Andiamo ! Tel est le titre du nouveau spectacle de la famille Morallès. Une famille plutôt bien connue d'une grande partie des spectateurs venus ce soir se réjouir de leurs facéties. Le public était plutôt familial, lui aussi, avec beaucoup d'enfants puisque cette création est regardable dès 3 ans. Les horaires en tiennent compte. Quatre représentations seulement commenceront à 20 heures et il n'y en aura pas de plus tardives.
Accéder à l'Espace Cirque est difficile, surtout par temps de pluie. On abuse sans doute de l'automobile mais tant que les transports en commun oublieront de le desservir il faut bien bricoler. C'est pareil pour stationner ... Rien d'étonnant à ce que l'équipe d'ouvreurs-euses scrute l'horizon et fasse en sorte d'entrouvrir in extremis les grilles de sortie pour raccourcir le temps de marche à pieds pour ceux qui arrivent pile ... pile en retard. Qu'ils soient remerciés.
Le dimanche 21 octobre la venue sera facilitée grâce à une navette (gratuite) sur réservation 48 heures avant la représentation.
Il y a du bruit sous le chapiteau, encore en pleine lumière. On croit le spectacle commencé. Pas vraiment. La famille Morallès achève de dîner. On pense illico aux Molliens de la troupe Rasposo qui donna ici même le si poétique Chant du Dindon. Egalement à la famille Ronaldo venue présenter Circenses.
C'est pourtant différent. J'avais entendu Monique, en quelque sorte la fondatrice en 1971 avec son mari, Christian Mugica, dire qu'ils ne sont pas nés sur le voyage, et que c'est un choix de vie qu'ils ont fait. Car leur cirque est récent comparativement aux Bouglionne et aux "grandes" familles circassienne. Sylvie Delaire, Carmen de son nom de scène, résume bien les choses : une vraie famille plus d'autres donc une troupe "une troupe familiale mais un peu plus étendue".
Ce sont Sylvie, Carole et Didier, tous des enfants Mugica, qui ont repris l'affaire. Ils se sont mariés et ont entrainé maris, femmes et enfants dans l'aventure.
Bernard Delaire, alias Ernesto, le mari de Sylvie, alias Carmen (vous suivez ? Alors Andiamo ! ) a endossé un costume de Monsieur Loyal. Mais il a aussi la passion de la sculpture sur étal dont il présente quelques pièces sous le second chapiteau. Pas de doute que les colombes dressées par sa belle soeur Carole Guibe, Carlotta dans le spectacle, sont une belle source d'inspiration.
C'est que Carole cumule les rôles : illusionniste, danseuse, ... et même vendeuse à la toute fin. On est polyvalent dans la famille, tous acrobates, musiciens et danseurs et surtout musiciens. Comme Gino, le mari de Carole, qui excelle au piano à bretelles.
Hélène, alias Lola, la femme de Didier Mugica, affiche une compétence supplémentaire avec son sourire à arrêter la guerre qui ne peut pas passer inaperçu. Elle forme un beau duo d'acrobate avec Didier, dit Gaston dans le spectacle, trapéziste, jongleur, clown et musicien, il s'occupe aussi de pas mal de choses dans la compagnie.
Leur fils Augustin est bien entendu au générique. Il y a aussi Julie Delaire, alias Julietta qui est aussi chanteuse et qui nous a offert de très jolies interprétations. Et puis quelques autres qui les ont rejoints, comme Jean Charmillot, alias Milo (ci-dessous) et Bastian Berrocal Mestre.
La fierté d'appartenir à un clan se perçoit du début à la fin, en passant par la célèbre danse maori du Haka, inattendue sur une piste de cirque, mais parfaitement orchestrée.
Les numéros s'enchainent à un rythme soutenu pour nous présenter à tous qu'ils sont un spectacle comme avant, même si l'un d'entre eux est trop gros et trop vieux, enfin c'est ce qu'ils déclarent. On a droit au menu complet : un ballet fou, des assiettes qui volent, du trapèze en simple, en duo, en triplette, une otarie de papier, un concours de lancers de cerceaux, de massues, des cascade en série, du risque, de la grâce, de la poésie, et de l'humour, en pagaille.
Coté musique un flamenco andalou, un tango corse, une chanson chorale sur les Fesses. C'est Gino qui assure à l'accordéon et qui parfois pousse la chansonnette avec un accent rocailleux qu'on dirait inspiré par les films des années 50.
S'il était "normal" le cirque de la Famille Morallès présenterait un spectacle traditionnel, ce qui est selon leurs dires complètement dépassé. S'il était moderne il abandonnerait la musique et se sentiraient ringards. Seraient-ils contemporains alors ? Pas davantage. Ils se préfèrent à l'ancienne. Et on sera heureux qu'ils le restent.
Andiamo ! jusqu'au 28 octobre à l’Espace cirque d’Antony, Théâtre Firmin Gémier/La Piscine. Tél : 01 41 87 20 84. En tournée ensuite à Balma (31) Place de l'Itinérance du 7 au 27 décembre, puis à Mérignac (33) Esplanade du Château de Burck, avenue du Maréchal Foch au mois d'avril 2013.
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