Alors qu'une grève titille le grand établissement public, le Centre Pompidou fête son 40 ème anniversaire au travers de 40 expositions à travers toute la France.
Deux d'entre elles sont vernies aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine. Le Micro Onde, Centre d’art de l’Onde, et le cneai se sont associés pour proposer une double exposition, placée sous la responsabilité de Yann Chateigné et Tiphanie Blanc, tous deux nés, je crois, en 1977 (autrement dit la même année que Beaubourg).
Prenant donc comme point de départ cette année 1977, le projet rayonne en amont et en aval du temps jusqu’à nos jours, et met en relation des histoires parallèles, celle du Centre Pompidou et celle de figures actives dans l’ombre de sa création, destinées divergentes interprétées avec la collaboration d’artistes d’aujourd’hui.
La première, à Vélizy-Villacoublay s'intitule 1977. La seconde à Chatou 1977-2017 : L’encyclopédie des images de Pascal Doury. Deux façons radicales différentes de célébrer la création.
L'ensemble se proclame constellation d'un ensemble de traces éparses, de questions laissées (volontairement) ouvertes et que donc je ne chercherai pas à résoudre, me "contentant" de publier ci après quelques photos qu'exceptionnellement je ne légenderai pas en détail car l'intérêt est que vous alliez sur place vous forger votre propre opinion.
1977 à Vélizy
Le Micro Onde présente un florilège de choix d'oeuvres, glanées dans les angles morts de l'histoire, choisies avec la volonté d'opacifier un récit institué, ce qui justifie sans doute que le titre soit barré.
Une combinaison de peintre (2009) semble en apesanteur dans un espace peu conforme à la représentation qu'on se fait d'une salle d'exposition. Les murs sont volontairement avec des zones laissant apparaitre le béton brut, comme des cicatrices.
L'ensemble se proclame constellation d'un ensemble de traces éparses, de questions laissées (volontairement) ouvertes et que donc je ne chercherai pas à résoudre, me "contentant" de publier ci après quelques photos qu'exceptionnellement je ne légenderai pas en détail car l'intérêt est que vous alliez sur place vous forger votre propre opinion.
Une combinaison de peintre (2009) semble en apesanteur dans un espace peu conforme à la représentation qu'on se fait d'une salle d'exposition. Les murs sont volontairement avec des zones laissant apparaitre le béton brut, comme des cicatrices.
Ce Votez contre Pompidou de Raymond Hains, en 1969, serait presque amusant dans le contexte actuel des élections présidentielles.
The last museum, 1974 de Brion Gysin se compose de 10 planches de contact couleur, 159 x 54 cm, chacune signée et numérotée en bas à gauche.
Gérard Fromanger, Hommage à Topino Lebrun, dénonça la marchandisation du monde, des images médiatiques inondant notre quotidien, et d’une société post industrielle qui fonctionne désormais sur le modèle d’un réseau informatique. Il a toute sa place dans l'exposition en tant que représentant de la figuration narrative.
Aucun cartel pour se repérer mais une page de légendes (en tous petits caractères, livrée sans loupe ...) où l'on peut lire (de retour chez soi) qu'une enveloppe éditée à l'occasion de l'ouverture du Centre, le 5 février 1977, a été posée sur une page du Monde du 9 juillet plaqué par deux livres à propos de la "soit-disant utopie" de Beaubourg. A gauche, Les années d'hiver de Félix Guattari (1986).
Le "trou" des Halles servi de décor pour des tournages, comme Touche pas à la femme blanche de Marco Ferreri en 1973.
L'exposition invite à lever les yeux au ciel mais ce n'est qu'en le photographiant qu'en gros plan qu'on peut comprendre de quoi il peut s'agir.
Rue traversante, l'enseigne lumineuse de Dexter Sinister, 2010 et une série de cimaises issues des réserves. Chaque détail compte sans doute comme ces traces de doigt ...
à Chatou, le cneai
adopte un raisonnement presque opposé. avec 1977-2017 : L’encyclopédie des images de Pascal Doury en donnant à voir, dans les anciennes caves de la Maison Levanneur, une expérience forte de culture underground, ayant également échappé à l’institution.
Pascal Doury, peintre et collectionneur obsessionnel d’images subversives, a accumulé au cours de sa vie un ensemble de milliers d’ouvrages, K7, VHS, jouets d’enfants, œuvres et objets en tous genres, organisés sans hiérarchie mais avec une place précise dans son appartement-musée de Bagneux. Cette archive, conservée intacte par sa fille Dora Diamant Doury depuis sa disparition en 2001, est un réservoir infini de formes et d’idées.
Devenu veilleur de nuit à Libération au début des années 1990, il passe son temps à visionner des dépêches AFP, ayant accès aux images de presse avant leur censure au petit matin. C’est à partir de cette archive qu’il commence à réaliser son « Encyclopédie des images », mais aussi à partir de propositions d’artistes glanées ou copiées dans des catalogues, l’ensemble prend la forme de simples cahiers au format A5 qui seront vendus de la main à la main.
Le visiteur est précisément invité à plonger la sienne de main dans une des poches pour en consulter des reproductions.
L’exposition associe aussi un choix d’oeuvres issues de la collection du Centre Pompidou datant de 1977.
8 bis, avenue Louis Breguet, 78140 Vélizy-Villacoublay, Tél : 01 78 74 39 17
Du 1er avril au 30 juin :
- du mardi au vendredi, de 13 h à 18 h 30
- le samedi, de 11 h à 16 h
1977-2017 : L’encyclopédie des images de Pascal Doury
une exposition du 40e anniversaire du Centre Pompidou, conçue par Tiphanie Blanc et Sylvie Boulanger, avec les étudiant-e-s du Work.Master de la Haute école d’art et de design de Genève.
Du 1er avril au 23 juillet 2017
cneai, Îles des impressionnistes 78400 Chatou / 01 39 52 45 35
Entrée libre : mar. - ven. 13h - 18h30 / sam. 11h - 16h
Le centre d'art est également ouvert les soirs de spectacle, une heure avant les représentations. L'exposition sera accessible seulement sur rendez-vous durant les vacances scolaires du 3 au 16 avril.
A noter qu'une autre exposition est proposée au cneai du 1er avril au 23 juillet 2017 autour d'oeuvres de Jean-Baptiste Caron, que je présenterai prochainement.
Enfin, cette Ile des Impressionnistes est encore marquée par le souvenir des peintres ... la Maison Fournaise où Renoir a peint l'ile aux canotiers est toujours un restaurant.
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