Je suis venue voir Douce-amère avec la conviction que j'allais découvrir "le" spectacle de l'année. Parce que les Bouffes-Parisiens sont un très joli théâtre, que le duo Mélanie Doutey-Michel Fau promettait et que le texte de Jean Poiret n'aurait rien perdu de sa force, j'en étais persuadée.
J'ai sans doute été influencée par l'affiche : je m'attendais à un duo et je découvre une pléiade d'acteurs.
Je pensais voir une pièce en tonalités noir et blanc et ce sont des couleurs psychédéliques qui explosent sous un scialytique.
Beaucoup de spectacles sont en ce moment inscrits dans les années 70. Pourquoi a-t-il fallu que l'équipe ait à ce point forcé le ton ? Le décor est une sorte de vaisseau spatial accroché au-dessus d'un étang solognot ou d'une scène de reconstitution d'un crime, mais on se demande lequel ... Seraient-ce un des adultères à répétition de la jeune femme ?
On pourrait se croire dans une séquence d'Orange mécanique quoique la violence ne soit que verbale. Le plateau tourne comme un manège, faisant valser les amoureux.
On pourrait se croire dans une séquence d'Orange mécanique quoique la violence ne soit que verbale. Le plateau tourne comme un manège, faisant valser les amoureux.
Élisabeth a aimé Philippe pendant huit ans. Aujourd'hui, le couple s'est usé. Sous le regard circonspect du mari délaissé, nombreux sont alors les prétendants qui gravitent autour d'une femme libre, moderne et séduisante. Étourdie par cette danse sentimentale, Élisabeth saura-t-elle résister à l'angoisse envahissante d'une inéluctable solitude ?
Douce-amère est une pièce oubliée de Jean Poiret créée par Jean Charon, avec la merveilleuse Nicole Courcel en 1970 au Théâtre de la Renaissance. Il parait que ce fut ce qu'on appelle un flop. On oublia très vite puisque Jean Poiret écrivit ensuite la Cage aux folles qui connut le plus grand succès de sa carrière. C'est donc bien courageux de la part de Michel Fau d'avoir voulu s'y atteler.
Le texte, malheureusement, n'a pas rajeuni. Il est daté et le spectateur est noyé par une argumentation qui n'a rien de moderne. Mélanie Doutey le récite si vite, et presque mécaniquement, qu'on peine à suivre ... avant de décrocher, je le reconnais, parce que rien n'est drôle. Il suinte une mélancolie et une tristesse qui génèrent l'ennui. On nous promet de l'insolent et de l'imprévisible. Une fois qu'on a compris que la jeune femme considérait l'homme comme un objet il n'y a rien qui ne surprenne ensuite. Quant à l'interprétation de Michel Fau, elle ne fait pas oublier la voix et le phrasé si particulier de Jean Poiret qu'on a en permanence l'impression d'entendre, comme s'il soufflait les répliques depuis les coulisses.
Il faut oser une phrase comme celle-ci : sans Judas pas de Jésus ! Ou encore Je subjugue en demi-teintes mais j'en ai un peu perdu mes demi teintes ... Il faudrait peut-être lire la pièce pour la juger en son âme et conscience au lieu de lui faire un procès et conclure hâtivement qu'elle a été écrite par Jean Poiret ... pour lui-même.
La distribution est inégale. Les personnages secondaires ont peu de présence.
J'avoue que le nombre incroyable de versions de My Way (Comme d'habitude en français) a perturbé ma capacité de concentration. Nous l'entendîmes chanté par Claude François, Franck Sinatra, Mireille Mathieu et même Régine, pardon pour les interprètes que j'oublie. Et ne boudons pas notre chance de n'avoir pas subi les 1143 versions existantes interprétées par 607 artistes. C'est à croire qu'il n'y a pas une seule autre chanson pour exprimer la routine du quotidien, au sein de la vie de couple.
Coté costumes, le tissu d'ameublement aux grands ramages bleus porté par Michel Fau est pour le moins étonnant. Mélanie Doutey assure presque une performance de mannequin, avec quasiment une tenue par scène alors que ses amants conservent les mêmes vêtements ... ou pas pour celui qui demeure aussi dévêtu que Tarzan dans la jungle.
Pourquoi je n'ai pas su te voir tel que je t'imaginais ? C'est Poiret qui l'écrit et je pourrais reprendre la formule à mon compte. Voilà ce que c'est que d'imaginer avant d'aller au spectacle.
Mon ultime conseil est a minima de choisir une place en corbeille parce que dresser la tête toute la durée de la représentation pour tenter d'accrocher le regard des comédiens juchés debout sur le canapé provoque un peu de tension dans les cervicales.
