Certains auteurs choisissent le terrain de la nouvelle pour se lancer dans l'aventure romanesque. C'est ce que fait avec brio Michael Christie qui, sous le titre du Jardin du mendiant, publie neuf nouvelles dans une même tonalité corrosive.
Chaque scène se déroule outre-atlantique, précisément au Canada. Cela se sent dans les décors, les modes de vie mais ce qui frappe le plus et qui devient universel c'est la pauvreté des horizons des personnages.
Ils ont beau être différents et n'avoir aucun lien entre eux ils ont tous le même besoin de reconnaissance ou d'amour et ont tous, à un moment ou à un autre été confrontés à la question de la culpabilité ou du pardon.
C'est tragique parfois, émouvant toujours, quelquefois franchement drôle. A peine a-t-on achevé une tranche de vie que l'on a envie de repiquer dans une autre. J'ai lu le livre sans suivre l'ordre des nouvelles. Je m'aperçois pourtant qu'elles forment un tout cohérent. Je ne saurais dire laquelle je préfère et j'aimerais que l'auteur poursuive dans cette voie qui frôle l'univers de Beckett.
Michael Christie, Le jardin du mendiant, Nouvelles, chez Albin Michel, Collection Terres d’Amérique, septembre 2012.
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