Me voici de retour, au théâtre du Chien qui fume, à 19 heures pour la création de Dernière histoire d’amour, texte et mise en scène de Gérard Vantaggioli.
Une lecture en avait été faite l'an dernier dans le jardin du Cloître Benoît XII du Palais des Papes par Jean-Marc Catella, Vanessa Aiffe-Ceccaldi, Nicolas Gény, Hugo Valat.
Seul Jean-Marc Catella (dont j’avais salué hier la prestation dans Parfum de femme) est resté dans la distribution définitive, rejoint par Sarah Bertholon, Paul Camus et Paul de Montfort.
Paris. 1943. Malgré l’occupation allemande, Monsieur Jean, grand couturier reconnu, poursuit son travail de création, et ses entreprises plus discrètes. Un soir, dans sa maison, la Mort en personne se présente. Elle vient lui annoncer que l’heure est venue de faire ses adieux au monde, mais propose quelques jours de répit supplémentaires avant d’accomplir sa mission. Quelques jours de vacances que Monsieur Jean et son visiteur inopportun vont devoir partager. C’est l’histoire d’une vie qui arrive à son terme et qu’un étrange visiteur vient ravir. C’est l’histoire d’un amour dans une époque bouleversée, un amour véritable qui va jusqu’à la mort, au-delà de la mort.
Le texte évoque bien sûr Faust comme Le visiteur (succès avignonnais de l’an dernier) et même le roman Le silence de la mer. Évoquer n’est pas copier et le directeur du théâtre signe un spectacle fort réussi, tout en finesse de sensibilité et porteur de nombreux messages, avec une distribution équilibré, un décor élégant et efficace.
Il distille de l’humour subtilement et une certaine fantaisie avec un point de vue philosophique à propos de cet invité inévitable qu’on rencontrera tous, même s’il ne prendra pas nécessairement la même apparence au moment des derniers adieux.
Jean-Marc Catella (le couturier) nous embarque encore une fois dans cette histoire un peu fantastique qu'il rend crédible. L'émotion est intense à la toute fin, avec ces dernières paroles : Adieu aux présences que j'aimais, aux objets, à la lumière, à celle qui a tracé mon chemin.
Sarah Bertholon exprime l'optimisme de la jeunesse tempérée par l'inquiétude d'une fille pour son père. Paul de Montfort est l'adorable amoureux soudain abominable traitre mais il sait rendre son personnage digne d'empathie car il est lui-même victime de trahison. Et Paul Camus maitrise à al perfection ce difficile registre du trouble-fête.
Gérard Vantaggioli nous distrait et nous nous interroge aussi sur la manière de briser les faux-semblants et sur la question de la confiance, aussi bien en soi que dans les autres. Peut-on conclure un marché avec n'importe qui ? Une bonne question par les temps qui courent …
Dernière histoire d’amour, de et mis en mise en scène par Gérard Vantaggioli
Avec Paul Camus, Jean-Marc Catella, Sarah Bertholon, Paul De Montfort
Musique : Eric Breton
Lumières et son : Franck Michallet
Spectacle vu le Jeudi 7 juillet 2022 au Théâtre du Chien qui Fume. Article rédigé après mon retour, à partir de mes notes et des publications faites chaque jour sur la page Facebook À bride abattue, rendant compte des spectacles vus la veille, aussi bien dans le In, que le Off ou le If. Les meilleures photos de la journée étaient publiées sur mon compte Facebook Marie-Claire Poirier peu après dans la matinée.
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