A la fin, Mélanie et Michel sont cramponnés à la balustrade qui évoque la proue d'un navire avant son naufrage. Je m'attends à entendre s'élever la voix de Céline Dion mais ce n'est pas My heart will go on qui retentit. C'est encore Comme d'habitude qui revient en boucle.
Annoncée comme une pièce évènement, mise en scène et interprétée par un comédien exceptionnel, Douce-amère était tout de suite soumise à une très forte attente. La lecture du programme indique que Michel Fau a cumulé plusieurs postes. Il joue et se met lui même en scène, en s'entourant de ses proches, Bernard Fau et Pascale Fau. A-t-il manqué de regards extérieurs ...? Toujours est-il que le spectacle me laisse une impression douce-amère.
Le texte, malheureusement, n'a pas rajeuni. Il est daté et le spectateur est noyé par une argumentation qui n'a rien de moderne. Mélanie Doutey le récite si vite, et presque mécaniquement, qu'on peine à suivre ... avant de décrocher, je le reconnais, parce que rien n'est drôle. Il suinte une mélancolie et une tristesse qui génèrent l'ennui. On nous promet de l'insolent et de l'imprévisible. Une fois qu'on a compris que la jeune femme considérait l'homme comme un objet il n'y a rien qui ne surprenne ensuite. Quant à l'interprétation de Michel Fau, elle ne fait pas oublier la voix et le phrasé si particulier de Jean Poiret qu'on a en permanence l'impression d'entendre, comme s'il soufflait les répliques depuis les coulisses.
Il faut oser une phrase comme celle-ci : sans Judas pas de Jésus ! Ou encore Je subjugue en demi-teintes mais j'en ai un peu perdu mes demi teintes ... Il faudrait peut-être lire la pièce pour la juger en son âme et conscience au lieu de lui faire un procès et conclure hâtivement qu'elle a été écrite par Jean Poiret ... pour lui-même.
La distribution est inégale. Les personnages secondaires ont peu de présence.
J'avoue que le nombre incroyable de versions de My Way (Comme d'habitude en français) a perturbé ma capacité de concentration. Nous l'entendîmes chanté par Claude François, Franck Sinatra, Mireille Mathieu et même Régine, pardon pour les interprètes que j'oublie. Et ne boudons pas notre chance de n'avoir pas subi les 1143 versions existantes interprétées par 607 artistes. C'est à croire qu'il n'y a pas une seule autre chanson pour exprimer la routine du quotidien, au sein de la vie de couple.
Coté costumes, le tissu d'ameublement aux grands ramages bleus porté par Michel Fau est pour le moins étonnant. Mélanie Doutey assure presque une performance de mannequin, avec quasiment une tenue par scène alors que ses amants conservent les mêmes vêtements ... ou pas pour celui qui demeure aussi dévêtu que Tarzan dans la jungle.
Pourquoi je n'ai pas su te voir tel que je t'imaginais ? C'est Poiret qui l'écrit et je pourrais reprendre la formule à mon compte. Voilà ce que c'est que d'imaginer avant d'aller au spectacle.
Mon ultime conseil est a minima de choisir une place en corbeille parce que dresser la tête toute la durée de la représentation pour tenter d'accrocher le regard des comédiens juchés debout sur le canapé provoque un peu de tension dans les cervicales.
A la fin, Mélanie et Michel sont cramponnés à la balustrade qui évoque la proue d'un navire avant son naufrage. Je m'attends à entendre s'élever la voix de Céline Dion mais ce n'est pas My heart will go on qui retentit. C'est encore Comme d'habitude qui revient en boucle.
Annoncée comme une pièce évènement, mise en scène et interprétée par un comédien exceptionnel, Douce-amère était tout de suite soumise à une très forte attente. La lecture du programme indique que Michel Fau a cumulé plusieurs postes. Il joue et se met lui même en scène, en s'entourant de ses proches, Bernard Fau et Pascale Fau. A-t-il manqué de regards extérieurs ...? Toujours est-il que le spectacle me laisse une impression douce-amère.
Mise en scène de Michel Fau
Avec Michel Fau, Mélanie Doutey, David Kammenos, Christophe Paou, Rémy Laquittant
Au Théâtre des Bouffes Parisiens
4, rue Monsigny 75002 Paris
Du mardi au samedi à 21 heures
Le dimanche à 15 heures
Jusqu'au 22 avril 2018
Du mardi au samedi à 21 heures
Le dimanche à 15 heures
Jusqu'au 22 avril 2018
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