L’auteure a considérablement étudié les thèmes qu’elle traite : qu’il s’agisse de la vie quotidienne en Ehpad, ou plus surprenant, des règles du jeu de poker, du braconnage en Afrique et même du jardinage.
Aucun de ces sujets ne semble avoir de secret pour Laura Trompette qui signe ici son huitième roman. Et dire que je ne la connaissais pas ! Je la situerais désormais dans la lignée des Françoise Bourdin, Janine Boissard et Anna Gavalda, pour ne citer que des femmes.
La révérence de l’éléphant est un roman très agréable à lire, qui fait voyager en France, au Pérou et en Tanzanie à travers le parcours de vie de trois personnages.
Marguerite est comme l’éléphant de Tanzanie : dans son Ehpad cannois, elle sent que son monde rétrécit. Elle veut s’éteindre dans de bonnes conditions, mais en France, ce choix ne lui appartient pas. Alors elle entend bien mourir ailleurs, dans la dignité. Avant cela, elle a une dernière tâche à accomplir : redonner goût à l’amour à son petit-fils, Emmanuel. Ce dernier, photographe animalier en Tanzanie, lui semble plus préoccupé par le sort des éléphants d’Afrique que par la solitude dans laquelle il s’est enfermé.
La solitude, c’est aussi le lot de Roxanne, depuis qu’elle a abandonné sa carrière de joueuse de poker pour trouver un sens à sa vie. Son arrivée dans la maison de retraite de Marguerite va bousculer le destin.
La lecture de ce roman est enrichissante, au plan humain, et plus anecdotique ment j’ai appris les valeurs du poker. Je savais intuitivement que ce n’est pas un jeu de hasard ou de chance, mais de compétences (p. 174 et suivantes). Laura Trompette en fait la démonstration.
Tout le monde devrait avoir le droit de « tirer sa révérence » comme l’écrit l’auteure (p. 274). Ce n’est pas encore de mise. Espérons que de tels ouvrages finiront par influencer ceux qui décident des lois.
La couverture mérite qu’on s’y arrête quelques instants. Elle est d’une beauté subjuguante.Aucun doute que le photographe est celui qui écrit dans la lumière. Ou avec elle. Il n’était pas inutile de rappeler l’étymologie du mot.
La révérence de l’éléphant de Laura Trompette, aux éditions Charleston, en librairie depuis le 09 février 2021
1 commentaire:
Un formidable roman en effet !
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