De la musique avant toute chose, et en toute logique, pour cette Sonate à Kreutzer où Jean Marc Barr est surprenant pour nous qui n'avons pas l'habitude de le voir au théâtre. Son léger accent ajoute une part de mystère.
Il signe l'adaptation de la nouvelle de Léon Tolstoï avec Irina Dečermić, qui fut pendant dix-sept ans sa femme et qui joue également dans le spectacle. La mise en abime est troublante et l'idée d'avoir inséré des extraits du journal de Sofia Tolstoï est excellente.
Créée à Belgrade avec succès en 2014 en version anglaise, la pièce a été jouée pour la première fois en français à la Comédie de Picardie à Amiens en octobre 2017. Elle a été reprise pour 12 représentations exceptionnelles au Studio Hébertot où je n'ai pu la voir que le soir de la dernière. Mais je suis persuadée que le spectacle fera l'objet d'une reprise.
La musicienne qui interprète Troukhatchevski, un violoniste à cause duquel le drame surviendra est immensément talentueuse et compte pour beaucoup dans le plaisir du public. Il faut retenir son nom, Tijana Milosevic.
0n entend Scènes d’enfants, op. 15 de Robert Schumann ; Chansons silencieuses pour voix et piano - poème de Pouchkine : Route d’hiver de Valentin Silvestrov. I
Les deux femmes jouent bien entendu la Sonate pour piano et violon n°9 en la majeur, op. 49, de Ludwig van Beethoven. C'est un moment d'émotion intense mais j'ai été dérangée par le fait que je sais que cette pièce de musique, dite Sonate à Kreutzer, n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune violoniste, George Bridgetower dont le nom n'est pas resté dans les mémoires, malgré sa virtuosité et son amitié avec Beethoven.
Je le tiens d'Emmanuel Dongala, un écrivain qui a entrepris des démarches monumentales sur le sujet et que j'ai eu le plaisir de rencontrer à l'occasion de la sortie de son roman, la Sonate à Bridgetower, chez Actes Sud en 2017.
Cette information, inconnue de l'équipe artistique, a influencé mon attention. La confession de Pozdnyshev, qui révèle avoir tué son épouse par jalousie en raison de la complicité unissant l’épouse et son professeur de musique laisse apparaître des contradictions qui résonnent singulièrement aujourd'hui alors que nous sommes plus attentifs que jamais à la question des violences conjugales.
Confesser avoir été un horrible porc en s'imaginant être un ange ne m'a pas suffit pour absoudre le personnage malgré une qualité indéniable en terme de construction narrative et d'interprétation.
La Sonate à KreutzerLa musicienne qui interprète Troukhatchevski, un violoniste à cause duquel le drame surviendra est immensément talentueuse et compte pour beaucoup dans le plaisir du public. Il faut retenir son nom, Tijana Milosevic.
0n entend Scènes d’enfants, op. 15 de Robert Schumann ; Chansons silencieuses pour voix et piano - poème de Pouchkine : Route d’hiver de Valentin Silvestrov. I
Les deux femmes jouent bien entendu la Sonate pour piano et violon n°9 en la majeur, op. 49, de Ludwig van Beethoven. C'est un moment d'émotion intense mais j'ai été dérangée par le fait que je sais que cette pièce de musique, dite Sonate à Kreutzer, n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune violoniste, George Bridgetower dont le nom n'est pas resté dans les mémoires, malgré sa virtuosité et son amitié avec Beethoven.
Je le tiens d'Emmanuel Dongala, un écrivain qui a entrepris des démarches monumentales sur le sujet et que j'ai eu le plaisir de rencontrer à l'occasion de la sortie de son roman, la Sonate à Bridgetower, chez Actes Sud en 2017.
Cette information, inconnue de l'équipe artistique, a influencé mon attention. La confession de Pozdnyshev, qui révèle avoir tué son épouse par jalousie en raison de la complicité unissant l’épouse et son professeur de musique laisse apparaître des contradictions qui résonnent singulièrement aujourd'hui alors que nous sommes plus attentifs que jamais à la question des violences conjugales.
Confesser avoir été un horrible porc en s'imaginant être un ange ne m'a pas suffit pour absoudre le personnage malgré une qualité indéniable en terme de construction narrative et d'interprétation.
D’après la nouvelle de Léon Tolstoï et des extraits du journal de Sofia Tolstoï
Adaptation de Irina Dečermić et Jean-Marc Barr
Mise en scène de Goran Sušljik
Costumes et création sonore de Irina Dečermić
Avec Jean-Marc Barr, Irina Dečermić et Tijana Milosevic
Du mercredi au samedi à 19h00 et le dimanche à 17h00
Les mardis à 21h00
Jusqu’au 7 octobre Au Studio Hébertot
78 bis boulevard des Batignolles, Paris 17ème
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