La Renverse est née à Caen de la passion littéraire de trois copains qui ont osé créer, malgré les difficultés du secteur de l'édition, une nouvelle "maison" en publiant à compte d’éditeur. J'ai rencontré un des co-fondateurs sur le Salon Livre Paris 2017.
Franck Achard a eu le courage de remettre en question sa vie professionnelle plusieurs fois, quasiment tous les six ans, sans que ce soit prémédité.
Il a d'abord été musicien, plutôt rock, puis a intégré l'Education nationale où il a fait fonction de CPE auprès d'un public d'adolescents. Il est entré à l'OCCE (qui est un organisme national regroupant les coopératives scolaires) à la faveur d'un détachement. Passionné de poésie, il a lancé Ecole en poésie, le Printemps des poètes, ce qui lui a mis le pied dans la porte de l’édition.
De là à écrire lui même il n'y avait qu'un petit bond à entreprendre. L'envie d'éditer (néanmoins pas ses propres textes) est vite arrivée, et avant tout de la poésie. Un nouveau bond consista donc à poser en janvier 2015 les bases d'une maison d'édition, avec l'appui de deux copains ayant des expériences complémentaires dans le domaine du livre : Yann Voracek, graphiste. Et Pierre Lenganey, alors directeur d’usine, lui aussi passionné de poésie, et qui avait tenté l’expérience de créer une maison d’édition à Caen dans les années 1990.
Il s'était alors associé avec Stéphane Amiot. La maison s'appelait Amyot-Lenganey, avait un beau catalogue de poésie contemporaine et a publié une quarantaine de livres en quatre ans. Les revenus étant insuffisants Pierre a cumulé avec un emploi de directeur financier et chef d'établissement d'un site de 700 personnes. La création de la Renverse l'a ramené en quelque sorte vers les livres. Il a d'ailleurs quitté l'industrie il y a six mois pour reprendre Le Passage qui la plus grosse librairie d'Alençon qui emploie 15 personnes.
Franck Achard partage avec ses deux acolytes la volonté de provoquer le désir de poésie contemporaine chez des personnes qui la connaissent peu ou pas. Ils ont conscience de l'ampleur du chemin mais ils sont persuadés qu'en alliant des textes forts et accessibles à une ligne graphique résolument moderne et attirante, il est possible de séduire des lecteurs de tous âges et de tous horizons.
Plutôt que d'accoler leurs trois patronymes, les trois compères normands ont pensé à la mer, toute proche, et ont choisi la Renverse qui est le mouvement qui désigne son changement de direction. Leur emblème est un petit bonhomme en déséquilibre, ou en recherche d'équilibre, qui a été choisi avec l'idée sous-jacente de suivre le chemin des étoiles, selon la formule de Prévert, deux choses lune.
Avec un nom pareil et en raison de leur attachement à la région Basse-Normandie depuis de nombreuses années, il était légitime de baser la Renverse à Caen. Et bien leur en a pris car les institutions locales ont soutenu le projet.
Cela fait maintenant deux ans et demi que Franck Achard a démissionné de l'Education nationale. Mais il a prudemment poursuivi une double activité professionnelle pendant plusieurs mois en étant aussi comédien, ce qui ne détournait pas son regard critique sur les textes, loin de là. Il se consacre désormais à plein temps à la maison d'édition depuis quelques semaines.
Toutes les décisions sont prises ensemble mais la maison repose essentiellement sur ses épaules, même si évidemment Yann Voracek assure le graphisme.
L'or avait été retenu pour la poésie parce que c'est un bijou précieux, que Franck voulait montrer comme dans un écrin, sans qu'il soit nécessaire d'écrire poésie sur la couverture, ce qui permet de ne pas éloigner celui qui serait réticent au genre.
Ils sont imprimés sur du papier recyclé, avec une couverture sur un beau papier du fabricant allemand Gmünd Value 310 grammes sur les presses de l’Imprimerie Moderne de Bayeux, donc chez un imprimeur français et normand qui emploie 3 personnes.
Il y a eu un ajustement à faire pour régler le problème de contraste, ce qui a été résolu dès le quatrième opus en intensifiant les motifs pour que l'image gagne en netteté. Mais on a gardé ce coté image magique dans lequel l'œil se perd ... Pour mieux rêver. Envoyer une bonne décharge, souligne Franck.
Ces beaux objets, originaux aussi par leur découpe biseautée au pied (qui penchent… à la renverse) sont prudemment imprimés à 500 exemplaires.
Aujourd'hui le catalogue est riche de 13 titres en poésie, à couverture dorée, un roman, couverture argentée, et un roman noir, couverture noir brillant. Car deux nouvelles collections, roman et roman noir, ont vu le jour en février 2017, ce qui a nécessité de trouver deux papiers de couverture différents.
Pour le moment chacune comprend un titre qui sont deux grands coups de cœur le roman Des noces rêvées ne meurent pas de Jean-Pierre Cannet et le roman noir American Requiem, que Jean-Christophe Buchot a mis deux ans à terminer.
Il a d'abord été musicien, plutôt rock, puis a intégré l'Education nationale où il a fait fonction de CPE auprès d'un public d'adolescents. Il est entré à l'OCCE (qui est un organisme national regroupant les coopératives scolaires) à la faveur d'un détachement. Passionné de poésie, il a lancé Ecole en poésie, le Printemps des poètes, ce qui lui a mis le pied dans la porte de l’édition.
