une mini-robe de mariée et un costume de marié assorti à pattes d'éléphant. La robe (à droite) est brodée à la main au point de treillis avec strass et paillettes (robe), satin duchesse et baleines (jupon), latex (gants) et plumes (coiffe).
Prêt-à-porter automne-hiver 2021 de Richard Quinn. Corset, robe, gants et collants brodés à la main avec perles, paillettes, strass, doublure coton et soir, satin duchesse et ouate (jupon), latex (collants et gants)
Valentino haute-couture Printemps-été 2019 - Robe et cape "Chocolat Dahlia" en organdi et organza, inspiré du resplandor que Frida porta dès l'enfance. On en trouve aussi des interprétations dans la collection Printemps-été 2012 "White drama" de Comme des Garçons (robe longue ci-dessous) ainsi que dans la collection Prêt-à-porter Printemps-été 2020 de Rei Ninomiya.
Lors d'un voyage à Mexico Erdem Moralioglu est captivée par les photographies de Tina Modotti qui avait introduite Frida au Parti communiste et partageait avec elle la passion pour les tenues des femmes de Tehuantepec.
De gauche à droite, trois créations d'Erdem, pour la collection Prêt-à-porter Printemps-été 2020. Avec la Cape Thera et le pantalon Eduardo (à gauche), la Robe Arturo et la Jupe Adriana au centre.
On retrouve l'inspiration des vêtements traditionnels mexicains associés à des formes européennes dans des ponchos finement brodés de fleurs et d'extravagantes pièces de coton victorien.
Jean-Paul Gaultier Chemise-Cravate-Veste et Jupe Prêt-à-porter Printemps-Eté 1998. A droite Modèle Lucha Libre, Jean-Paul Gaultier Veste-Jupe-Jupon et Châle Haute-Couture Printemps-Eté 2020
Franck Sorbier, Poncho (avec le visage de Frida Kahlo) -Robe et Jupon, Prêt-à-porter Printemps-Eté 1996
Givenchy par Alexander McQueen, corset et manches en métal argenté, Haute-couture Printemps-Eté 2020
Yohji Yamamoto Tee-shirt à manches longues, corset, pantalon et chapeau  Prêt-à-porter Automne-hiver 1991
Maria Grazia Chiuri pour Christian Dior couture : corset, chemise, cravate, jupe, jupon et bottines Diorcamp, Haute couture collection croisière 2019, en hommage aux cavalières mexicaines avec un écho direct aux corsets en cuir de Frida Kahlo.
Enfin je recommande de vous arrêter à la boutique, où les objets sont remarquablement choisis, et proposés à des prix fort raisonnables par Kamila et Laura de Mañana Maison d'édition. C'est l'occasion de vous offrir un rebozo ou de très délicats coeurs de verre.
Frida Kahlo, au-delà des apparences
Commissariat :
Circe Henestrosa, conceptrice et commissaire de l’exposition, directrice de l’école de mode LASALLE College of the Arts, Singapour (petite nièce de deux soeurs amies de Frida et qui lui ont donné plusieurs tenues originaires de Tehuana)
Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera, assistée de Alice Freudiger Gannit Ankori, conseillère curatoriale, PhD, directrice et conservateur en chef Henry and Lois Foster, Rose Art Museum, Etats-Unis
Du 15 septembre 2022 au 05 mars 2023
Palais Galliera, Musée de la Mode de Paris
10 avenue Pierre 1er de Serbie - 75116 Paris
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h, et en nocturne les jeudis et vendredis jusqu’à 21h.
Le musée est fermé les lundis, le 1er mai, le 25 décembre et le 1er janvier
Gratuit pour les moins de 18 ans
Librairie-boutique ouverte aux horaires du musée
Restaurant éphémère Les Petites Mains de la mi-mai jusqu’à la fin octobre, de 11h à 20h Accès par le square Galliera, dont l’entrée est située sur l’Avenue du Président Wilson
Attention, l'exposition-capsule n'est présentée que jusqu'au 31 décembre 2022
De nombreux ateliers et visites guidées sont à retrouver sur le site web. La réservation est obligatoire sur la billetterie en ligne: www.billetterie-parismusees.paris.fr

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