Il sort officiellement quelques jours avant le Nouvel An et j'ai eu la chance de le découvrir en vraie avant-première il y a quelques mois en clôture du Festival Paysages de cinéma. J'ai attendu pour en parler qu'il soit accessible.
Mike Leigh était déjà venu à Cannes pour y remporter une Palme d'or. C'était en 1996 avec Secrets et Mensonges. Habitué de la Croisette qui le recevait pour la quatrième fois et annoncé parmi les favoris Mike Leigh est cependant reparti bredouille. Le jury est resté imperméable au subtil humour et à la tendresse gris rose d’Another year.
Raconter la vieillesse, la solitude, l'assistance, l'abandon, le partage, la solidarité et le don de soi ne sont peut-être pas les bons ingrédients pour les cinéphiles cannois. Surtout quand on adopte le point de vue d'un couple de cinquantenaires heureux qui supporte, dans tous les sens du terme, les chutes de moral de leur entourage. Sans doute trop banal et insuffisamment glamour.
Le public, lui, se reconnait dans cette atmosphère pourtant très anglaise, appréciant un film où les héros sont des gens ordinaires, ou presque. Gerri est psychologue. Tom est géologue. La première sonde les âmes. Le second les sols. Tous deux se ressourcent dans leur jardin au fil des saisons.
Une année s’écoule avec joies, peines, contradictions que leur famille et leurs amis déversent dans leur sweet home.
Le couple excelle dans l’empathie et la compassion … jusqu'à nous donner des complexes.
On est vite embarqué dans la non-histoire qui se laisse apprécier comme une tasse de thé fumante ou un verre de bon vin, selon l’heure de la journée. Les dialogues sont économes de paroles et sonnent absolutely right.
C'est un film où il ne faut pas chercher d'analyses complexes de la société britannique même si, en arrière-plan, on comprend que le chômage est un facteur aggravant. L'essentiel reste qu'il faut être responsable de ce que l'on fait, c'est à dire de sa vie. Cette petite phrase dite à la fin du film marque les limites à l'entraide et à la générosité comme le sifflet de l'arbitre marque la fin du match.
Les personnages ont craquelé, ou craqué, selon leur niveau de pathologie. L'admiration pour le couple de Tom et Gerri s'effrite. Leur générosité a atteint ses limites et le capital de sympathie s'est épuisé, doucement, sans la moindre tragédie mais non sans humour ni tendresse.
A quelques jours d'une autre nouvelle année je vous la souhaite bonne et heureuse. Cheers !
Pour lire ou relire les critiques et la présentation du festival, voir les billets de septembre 2010 :
Oncle Boonmee
Pieds nus sur les limaces
Lumière de paysage en soirée d'ouverture
Des dieux et des hommes
Mike Leigh était déjà venu à Cannes pour y remporter une Palme d'or. C'était en 1996 avec Secrets et Mensonges. Habitué de la Croisette qui le recevait pour la quatrième fois et annoncé parmi les favoris Mike Leigh est cependant reparti bredouille. Le jury est resté imperméable au subtil humour et à la tendresse gris rose d’Another year.
Raconter la vieillesse, la solitude, l'assistance, l'abandon, le partage, la solidarité et le don de soi ne sont peut-être pas les bons ingrédients pour les cinéphiles cannois. Surtout quand on adopte le point de vue d'un couple de cinquantenaires heureux qui supporte, dans tous les sens du terme, les chutes de moral de leur entourage. Sans doute trop banal et insuffisamment glamour.
Le public, lui, se reconnait dans cette atmosphère pourtant très anglaise, appréciant un film où les héros sont des gens ordinaires, ou presque. Gerri est psychologue. Tom est géologue. La première sonde les âmes. Le second les sols. Tous deux se ressourcent dans leur jardin au fil des saisons.
Une année s’écoule avec joies, peines, contradictions que leur famille et leurs amis déversent dans leur sweet home.
Le couple excelle dans l’empathie et la compassion … jusqu'à nous donner des complexes.
On est vite embarqué dans la non-histoire qui se laisse apprécier comme une tasse de thé fumante ou un verre de bon vin, selon l’heure de la journée. Les dialogues sont économes de paroles et sonnent absolutely right.
C'est un film où il ne faut pas chercher d'analyses complexes de la société britannique même si, en arrière-plan, on comprend que le chômage est un facteur aggravant. L'essentiel reste qu'il faut être responsable de ce que l'on fait, c'est à dire de sa vie. Cette petite phrase dite à la fin du film marque les limites à l'entraide et à la générosité comme le sifflet de l'arbitre marque la fin du match.
Les personnages ont craquelé, ou craqué, selon leur niveau de pathologie. L'admiration pour le couple de Tom et Gerri s'effrite. Leur générosité a atteint ses limites et le capital de sympathie s'est épuisé, doucement, sans la moindre tragédie mais non sans humour ni tendresse.
A quelques jours d'une autre nouvelle année je vous la souhaite bonne et heureuse. Cheers !
Pour lire ou relire les critiques et la présentation du festival, voir les billets de septembre 2010 :
Oncle Boonmee
Pieds nus sur les limaces
Lumière de paysage en soirée d'ouverture
Des dieux et des hommes
3 commentaires:
J'ai très envie de voir ce film.
Une trsè bonne année 2011
De tout évidence il te plaira.
Bonne année 2011 à toi et aux tiens. Et n'oublie pas de nous revenir si tu repars en voyage !
Rebonsoir, film intéressant car les personnages ont des zones d'ombre. Le couple Tom et Gerry éprouve de l'empathie et de la compassion mais jusqu'où? Car Gerry se montre un peu cruelle avec Mary vers la fin du film. Mary, elle-même n'est pas si attachante avec ses jérémiades. Ce film m'a bien réconciliée avec Mike Leigh. Bonne soirée.
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