Je ne suis pas spécialiste de Pirandello (1867-1936) mais je sais qu’il s’est illustré par une approche singulière de la vérité dont il s’est amusé à disséquer la relativité. Ses pièces en font la démonstration exemplaire.
Est-ce à cela que s’est employée Valérie Aubert en combinant deux pièces intégrales mais courtes (La fleur à la bouche et Circulez ! ) et deux extraits (Ceci, La vie que je t'ai donnée) pour en faire un spectacle qu’elle a intitulé Variations pirandelliennes ? L’intention était louable. Le résultat ne m’a hélas pas convaincue à l’exception du dernier extrait, de La vie que je t’ai donnée, dans lequel elle interprète une mère refusant d’accepter la mort de son fils.
Ce morceau commence dans le noir, se poursuit dans une obscurité dérangeante… jusqu’à ce que la force de l’amour maternel provoque le retour de la lumière. Valérie Aubert y est exceptionnelle et sauve le quadrige.
Des airs célèbres de musique italienne, enjoués comme l'ultra populaire chanson de 1983 de Toto Cutugno "Italiano" donnent le la et sont censés stimuler une imagination qui tournerait en rond s’agissant des accessoires.
Je ne sais pas si la perruque de Cecè (Samir Siad) a été choisie par erreur ou par goût de la fantaisie. L’occasion était sans doute trop belle de nous amuser avant de nous faire plonger dans les affres de la perte de la vie.La metteuse en scène a voulu souligner combien chez Pirandello un personnage pouvait s’attacher à défendre son point de vue au risque de jouer en solitaire et a choisi les extraits pour le démontrer. De fait, on a davantage le sentiment d’assister à des solos qu’à de vrais morceaux de théâtre. Avec pour conséquence que les trois comédiens peinent à exister conjointement.
A chacun sa vérité …
Variations pirandelliennes de Luigi Pirandello
Mise en scène Valérie Aubert
Avec Cédric Altadill, Valérie Aubert , Samir Siad
Scénographie : Anne Guillonne - Son : Karim Essederi -Lumière : Claude Martens
Décors : Nathan Rabeu - Costumes : Laure Berto
Au Théâtre de Poche Montparnasse - 75 bd du Montparnasse, 75006 Paris
Du 3 septembre au 9 novembre
Du mardi au samedi à 21h
La photo qui n’est pas logotypée A bride abattue est de Sébastien Toubon
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