Janine Boissard, une des auteures françaises les plus actives, est de retour en librairie avec Roses de sang, Roses d'Ouessant dont le titre est emprunté à une chanson de marins, écrite par Louis Le Cunff, sur une musique de Lucien Merer.
A peine suis-je donc revenue de Groix où Lorraine Fouchet entraine régulièrement ses lecteurs et alors que je m'apprête à faire ma valise pour retourner sur Oléron dès que les restrictions kilométriques seront levées me voici en Bretagne, sur cette île que je ne connais pas et qui porte une multitude de surnoms : l'île du bout du monde, l'île aux phares, l'île aux dauphines, et surtout l'île aux femmes (p. 145).
Ce sont surtout des femmes qui sont les principales protagonistes de ce nouveau roman auquel on pourra trouver une filiation avec le célèbre Rebecca de Daphné du Maurier, filiation totalement revendiquée par Janine au demeurant.
Quand l'histoire commence, deux femmes ont été retrouvées mortes et une troisième a disparu. Ces affaires intriguent la jeune Astrid, 23 ans, dessinatrice de bandes dessinées qui, après avoir rompu avec le Prince Erik, vient de s'installer dans la maison que lui a léguée son grand-père.Elle retrouve Erwan de Saint-Hilaire, son amour d’adolescence, le séduisant "seigneur" de l’île, qui vit dans un manoir non loin de sa modeste demeure et dont elle tombe brutalement amoureuse. Les sentiments semblent partagés mais malheureusement des obstacles de taille s'opposent à la concrétisation de leur union puisque l'homme est toujours marié, qui plus est à la disparue. Et surtout, plane sur leur amour, l'ombre de Marthe, l’ancienne gouvernante du manoir, qui pourrait bien tout faire pour les séparer.
Cette jeune femme qui a été cruellement privée de l'amour de sa mère a un coeur de midinette et elle est prompte à l'emballement Mais elle ne manque pas de courage et surtout d'empathie pour ceux qui valent la peine qu'on les soutienne, comme Erwan ou son beau-père.
Astrid ne ménagera pas ses efforts pour pulvériser le secret qui hante le Manoir du cygne. Elle suivra la prophétie d'un vieil homme qui lui recommandera d'être ce que l'on fait, ce que l'on ose (p. 32).
La plume de Janine Boissard est vive et féministe, comme elle nous y a habitué. Elle a, comme Lorraine Fouchet, l'amour du terroir et de ses habitants On la sent apprécier toujours les bonnes choses. Comme on aimerait nous aussi déguster un cardinal des mers (homard) à la terrasse d'un restaurant, en bord de mer. Pour le moment ce n'est encore qu'un rêve … que le roman nous met à portée de main.
Roses de sang, Roses d'Ouessant de Janine Boissard, Fayard
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire