François Ozon n’a pas adapté un roman à succès. Il a lui-même co-écrit le scénario de Quand vient l’automne. En y appliquant sa définition du cinéma, que nous a donné Carline Diallo, la déléguée générale du festival, faire des films, c'est mettre en lumière les contradictions et les paradoxes du monde.
La surprise est donc totale même si nous voilà une fois de plus dans un parloir de prison (au moins pour la quatrième fois en une semaine) et devant résoudre une affaire de justice.
Michelle (Hélène Vincent) est une grand-mère parfaite qui vit dans un joli village. Elle aime papoter et cueillir des champignons avec sa meilleure amie Marie-Claude (Josiane Balasko). Quand sa fille Valérie (Ludivine Sagnier) vient déposer son fils pour les vacances, l'image parfaite se fissure et on sent monter le drame.
Ce bijou de sensibilité malicieuse nous a été offert en clôture du Festival. Rarement les images sont aussi naturelles au cinéma. La campagne est profonde. Les visages assument les années. L’amitié est indéfectible, ce qui n’empêche pas les non-dits et les sentiments contradictoires que le spectateur se débrouillera à démêler pour résoudre la question de savoir si on peut être coupable de vouloir vivre sa vie, y compris quand on approche de la fin.
François Ozon joue, ici, sur l'ambiguïté en plaçant le curseur du côté de l'instinct de vie plutôt que sur le poids éventuel de la culpabilité. Il situe l'action dans une région que j'affectionne, la Bourgogne, où je suis souvent allée aux champignons quand j'étais enfant, en vacances chez mes grands-parents. Par sécurité, nous ne ramassions que des girolles …
Hélène Vincent y joue peut-être son plus grand rôle (au cinéma car elle en a interprété d’immenses au théâtre).
Quand vient l’automne, un film de François Ozon
Avec Hélène Vincent, Josiane Balasko, Ludivine Sagnier, Pierre Lottin, Sophie Guillemin …
Sortie en salles le 2 octobre 2024
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