Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize composent un duo d'artistes qui développent leur propre langage. Toutes les décisions sont prises en commun et leurs oeuvres prennent naissance dans l'espace sous leur double regard et en quelque sorte à quatre mains même si chacun a tout de même sa spécialité. Elle dessine, avec un regard de décoratrice. Il sculpte et met en forme ses idées, quitte à avoir la main du bricoleur.
Ils avaient exposé il y a deux ans à Vélizy, dans le cadre de Velizy Discovery, et en plein air, un nuage dont la presque ruine occupe le centre de l'espace du micro-onde. Altostratus est un assemblage de bois récupérés avait touché les habitants qui auraient voulu le conserver définitivement.
Alexandre a développé une collaboration avec des élèves versaillais de CP en travaillant l'autoportrait. Florentine a animé des ateliers à la Maison d'arrêt des femmes de Versailles.
Ces artistes sont ultra sensibles au quotidien, peut-être en partie parce qu'ils vivent dans leur atelier, à Aubervilliers, dans un espace qui, parfois, devient exigu. Ils ont déployé la reconstitution de trois murs sur lesquels ils ont recensés quelques mois de travail en composant une sorte d'éphéméride qui fait émerger les formes récurrentes. Ce Diairy est composé à partir de beaucoup d'objets de récupération, ou destinés au rebus.
Florentine dessine beaucoup et elle adore ses carnets. Pas question de choisir, juste de trier, d'ordonner, de juxtaposer. Les dessins ont une présence très forte qui évoque la vie ordinaire. c'est la base d'un travail faisant éclater soudainement l'invisible à travers des portraits d'inconnus croqués dans le TGV, un plateau de sushis et d'autres formes "molles" qui structurent le quotidien. Elle tend à poétiser le minuscule.
Les mises en scène d'objets superposés, agencés, extirpés aux fonctions qui leur sont attribuées, deviennent les éléments d'une mythologie personnelle.
Les artistes avouent entretenir un rapport de frustration à l'atelier, trop biscornu pour y travailler en grand format. Ils prennent donc en compte la moindre contrainte sans la minimiser, loin de là. On voit apparaitre le décrochement triangulaire des mansardes, l'espace du radiateur.
Ils ont soigné les éclairages. L'exposition ne se regarde pas avec la même lumière en plein jour et en soirée. Des néons bleus imposent de s'approcher du mur pour y percevoir les détails. L'intimité à l'oeuvre est voulue par le couple Lamarche-Ovize.
Face à l'entrée, Ex voto est une sculpture composée de deux fragments de pouce superposés qui font face à Signature, un monumental autoportrait pensé comme un puzzle de fragments de visage des deux artistes, devant lequel on découvre Florentine.
Notes est un ensemble de boites en bois brut où se déroule une série de dessins imprimés sur papier-calque.
Le concept de rouler-dérouler est présent en plusieurs endroits. Jusqu'au tapis rouge.
Des cabinets de curiosité jouent avec les matières, les tissus et les objets comme une cage d'oiseaux, des céramiques ...
A découvrir jusqu'au 15 décembre.
Take your time est une seconde exposition, qui se développe dans la rue Traversante. Elle est le résultat d'un travail conjoint, orchestré par Sophie Brossais et les amis du Micro Onde, dans le choix des oeuvres dans la collection des photographies du CNAP, leur accrochage et la réalisation du guide de visite.
Parmi elles on verra une série de photographies d'Yves Trémorin, de natures mortes plutôt troublantes, et cela de diverses manières. Le lapin écorché est violent. Les raisins évoquent des fourmis combattantes.
Certains clichés sont minuscules, comme les robes de Valérie Belin. D'autres sont immenses comme Roses, de Carole Fétéké, conçu à la manière d'un portrait et dont je ne montre ci-dessus qu'un tout petit détail.
A découvrir jusqu'au 1er décembre.
Au Micro Onde, centre d’art de l’Onde
8, bis avenue Louis Breguet - 78 140 Vélizy-Villacoublay, 01 34 58 19 92
microonde@londe.fr
Entrée libre du mardi au vendredi, (sauf jours fériés) de 13 h à 19 h, le samedi de 10h à 16h.
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