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lundi 30 septembre 2019

Le Prix Gulli 2019 a été décerné au Procope

Le jury du Prix Gulli du Roman 2019 présidé par Michèle Reiser s'est réuni le 25 septembre dernier mais j'ai attendu d'avoir lu quelques-uns des six romans finalistes pour en rendre compte.

Créé en 2012 par la 1ère chaîne de télévision française dédiée à la jeunesse, marque de référence pour toute la famille, le Prix Gulli du Roman est un prix littéraire qui distingue un ouvrage destiné aux 8-13 ans, avec la volonté de promouvoir la lecture et les livres pour les enfants. Les romans sont choisis selon trois critères : posséder qualités littéraires et originalité, être édité entre janvier et septembre de l’année en cours, être écrit en langue française. 

C'est Philippe Besson, le parrain de cette 8ème édition, qui a remis le prix à Sarah Turoche-Dromery, pour son roman Sam de Bergerac édité aux Editions Thierry Magnier. Cette auteure, monteuse pour le cinéma, écrit pour la littérature jeunesse depuis quelques années, elle écrit des histoires courtes entre deux projets.

Un jeune garçon doué en français dépanne son meilleur ami plutôt matheux, incapable d’écrire une lettre d’amour à la jeune fille dont il est amoureux. Sam devient comme Cyrano, la plume de son copain. La supercherie très efficace est découverte. Ce qui donne des idées aux autres élèves de la classe. Et voilà Sam promu malgré lui, écrivain public !

Ce livre sensible, bien construit et bien écrit, est très drôle aussi. Mais ce n'est pas mon préféré. Peut-être parce que l'intrigue est trop convenue pour moi.
J'ai été bien davantage touchée par un autre ouvrage où les mots sont eux aussi au coeur du récit, Les Mots d’Hélio de Nancy Guilbert et Yaël Hassan chez Magnard Jeunesse. Suite à un traumatisme crânien, Hélio, quinze ans, orphelin de père, ne réussit presque plus à communiquer. Sa capacité de réflexion est intacte, mais les mots se sont envolés. Sa mère étant elle-même en état de choc depuis l’accident, l’adolescent est confié à une famille d’accueil, les Dainville, qu’elle avait désignée dans le cas où son fils se retrouverait seul.

Mila et Ruben, les enfants, l’accueillent chacun à leur manière, et pour Bianca, l’employée de maison venue d’Argentine, l’arrivée de ce garçon fait ressurgir de lointains et douloureux souvenirs.

Chaque personnage, à tour de rôle, confie ses doutes et ses espoirs, se livre peu à peu. Et quand le passé fait irruption et libère les vérités enfouies, c’est une nouvelle famille qui se révèle…

J'ai aussi énormément apprécié Les étonnantes aventures du merveilleux et minuscule Benjamin Berlin de Julien Dufresne-Lamy chez Actes Sud Junior. Depuis qu’il a sept ans, Benjamin Berlin sait lire les pensées des gens. Il lui suffit de les toucher pour entrer dans leur tête. En catimini. Il est télépathe ! Un pouvoir de sorcier amusant quand il s’agit de jouer des tours à sa sœur, mais lourd à porter quand il entend des choses qu’il ne devrait pas savoir. Benjamin Berlin a maintenant treize ans (il est toujours aussi petit pour son âge !) et la vie de sa famille, rythmée par les fréquentes mutations du père diplomate, le mène au Japon le plongeant dans un monde nouveau, d’abord indéchiffrable mais tellement fascinant. Il va y faire la rencontre de deux Japonais de son âge, Junji et Kurumi, possédant comme lui un don très spécial.

Trois autres finalistes avaient été remarqués cette année :
- Caviar, poisson star de Justine Jotham chez Poulpe fictions
- L’Enlèwement du "V" dePascal Prévot aux Editions du Rouergue
- Moi Baleine d'Orianne Charpentier chez Gallimard Jeunesse

La remise du Prix a eu lieu au coeur de Saint-Germain des Prés, un quartier littéraire s'il en est, dans les salons du Procope, qui est le plus vieux café de Paris. Les murs sont chargés d’histoire car les plus grands écrivains et intellectuels s'y sont réunis (Rousseau, Diderot, Verlaine et plus tard Jean-Paul Sartre) depuis 1686. Le buste de Voltaire couvait en quelque sorte les lauréats du regard.
De l'autre coté de la rue une plaque signale l'emplacement de ce qui fut l'embryon de la Comédie Française où Molière créa Phèdre et le Médecin malgré lui en 1689.
Je reviendrai dans les semaines qui viennent sur ce restaurant mythique qui est resté -comme on dit- dans son jus, et qui fera l’objet d’un reportage dans le cadre de Une journée à ... qui est une des émissions que je produis et anime sur Needradio.

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