J'ai découvert Dankala parmi les livres sélectionnés cette année pour le prix Hors concours. l'écriture est sombre, le propos noir comme la couverture évoquant une rue de ce petit pays, traversé par un couple de chiens que survolent un duo de corneilles.
L'éditeur, Serge Safran, présente ainsi le sujet : Dankala est un petit pays d’Afrique noire écrasé par le soleil, où les ressortissants français, les expatriés, essaient de tuer le temps chacun à leur façon.
Le meurtre isolé d’un soldat français vient soudain perturber cette société blanche et désœuvrée. Et lorsque d’autres crimes aussi sauvages viennent s’ajouter, ils secouent la communauté française de la capitale, les discussions s’enflamment, ragots et rumeurs vont bon train, certains cœurs même s’émoustillent.
Richemont, le consul, dégote de la matière pour le roman dont il rêve, les commerçants profitent du tourisme que l’affaire amène, le colonel Patte avance ses hypothèses sur le tueur, tandis que Marie-Claire Richemont, la femme du consul, se trouve de nouveaux amis pour meubler sa solitude…
Isabelle Sivan est née à Marseille, mais elle a passé plusieurs années de son enfance en Afrique. Elle est aujourd’hui avocate en propriété intellectuelle. Elle a signé sous le nom de Lisa Belvent le scénario de la bande dessinée Le Voyage d’Abel (Les Amaranthes, 2014). Dankala est son premier roman.
Elle construit une intrigue qui permet de dénoncer les moeurs d'un groupuscule d'expatriés qui vivent dans le faux-semblant en respectant si bien les codes impartis à chacun que le lecteur en oublie qu'ils évoluent (p. 80) dans un minuscule pays dont personne ne pourrait dire où il se trouve (vous pouvez vérifier : aucun tour opérator ne propose cette destination).
Qu'on appartienne au monde diplomatique, à une société militaire ou qu'on travaille dans l'humanitaire, on se côtoie entre Européens (p. 77), c'est l'expression consacrée. Et c'est au sein de la communauté qu'on tente de chercher à résoudre le mystère des morts. Sont-ils imputables à un tueur ou une tueuse en série ? Sont-ils à visée politique ? La réalité est peut-être plus sordide. Seul Achille le mendiant aurait la capacité de restituer la vérité parce qu'il voit tout, entend tout ... à condition qu'il veuille bien parler ...
En attendant chacun échafaude une hypothèse. Le consul en profite pour y puiser matière à un roman.
La plume d'Isabelle Sivan est magnifique et nous happe. On y succombe comme à la moiteur de ce pays régi par les présages. Je m'attendais à suivre une enquête policière. L'élucidation n'est pas rationnelle mais l'écriture flamboie comme dans les meilleurs romans noirs.
Dankala d'Isabelle Sivan, Éditions Serge Safran, en librairie depuis le 11 janvier 2018
Le meurtre isolé d’un soldat français vient soudain perturber cette société blanche et désœuvrée. Et lorsque d’autres crimes aussi sauvages viennent s’ajouter, ils secouent la communauté française de la capitale, les discussions s’enflamment, ragots et rumeurs vont bon train, certains cœurs même s’émoustillent.
Richemont, le consul, dégote de la matière pour le roman dont il rêve, les commerçants profitent du tourisme que l’affaire amène, le colonel Patte avance ses hypothèses sur le tueur, tandis que Marie-Claire Richemont, la femme du consul, se trouve de nouveaux amis pour meubler sa solitude…
Isabelle Sivan est née à Marseille, mais elle a passé plusieurs années de son enfance en Afrique. Elle est aujourd’hui avocate en propriété intellectuelle. Elle a signé sous le nom de Lisa Belvent le scénario de la bande dessinée Le Voyage d’Abel (Les Amaranthes, 2014). Dankala est son premier roman.
Elle construit une intrigue qui permet de dénoncer les moeurs d'un groupuscule d'expatriés qui vivent dans le faux-semblant en respectant si bien les codes impartis à chacun que le lecteur en oublie qu'ils évoluent (p. 80) dans un minuscule pays dont personne ne pourrait dire où il se trouve (vous pouvez vérifier : aucun tour opérator ne propose cette destination).
Qu'on appartienne au monde diplomatique, à une société militaire ou qu'on travaille dans l'humanitaire, on se côtoie entre Européens (p. 77), c'est l'expression consacrée. Et c'est au sein de la communauté qu'on tente de chercher à résoudre le mystère des morts. Sont-ils imputables à un tueur ou une tueuse en série ? Sont-ils à visée politique ? La réalité est peut-être plus sordide. Seul Achille le mendiant aurait la capacité de restituer la vérité parce qu'il voit tout, entend tout ... à condition qu'il veuille bien parler ...
En attendant chacun échafaude une hypothèse. Le consul en profite pour y puiser matière à un roman.
La plume d'Isabelle Sivan est magnifique et nous happe. On y succombe comme à la moiteur de ce pays régi par les présages. Je m'attendais à suivre une enquête policière. L'élucidation n'est pas rationnelle mais l'écriture flamboie comme dans les meilleurs romans noirs.
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