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dimanche 7 juillet 2019

Avignon, c'est aussi l'endroit où voir des reprises ... par exemple au Théâtre des Béliers


Bien sûr le festival d'Avignon séduit par ses créations mais il y a une chose que tout le monde apprécie, et je n'échappe pas à la règle, c'est de pouvoir accéder à des reprises qu'on a manqué à leur sortie. Même si quelques metteurs en scène se plaignent que cela distrait le public des dernières nouveautés.

A en juger par l'immensité de la queue des spectateurs se prolongeant loin dans la rue du Portail Magnanen à 22 h 35 le 28 juillet (espérant rentrer au Théâtre des Béliers pour la dernière du Porteur d'histoire) c'est une bonne idée de laisser de grands succès à l'affiche.

Comme cette autre pièce d'Alexis Michalik, que j'avais tant appréciée, à sa création au Théâtre 13, Intra-Muros et qui commence la journée à 10 h 15.

On y proposait ainsi également cette année à 17 h 15 le merveilleux En attendant Bojangles, excellent premier roman d'Olivier Bourdeaut, créé à la Pépinière il y a un peu plus d'un an.

Et pour la quatrième année Venise n'est pas en Italie, elle aussi dans la grande salle de près de 200 places. Et si finalement cette politique donnait, grâce au temps passé dans les files d'attente, une visibilité à des créations qui ne sont pas encore confirmées comme Noces de corail ... qui fut un de mes coups de coeur ? Je consacrerai dans quelques jours un billet spécial à cette pièce.

A 13 h 50, Venise n'est pas en Italie est un spectacle écrit et mis en scène par Ivan Calbérac, qui l'adapta de son propre roman, et qui monta cette année La dégustation au Théâtre de la Renaissance.

L'actualité cinématographique a donné un coup de fouet à cette réalisation et j'ai été surprise de découvrir un seul comédien sur le plateau. J'avais oublié que la pièce fut nominée pour le Molière du seul en scène en 2017, ... mais pour l'interprétation de Thomas Solivérès. Le rôle est repris par Garlan Le Martelot avec un talent fou qui fait oublier tous les autres interprètes, y compris Benoît Poelvoorde qui joue le rôle du père dans le film sorti il y a quelques semaines.
Emile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère étrange qui écoute Sheila et Ringo laisser les gondoles à Venise. Quand Pauline, rencontrée au ping pong, et qui lui plaît plus que tout l’invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l’accompagner en application due la devise de la famille : impossible n'est pas Chamodot ...

L'adolescent raconte cette aventure avec un stylo Waterman qui bave ... parce que tout fuit un jour. Avec aussi beaucoup de tendresse et d'humour. Il en faut pour supporter que sa mère le teigne en blond depuis sept ans déjà pour optimiser sa beauté discrète, pour dépasser l'humiliation de vivre dans une caravane sur le terrain où la maison tarde à sortir de terre, bref la honte d'avoir honte de sa famille.

Le voyage commencera dans un véhicule immatriculé 007 RT 45 et rien ne passera pas comme prévu.  Le spectacle sera à la rentrée au Théâtre Lepic au 1 avenue Junot, dans le 18 ème, et les parisiens qui ne l'ont pas encore vu y auront l'occasion de comprendre l'expression "Voir Venise" ... tout autant que d'apprécier la solidarité entre frères et découvrir la nage de l'huitre.
Restons dans l'univers cinématographique à 15 h 30 avec une pièce adaptée du film éponyme de Jean-Pierre Améris, Les Émotifs Anonymes qui est une fable drôle et tendre sur les failles de chacun de nous... (que Benoît Poelvoorde -encore, même si c'est un hasard- avait interprété avec beaucoup de finesse au cinéma).

J'ai retrouvé intacts l'intrigue et les dialogues du film. Le décor illustre astucieusement l'univers de la confiserie et le plateau prend des airs de boite gourmande. Sa modularité est un exemple du genre.

Jean-René, le patron de la chocolaterie en perte de vitesse, sera sauvé de la faillite par la créativité d'Angélique parce qu'il sait écouter ses suggestions sans a priori en partant du principe qu'il n'y a pas de mauvaises idées, il n'y a que des idées.

Tous les deux sont célibataires, et souffrent de la solitude mais comment la surmonter quand on est émotif à ce point ... c'est le propos du spectacle que je vous conseille de suivre en vous installant dans les premiers rangs si vous en apprenez la reprise (vous me remercierez).

Une seule chose manque cruellement au Théâtre des Béliers : quelques possibilités d'attacher son vélo en sécurité. Voilà un petit challenge à travailler d'ici l'an prochain.

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