On croit avoir tout vu en matière de sentiments. On se trompe. Bouli Lanners a imaginé une histoire d’amour d’un romantisme fou, néanmoins totalement plausible si on considère le milieu presbytérien ultra conformiste de l'île de Lewis, au nord de l'Ecosse.
Dans cette région à la géographie austère, les gens s’habillent en noir et les femmes mettent des chapeaux le dimanche qu’on appelle là-bas le shabbat chrétien.
Je préfère le titre anglais, Nobody bas to know (Personne ne doit savoir) qui est la supplication de Millie (Michelle Fairley) à propos de la nature de leur relation. Évidement, puisqu’elle l’a inventée de toutes pièces. Le spectateur se doute bien qu’il s’agit quasiment d’un pieux mensonge en supposant une happy-end et je ne me prononcerai pas sur cette issue.
J’ai connu Bouli Lanners en tant que réalisateur il y a dix ans avec Les Géants et je l’apprécie aussi énormément comme comédien. Il était un papa très touchant dans C’est ça l’amour il y a deux ans.
Il nous étonne en interprétant un quinquagénaire solitaire, exilé sur cette terre rude pour une raison qui nous échappe. Son amnésie, provoquée par un AVC, masque un passé douloureux et permet aussi à son existence de prendre un autre tournant. Il aurait été dommage qu'il confie le rôle à quelqu'un d'autre, comme il en a eu l'idée initialement.
Pour l’anecdote, le réalisateur souhaitait depuis longtemps écrire un polar qui se serait situé en Ecosse. C’est sans doute une des raisons pour laquelle cette histoire d’amour est teintée d’une forte dose d’énigme.
J’ai découvert la subtilité de l’interprétation de Michelle Fairley, la Mrs Granger du film Harry Potter (2010).
L'Ombre d'un mensonge, film écrit et réalisé par Bouli Lanners
Avec Bouli Lanners (Phil), Michelle Fairley (Millie), Clovis Cornillac (Benoit), Cal MacAninch (Peter), Julian Glover (Angus), Andrew Still (Bria) …
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