De là à écrire lui même il n'y avait qu'un petit bond à entreprendre. L'envie d'éditer (néanmoins pas ses propres textes) est vite arrivée, et avant tout de la poésie. Un nouveau bond consista donc à poser en janvier 2015 les bases d'une maison d'édition, avec l'appui de deux copains ayant des expériences complémentaires dans le domaine du livre : Yann Voracek, graphiste. Et Pierre Lenganey, alors directeur d’usine, lui aussi passionné de poésie, et qui avait tenté l’expérience de créer une maison d’édition à Caen dans les années 1990.
Il s'était alors associé avec Stéphane Amiot. La maison s'appelait Amyot-Lenganey, avait un beau catalogue de poésie contemporaine et a publié une quarantaine de livres en quatre ans. Les revenus étant insuffisants Pierre a cumulé avec un emploi de directeur financier et chef d'établissement d'un site de 700 personnes. La création de la Renverse l'a ramené en quelque sorte vers les livres. Il a d'ailleurs quitté l'industrie il y a six mois pour reprendre Le Passage qui la plus grosse librairie d'Alençon qui emploie 15 personnes.
Franck Achard partage avec ses deux acolytes la volonté de provoquer le désir de poésie contemporaine chez des personnes qui la connaissent peu ou pas. Ils ont conscience de l'ampleur du chemin mais ils sont persuadés qu'en alliant des textes forts et accessibles à une ligne graphique résolument moderne et attirante, il est possible de séduire des lecteurs de tous âges et de tous horizons.
Plutôt que d'accoler leurs trois patronymes, les trois compères normands ont pensé à la mer, toute proche, et ont choisi la Renverse qui est le mouvement qui désigne son changement de direction. Leur emblème est un petit bonhomme en déséquilibre, ou en recherche d'équilibre, qui a été choisi avec l'idée sous-jacente de suivre le chemin des étoiles, selon la formule de Prévert, deux choses lune.
Avec un nom pareil et en raison de leur attachement à la région Basse-Normandie depuis de nombreuses années, il était légitime de baser la Renverse à Caen. Et bien leur en a pris car les institutions locales ont soutenu le projet.
Cela fait maintenant deux ans et demi que Franck Achard a démissionné de l'Education nationale. Mais il a prudemment poursuivi une double activité professionnelle pendant plusieurs mois en étant aussi comédien, ce qui ne détournait pas son regard critique sur les textes, loin de là. Il se consacre désormais à plein temps à la maison d'édition depuis quelques semaines.
Toutes les décisions sont prises ensemble mais la maison repose essentiellement sur ses épaules, même si évidemment Yann Voracek assure le graphisme.
L'or avait été retenu pour la poésie parce que c'est un bijou précieux, que Franck voulait montrer comme dans un écrin, sans qu'il soit nécessaire d'écrire poésie sur la couverture, ce qui permet de ne pas éloigner celui qui serait réticent au genre.
Ils sont imprimés sur du papier recyclé, avec une couverture sur un beau papier du fabricant allemand Gmünd Value 310 grammes sur les presses de l’Imprimerie Moderne de Bayeux, donc chez un imprimeur français et normand qui emploie 3 personnes.
Il y a eu un ajustement à faire pour régler le problème de contraste, ce qui a été résolu dès le quatrième opus en intensifiant les motifs pour que l'image gagne en netteté. Mais on a gardé ce coté image magique dans lequel l'œil se perd ... Pour mieux rêver. Envoyer une bonne décharge, souligne Franck.
Ces beaux objets, originaux aussi par leur découpe biseautée au pied (qui penchent… à la renverse) sont prudemment imprimés à 500 exemplaires.
Aujourd'hui le catalogue est riche de 13 titres en poésie, à couverture dorée, un roman, couverture argentée, et un roman noir, couverture noir brillant. Car deux nouvelles collections, roman et roman noir, ont vu le jour en février 2017, ce qui a nécessité de trouver deux papiers de couverture différents.
Pour le moment chacune comprend un titre qui sont deux grands coups de cœur le roman Des noces rêvées ne meurent pas de Jean-Pierre Cannet et le roman noir American Requiem, que Jean-Christophe Buchot a mis deux ans à terminer.
Le premier est un périple sur la vie et l’amour, un peu fou, à l'écriture extrêmement poétique qui caractérise la ligne éditoriale de La Renverse. Chacun sa définition de la poésie ... pour Franck ce serait la création à l'intérieur du langage qui n'est pas nécessairement un poème et qui peut fort bien irriguer un roman. Ce texte qui avait déjà été publié en 1993, dans la collection Pages blanches chez Gallimard, n'avait pas trouvé son lectorat. Des jeunes de 14-16 ans ne rentrent pas dedans facilement. Il faut davantage de maturité pour en apprécier le coté libertaire.
Jean-Pierre Cannet qu'il a rencontré sur un atelier d'écriture a accepté de le reprendre et Franck Achard a réalisé un vrai travail éditorial avec l'auteur. Celui-ci a eu envie de poursuivre dans la voie romanesque et un second titre sortira peut-être l'an prochain.
Avec American requiem on est loin des codes du genre du roman noir bien que l'on soit dans l'univers de la mort. Illustré par Yann Voracek et Hélène Balcer, c'est une sorte de monologue d’outre-tombe de John Kennedy dont on fête le centenaire de la naissance cette année.
Franck Achard n'est plus comédien mais il entreprend beaucoup de lectures d'extraits des livres qu'il publie. Il le fait souvent accompagné par des amis musiciens, de divers style, y compris la musique électronique. Les livres ont besoin d'être défendus. Il faut du temps avant qu'un auteur s'impose. Tanguy Viel, Marguerite Duras, Michel Houellebecq n'ont pas immédiatement connu le succès.
A titre personnel Franck aime Aragon, René Char, et Rimbaud, cela coule de source.
Editions La Renverse, 19 rue du Pot d’Etain, 14000 Caen
contact@editions-la-renverse.com
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