On pourrait penser que le titre dit tout de ce texte : pensée et message politiques, bilan des années passées, proposition de nouvelles perspectives pour l’avenir.
Il en est question, bien sûr. Mais cette présidente n’est pas une femme politique ordinaire. Elle commence par évoquer ce qui l’a construite, à savoir son enfance, illuminée par la présence de Margareta et de Jim, qui lui ont servi de grands-parents et ont été de vrais modèles pour elle tout au long d'une enfance heureuse dans le Montana.
Forte de ce qu'ils lui ont transmis, cette femme jusque là biologiste et maintenant tournée vers la politique, va nous livrer le fond de sa pensée et de son coeur avant de s'exposer dans l'arène.
Le spectacle commence un matin. La future présidente surgit au saut du lit, en chaussettes et robe de chambre peu glamour, dans un naturel propice au parler vrai. C'est incroyable tout ce qu'un regard peut exprimer et Claudine Guittet excelle à transmettre une immense palette d'émotions en scrutant chacun de nous, sans que l'on se sente épié le moins du monde ... ni en position de voyeur puisqu'elle nous a en quelque sorte invité chez elle.
La comédienne est seule en scène mais Margareta et Jim ne sont pas loin. Elle les fait parler avec naturel, s'adressant à la petite fille qu'elle fut et qu'elle n'a pas reniée.
Ses paroles font mouche. Nous sommes d'accord avec elle pour condamner la guerre mais notre enthousiasme reçoit une douche froide. Cette (future) présidente aura sans doute du mal à imposer la paix : elle (la guerre) exerce une telle fascination. On la désire autant qu'on la redoute.
La confidence nous est faite alors qu'elle semble dans la superficialité de son maquillage et nous avons froid dans le dos. Son "discours" nous pousse à réagir : L'homme n'est ni bon ni mauvais. Il a le choix de l'une ou l'autre position. Il n'est plus dans l'obligation de tuer pour survivre comme aux temps préhistoriques. Mais son analyse est pertinente : la guerre est une affaire de haine.
Quand elle aborde la question de la détermination ses propos ne sont pas plus joyeux : trouver le courage de vivre, de parcourir ce chemin dont l'issue est la mort, et donc la transcendance de l'humain. Manifestement le sien s'est construit sur sa formation de biologiste pour évoluer vers les plus grandes responsabilités.
Espérons qu'elle parviendra à convaincre son futur gouvernement que tuer est une hérésie et d'installer durablement la paix qui est une nécessité biologique.
Alors qu'elle se fait belle pour prononcer son discours devant un parterre d'officiel nous prenons la mesure de l'importance du texte de Roger Lombardot. Ses paroles sont d'une sagesse implacable : si nous disparaissons le vie ne nous regrettera pas.
Voilà un spectacle très juste, mis en scène efficacement par Chantal Péninon, servi sans fioritures par une comédienne hors pair, dans un théâtre parisien dont j'ignorais jusque là l'existence. Je suis certaine qu'il touchera le public avignonnais l'été prochain.
Il en est question, bien sûr. Mais cette présidente n’est pas une femme politique ordinaire. Elle commence par évoquer ce qui l’a construite, à savoir son enfance, illuminée par la présence de Margareta et de Jim, qui lui ont servi de grands-parents et ont été de vrais modèles pour elle tout au long d'une enfance heureuse dans le Montana.
Forte de ce qu'ils lui ont transmis, cette femme jusque là biologiste et maintenant tournée vers la politique, va nous livrer le fond de sa pensée et de son coeur avant de s'exposer dans l'arène.
Le spectacle commence un matin. La future présidente surgit au saut du lit, en chaussettes et robe de chambre peu glamour, dans un naturel propice au parler vrai. C'est incroyable tout ce qu'un regard peut exprimer et Claudine Guittet excelle à transmettre une immense palette d'émotions en scrutant chacun de nous, sans que l'on se sente épié le moins du monde ... ni en position de voyeur puisqu'elle nous a en quelque sorte invité chez elle.
La comédienne est seule en scène mais Margareta et Jim ne sont pas loin. Elle les fait parler avec naturel, s'adressant à la petite fille qu'elle fut et qu'elle n'a pas reniée.
Ses paroles font mouche. Nous sommes d'accord avec elle pour condamner la guerre mais notre enthousiasme reçoit une douche froide. Cette (future) présidente aura sans doute du mal à imposer la paix : elle (la guerre) exerce une telle fascination. On la désire autant qu'on la redoute.
La confidence nous est faite alors qu'elle semble dans la superficialité de son maquillage et nous avons froid dans le dos. Son "discours" nous pousse à réagir : L'homme n'est ni bon ni mauvais. Il a le choix de l'une ou l'autre position. Il n'est plus dans l'obligation de tuer pour survivre comme aux temps préhistoriques. Mais son analyse est pertinente : la guerre est une affaire de haine.
Quand elle aborde la question de la détermination ses propos ne sont pas plus joyeux : trouver le courage de vivre, de parcourir ce chemin dont l'issue est la mort, et donc la transcendance de l'humain. Manifestement le sien s'est construit sur sa formation de biologiste pour évoluer vers les plus grandes responsabilités.
Espérons qu'elle parviendra à convaincre son futur gouvernement que tuer est une hérésie et d'installer durablement la paix qui est une nécessité biologique.
Alors qu'elle se fait belle pour prononcer son discours devant un parterre d'officiel nous prenons la mesure de l'importance du texte de Roger Lombardot. Ses paroles sont d'une sagesse implacable : si nous disparaissons le vie ne nous regrettera pas.
Voilà un spectacle très juste, mis en scène efficacement par Chantal Péninon, servi sans fioritures par une comédienne hors pair, dans un théâtre parisien dont j'ignorais jusque là l'existence. Je suis certaine qu'il touchera le public avignonnais l'été prochain.
Discours d'investiture de la Présidente des Etats-Unis de Roger Lombardot
Mise en scène de Chantal Péninon
Avec Claudine Guittet
Au théâtre la Croisée des Chemins
43 rue Mathurin Régnier, 75015 Paris
Du 16 janvier au 6 mars 2019, le mercredi 21h30
Et cet été au festival d'Avignon, au Théâtre La Croisée des Chemins Avignon (qui remplace le Théâtre Al Andalous).
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