Jeanne Benameur appartient à cette catégorie des "rares" que j'aime rencontrer et que je suis heureuse d'avoir l'occasion d'éclairer sur le blog. Loin des surexpositions médiatiques c'est une auteure qui travaille le matériau de l'intime pour en ciseler des petits bijoux d'écriture.
Elle publie aussi bien pour les adolescents que pour les adultes. Elle est de la famille des Blondel, Gallay, Lafon ... Quelque temps enseignante, mais pas que ..., elle rend intelligible le fossé qui sépare, parfois, les collégiens des autres adultes. Présent ! était à cet égard un livre remarquable. Avec les Demeurées elle permettait de comprendre en quoi l'apprentissage de lecture est impossible pour un enfant qui le vivrait inconsciemment comme une trahison envers ses parents.
Jeanne Benameur sait écouter, regarder, offrir. Son écriture est ultra métaphorique, à considérer au second et parfois au troisième degré alors que le sens premier est déjà chargé de signification. Dans Laver les ombres elle explorait sa relation avec la mère. Avec Un jour mes princes sont venus, c'est le rapport au père qui est le thème central. Le livre n'est pas récent mais je ne l'ai découvert que ces jours-ci et il est pour moi d'une actualité étonnante.
Son sourire apparait sur la couverture derrière les empreintes digitales que l'on voit en filigrane. Le roman cache un récit traversé par la chèvre de M. Seguin et le Petit Prince, où le conte de l’araignée et de la tortue est un des fils conducteur. Elle nous livre un parcours de femme sans rien cacher de ses misères amoureuses. La rencontre avec Pierre, qu’elle voit comme un poisson sur la berge, marié, d’accord, mais séparé of-fi-ciel-le-ment (p.13). L’échappée amoureuse avec Luis, qui à lui tout seul est une véritable épidémie de miracles (p.98). S’il lui offre un voyage ce n’est pas pour visiter Venise mais Lisieux. Avec lui le cadeau de Noël est royal et électro-ménager.
Alors qu’on vient d’en rire il faudrait en pleurer. Jeanne poursuit le compte-rendu d’une vie qu’elle traverse comme un plongeur en apnée. Normal sur un tel parcours de lâcher des phrases courtes. Elle avoue n’être ni dedans, ni dehors, se considérant comme une fille de seuil (p.79). Heureusement, Jacques lui redonnera confiance. Elle apprendra avec lui à continuer à aimer quelqu’un qui allait la quitter (p.139).
Le roman se lit vite, trop peut-être. Si bien que l’on a envie de reprendre depuis le début pour être sure de bien retenir la leçon, lorsqu’à la fin elle révèle le secret : l’amour ne sauve pas de la mort. L’amour c’est fait pour vivre, c’est tout. Et c’est bien.
Jeanne Benameur rencontrera les lecteurs de la médiathèque Anne Fontaine d'Antony (92) le mardi 20 mars à 20 heures.
Un jour mes princes sont venus, Denoël, 2001
Elle publie aussi bien pour les adolescents que pour les adultes. Elle est de la famille des Blondel, Gallay, Lafon ... Quelque temps enseignante, mais pas que ..., elle rend intelligible le fossé qui sépare, parfois, les collégiens des autres adultes. Présent ! était à cet égard un livre remarquable. Avec les Demeurées elle permettait de comprendre en quoi l'apprentissage de lecture est impossible pour un enfant qui le vivrait inconsciemment comme une trahison envers ses parents.
Jeanne Benameur sait écouter, regarder, offrir. Son écriture est ultra métaphorique, à considérer au second et parfois au troisième degré alors que le sens premier est déjà chargé de signification. Dans Laver les ombres elle explorait sa relation avec la mère. Avec Un jour mes princes sont venus, c'est le rapport au père qui est le thème central. Le livre n'est pas récent mais je ne l'ai découvert que ces jours-ci et il est pour moi d'une actualité étonnante.
Son sourire apparait sur la couverture derrière les empreintes digitales que l'on voit en filigrane. Le roman cache un récit traversé par la chèvre de M. Seguin et le Petit Prince, où le conte de l’araignée et de la tortue est un des fils conducteur. Elle nous livre un parcours de femme sans rien cacher de ses misères amoureuses. La rencontre avec Pierre, qu’elle voit comme un poisson sur la berge, marié, d’accord, mais séparé of-fi-ciel-le-ment (p.13). L’échappée amoureuse avec Luis, qui à lui tout seul est une véritable épidémie de miracles (p.98). S’il lui offre un voyage ce n’est pas pour visiter Venise mais Lisieux. Avec lui le cadeau de Noël est royal et électro-ménager.
Alors qu’on vient d’en rire il faudrait en pleurer. Jeanne poursuit le compte-rendu d’une vie qu’elle traverse comme un plongeur en apnée. Normal sur un tel parcours de lâcher des phrases courtes. Elle avoue n’être ni dedans, ni dehors, se considérant comme une fille de seuil (p.79). Heureusement, Jacques lui redonnera confiance. Elle apprendra avec lui à continuer à aimer quelqu’un qui allait la quitter (p.139).
Le roman se lit vite, trop peut-être. Si bien que l’on a envie de reprendre depuis le début pour être sure de bien retenir la leçon, lorsqu’à la fin elle révèle le secret : l’amour ne sauve pas de la mort. L’amour c’est fait pour vivre, c’est tout. Et c’est bien.
Jeanne Benameur rencontrera les lecteurs de la médiathèque Anne Fontaine d'Antony (92) le mardi 20 mars à 20 heures.
Un jour mes princes sont venus, Denoël, 2001
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